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L’INCENDIE DE LA GREVE DE LA FAIM PROVOQUE PAR LE PREFET CANEPA COMMENCE A L’ATTEINDRE !

La journée d’hier a été marquée par l’arrivée massive au Centre de rétention de Lesquin de 44 sans papiers, 9 sont toujours à Toulouse, 5 à Rennes, 3 à Bordeaux, 3 qui seraient à Cergy Pontoise dont nous sommes sans nouvelle, 1 disparu. Ce qui fait un total de 64 en rétention, 15 hospitalisés, 8 en garde à vue et 22 libérés sur décision du JLD (Tribunal de Lille). Parmi les 12 libérés, 4 ont été ré-embarqués par la police après le refus des urgences du CHR de les hospitaliser.

Les récits de mauvais traitements par les policiers et certains personnels hospitaliers continuent : toujours privés d’eau, on les met sciemment en grève de la soif, tabassage des grévistes de la faim, intox manipulatoire, insultes racistes, provocations variées, etc. Un gréviste de la faim a réussi à obtenir le certificat médical qui atteste « des douleurs abdominales et testiculaires suite à agression » après avoir été battu par des policiers qui l’amenait au Commissariat. Alors qu’il est menotté le policier lui a glissé son propre téléphone portable dans la poche avant de faire appeler par son collègue et tenté de l’accuser de vol. Voilà à quoi en est réduit le pays berceau des droits de l’homme par M. CANEPA, Préfet de Région. La barbarie des traitements dégradants qu’il fait subir aux grévistes de la faim ne fait que renforcer la détermination des résistants sans papiers.

Félicitation aux soutiens et inconnus, comme celui qui a transporté jusqu’aux urgences du CHR un des grévistes de la faim libéré à Lesquin et jeté à la rue. Face au stratagème de la torture préfectorale qui consiste à faire faire n’importe quoi aux policiers et à certains médecins parjures, aucun soutien ne récupère plus les grévistes de la faim : on leur remet une couverture plus de l’eau sucrée et salée, on appelle le SAMU et la presse. Le Préfet qui les a pris de force en évacuant la bourse les garde jusqu’à ce que les revendications de la grève de la faim soient satisfaites. Tout accident est ainsi entièrement et totalement de la responsabilité de M. CANEPA lui même. Des signes manifestes de changement de comportement commence à se sentir chez les pompiers, les hospitaliers et même certains policiers qui voient bien que le « jeu » sordide que le Préfet CANEPA leur fait faire devient « dangereux ».

Le Préfet CANEPA est « l’incendiaire qui pensait que l’incendie qu’il a provoqué ne brûlerait que la demeure du voisin ; Mais le feu se propageant commence à atteindre sa propre maison », alors le voilà, après avoir joué « au voleur qui crie au voleur » (ultimatum), qui demande selon la presse que « le CSP59 lance un appel solennel à l’arrêt de la grève de la faim pour qu’il nous reçoive même ce week-end ». Décidément M. CANEPA dans sa grande intelligence manipulatrice n’a vraiment rien compris. Les préjugés coloniaux vis à vis des « bougnoules, bamboulas, fourmis asiatiques » sont tenaces. Ces « humains qui n’en auraient que la forme, mais pas l’intelligence » sont des moutons qui « sont manipulés par des gourous » n’est-ce pas ? Cette sorte de maladie politique est ainsi exprimée par Sarkozy lui-même qui ose insulter : « Jamais (l’Africain) ne s’élancera vers l’avenir. Jamais il ne lui vient à l’idée de sortir de la répétition pour s’inventer un destin »(Canard Enchaîné).

Le CSP59 invite solennellement M. CANEPA, qui les a pris de force dans les centres de rétention, dans les Commissariats, dans les hôpitaux, à se rendre auprès d’eux pour les « manipuler » afin qu’ils arrêtent leur grève de la faim. Le CSP59 pense que M. CANEPA a vraiment besoin de cette pédagogie de la preuve pour arrêter sa supercherie perfide et dangereuse.

Selon le journal Le Monde M. CANEPA estime « purement politique la stratégie menée par le CSP59 : Depuis 1995, observe t-il, il y a eu douze grèves de la faim avec des résultats. Il fallait donc tester le nouveau gouvernement »(édition du 04/08/07). M. CANEPA use du mensonge par inversion et se démasque. En substance en inversant ses propos, on doit lire : « Je nommais les Préfets dans le Cabinet de Sarkozy Ministre de l’Intérieur ; j’ai donc décidé de venir ici dans le Nord pour en finir avec le CSP59, j’ai provoqué cette grève de la faim le 15 juin 07 en kidnappant les 60, en prenant en otage les 25 et en tentant d’expulser les 3 ; je l’ai fait pour avoir le prétexte de présenter comme ‘ayant vécu’ l’accord Delarue ; j’ai même fait évoquer un article du code de procédure pénale (78.2.8) inexistant ; je parle de dialogue, mais je refuse que le Commissaire de Lille rencontre le ‘gauchiste’ Albert JACQUART, mais aussi les ‘gauchistes’ instrumentalisés par le CSP59 MG GAILLOT et le magistrat Serge PORTELLI ; je mens en déclarant que le CSP59 m’a remis une liste de 18 grévistes, une liste de noms pour lesquels j’avais juste demandé les adresses ; je fais faire des documents officiels de la Préfecture non datés, je demande à la police et à des médecins d’infliger des mauvais traitements aux grévistes de la faim pour les décourager ; je déclare du haut de mon poste de représentant de l’Etat que je n’ai pas ‘d’interlocuteur crédible’ pour tenter de diviser le front uni des associatifs avec le CSP59, etc. ». Voilà les dessous des cartes trafiqués de la guerre de M. CANEPA contre les sans papiers et les grévistes de la faim. Et cela M. CANEPA « les bougnoules, les bamboulas et les fourmis » humains l’ont bel et bien compris.

M. CANEPA va encore plus loin, car la compétence territoriale d’un Préfet est limitée à son département ou à sa région. Or, M. CANEPA incarcère des sans papiers grévistes de la faim amenés par avion à Toulouse, Bordeaux, Rennes, voire Cergy (sans confirmation pour l’instant). Est-ce que cela veut dire que M. CANEPA a aussi le pouvoir de régulariser les sans papiers de ces départements ? En fait M. CANEPA a tout fait pour saboter le travail citoyen formidable du CSP59 à la bourse du Travail pour que les grévistes de la faim reconnus comme tels, conformément à la décision de l’Assemblée Générale dans laquelle seuls les sans papiers votent, respectent tous les critères de l’accord Delarue.

Le CSP59 et ses partenaires associatifs continueront d’appeler la Préfecture, comme hier, pour avoir une audience avec M. CANEPA en vue d’une solution de sortie de crise sur la base de la revendication de régularisation immédiate des grévistes de la faim, de la remise immédiate des récépissés du reliquat des 35 annoncés régularisés dans les rencontres mensuelles, des visites médicales immédiates des 59 de l’ANAEM et de la régularisation échelonnée du reste de la liste 12% pour prévenir conformément à l’accord Delarue d’autres grèves de la faim.

Fait à Lille le 04/08/07