Depuis le 6 juin 2013, pour ceux qui avaient déjà oublié le programme « Echelon », Edward Snowden, un déserteur de la NSA (National Security Agency), nous a rappelé la surveillance universelle de nos communications électroniques et téléphoniques pratiquée par les services de renseignement américains. Si le gouvernement français ne s’est pas ému de cet espionnage, c’est que les services de la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure) en font de même sur le territoire français(1). Face aux « menaces terroristes » qui se cachent dans la société comme une « aiguille dans une botte de foin », il est nécessaire de scanner toute la botte de foin (Obama).
Loin d’être une « dérive » sécuritaire, ces activités d’espionnage sont dans le projet cybernétique comme le poussin est en germe dans l’œuf. Cette affaire met en lumière une fois de plus la reddition de notre vie privée et de notre libre-arbitre entre les mailles du filet électronique. Tous, nous le savons, même si la plupart d’entre nous ne veulent pas le savoir. Tellement il est fun et pratique de surfer sur la toile.
Il n’y a rien à attendre d’un encadrement technico-légal du net, que ce soit par des hackers, cryptologues ou militants de l’encadrement juridique de l’information, sinon des illusions consolantes. La question va bien au delà de l’espionnage de la vie privée et des libertés individuelles. D’une part, la tyrannie informatique s’étend à tous les domaines (école, hôpitaux, maisons de retraite, prisons, transports, etc). D’autre part, il ne s’agit plus seulement de contrôle et de surveillance, mais de contrainte : par le macro-pilotage social grâce aux RFID et à l’Internet des objets que relaie le micro-pilotage des individus. Où l’on voit que le « fascisme » de notre temps ne s’annonce plus par un claquement de bottes mais dans le ronronnement des « machines à gouverner »(2).
1. Le Monde, 5 juillet 2013.
2. « Vers la machine à gouverner », Le Monde, 28 décembre 1948.
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