Nous avions passé une bonne journée mercredi au hangar, une bonne journée à surveiller une possible intervention policière. Peu de journalistes étaient présents. Ils auraient pu en profiter.
Les policiers mis au courant à 10h, rien ne se déclencha, seulement le passage d’une voiture civile des RG (je suppose). Les réfugiés adhérents entrèrent, sortirent, revinrent. Pas de problème donc. Prévue initialement, nous n’avons pas eu le temps matériel de faire la réunion avec eux.
18h était déjà arrivé, l’heure de la fermeture.
Mais vers 17h, il y eut un mouvement policier. Trois voitures se garèrent comme pour laisser la place à d’autres véhicules. Face au commissariat, 7 cars de CRS. Sur chacune des rues proches de la notre se trouvaient des policiers. Les gens partirent à la distribution. Il y avait une voiture mal garée sur la route d’en face.
Nous n’étions plus que 5 dispersés dans le hangar. Vers 19h, j’ai entendu une circulation anormale de véhicules et je suis allée voir dans le trou de la porte rafistolée. Des policiers casqués étaient descendus de leur voiture.
Nous avons décidé de sortir et nous avons remarqué que les routes étaient bloquées par des policiers du commissariat. Nous avons demandé ce qui se passait et nous avons affirmé qu’aucun réfugié ne se trouvait dans le hangar. Les policiers restèrent muets.
De retour au hangar, la porte bloquée par une planche de bois comme d’habitude, nous avons discuté 5 minutes. Et succéda à ce petit moment, des bruits de voix à la porte. H. téléphona pour nous dire qu’ils étaient bloqués à un barrage policier.
Quand on a vu les têtes policières, nous avons compris qu’ils allaient vouloir entrer. A. se dépêcha de retirer la planche tandis que les policiers tapaient le battant comme pour le
fracasser.
Une quinzaine de policiers entrèrent, précédés d’un homme en manteau avec un chapeau style année quarante, au teint jaunâtre des personnes qui vivent dans un bureau. Les policiers restés dehors tentèrent de démolir le deuxième battant, sans aucune raison. Quand les premiers anglais passèrent devant moi, un par un, maintenus par deux policiers, j’ai compris qu’on allait tous se faire interpeller.
Dans la rue, nous nous sommes faits palper, puis hop, embarqués.
Après un contrôle d’identité sommaire, le policier qui relevait nos noms m’a dit que l’intrusion dans le hangar avait comme motif : "ordre public", que nous n’avions pas été arrêtés mais seulement contrôlés et emmenés parce que nous n’avions pas nos passeports. Je lui ai fait remarquer qu’aucun policier ne nous avait demandé nos pièces d’identité. Il a haussé les épaules.
On nous a dit aussi que l’homme au chapeau était le directeur de la Sécurité Publique.
Technique policière d’entrave à la circulation, modulée par la présence de riverains
L’intrusion dans notre lieu fut moins violente que dimanche 7 février. Les CRS après ceux de la police nationale ont encore bouclé la rue au moins la nuit. Le lendemain, ce furent une voiture de police collée à la porte et une en stationnement.
Cette fois, ils n’ont pas réduit la circulation sur la rue Cronstadt...
Vers 17h30, les CRS étaient à nouveau alignés devant le commissariat et aux environs de 19h, ils se trouvaient proches du BCMO qui serait fermé à partir de ce soir. Ils sont partis quelques minutes après avoir commencé à les filmer et sont revenus au commissariat.
Ce vendredi, nous appelons à un rassemblement devant la sous-préfecture à 14h30, pour réclamer la réouverture de notre hangar et des droits égaux à migrer et à s’installer.
zetkin