A des potes qui vont "fêter noël"...

Bon, comme je vous vois fêter la noyelle de loin, je vous souhaite évidemment de bien drôles moments, à défaut d’un joyeux noël, ce qui pour un débaptisé ne voudrait pas dire grand-chose (je suis d’ailleurs fort content d’habiter dans un endroit où cette fête reste strictement calottine, sans le folklore et le suffocant biseness qui va avec et en fait un événement quasi obligatoire dans vos contrées, et de pouvoir ainsi échapper une année de plus à cette mascarade).

J’imagine que vous (et vos petits, du ceux qui commencent à réaliser ce qui se passe à l’extérieur) devez être depuis plusieurs semaines étouffés sous les chaperons rouges à barbes blanches, les reportages sur les multiples et merveilleuses traditions qu’à fait naître cette amusante superstition qu’un petit palestinien braillard serait né il y a 2007 ans du fruit de l’adultère d’une femme de brave artisan avec une espèce de farfadet et aurait par la suite été à l’origine de l’idéologie totalitaire qui continue à ensanglanter une bonne partie de notre histoire…

Je me permets donc de faire mon plic et de vous faire part de quelques remarques qui vous permettront de bien rire si vous rencontrez des adeptes d’une des multiples sectes qui se réclament de cette cirrhose intellectuelle (une grave maladie de la foi).

En effet, il ne reste plus guère que quelques naïfs du genre des amis baptistes du forcené qui est chargé de l’intendance du monde dit libre pour affirmer que le Jésus (c’est le sobriquet du petit arabe qui serait à l’origine de toutes ces fantaisies) décrit dans les textes qui fondent leurs prétentions à guider notre espèce serait l’exacte description du personnage et des ses actes : inventeur du bare foot sans bateau à moteur, créateur d’un procédé de production rapide de petits pains qui sera repris plus tard par la restauration de masse qui aura la fameuse idée d’y ajouter de la viande hachée, des oignons et du ketchup, plagiaire de Dyonisos qui excellait depuis plusieurs siècles dans l’art de transformer l’eau en vin (malheureusement, le Perrier n’était pas encore distribué en Galilée à l’époque, sinon ses partisans boiraient du Moët et Chandon chaque dimanche), etc.

Par contre, vous croiserez encore sûrement de nombreuses personnes moins farfelues qui admettrons sans difficulté que tous ces artifices dignes de Walt Disney sont chimériques et doivent être appréhendés sur le plan symbolique. Ceux-là restent tout de même persuadés que cette légende a une base factuelle authentique et incontestable.

D’autres, dont la conception de la véracité des faits historiques est plus pointilleuse admettent humblement que les sources disponibles ne permettent pas d’inférer quoique ce soit sur la vie de la vedette, mais ne nient pas la réalité de son existence : ils suggèrent simplement que ce juif exalté et fanatique parmi tant d’autres à l’époque a été par la suite divinisé par ses sectateurs qui ensuite auraient contrefait l’histoire pour les besoins de leur cause.

C’est en gros l’opinion la plus répandue, y compris au sein de l’institution chargée du formatage des petits d’homme, pourtant agressivement laïque quand elle veut, sous couvert d’enseignement du fait religieux : on peut ne pas admettre toutes les inepties soutanesques, mais ils semble impensable d’émettre l’hypothèses que tout cela ne repose que sur du vent, non ?

Eh ben non, justement : il y a de fortes raisons de penser qu’il se peut que ce JC, tout comme Bugs Bunny, le protocole des sages de Sion ou le sens éthique de Bush, mais aussi Ganesh, Apollon ou Mitra a tout simplement été inventé !

Evidemment, cela paraît excessif, encore une divagation plickienne vous direz vous. Tout comme il était inconcevable il y a un siècle de nier l’existence de Noé pour les cathos ou bien celle de Guillaume Tell pour les nationalistes Suisses. Le pape Léon X (1475 à 1521) ne disait-il d’ailleurs pas déjà à l’époque : "On sait de temps immémorial combien cette fable de Jésus-Christ a été profitable à nous et à nos proches." ?

Je ne vous ennuierai pas avec de longues démonstrations que nombre d’autres ont déjà très bien menées (à l’occasion, jetez un coup d’œil aux les liens plus bas : c’est aussi instructif qu’amusant), simplement, voici quelques arguments développés par ces tenants de la thèses « mythiste » :
 Aucune preuve historique n’a été exhibée à ce jour (pas de tombeau, inventé par Ste Hélène en 325, pas de suaire, le village de Nazareth n’existait pas encore à l’époque…).
 Il n’y aucune référence à Jésus dans les textes non chrétiens de l’époque : Philon d’Alexandrie, son contemporain, a écrit cinquante volumes où il cite tous les événements, tous les grands personnages de son temps et de son pays. Il n’a jamais rien écrit sur Jésus Christ dans aucun de ses ouvrages... Ni d’ailleurs aucun des historiens d’alors : Pline L’Ancien (23 à 79), Perse (34 à 62), Martial (40 à 104), Sénèque (-4 à 65), Tacite (55 à 120), Pline le Jeune (62 à 114), Suétone (69 à 125), Plutarque (46 à 120), Juvénal (60 à 140)... Le seul à avoir écrit sur Jésus de Nazareth (Flavius Josèphe) n’en consacre que dix lignes sur 30 volumes qui s’avéreront être un faux grossier (pratique d’ailleurs courante en ces temps de balbutiement de l’église qu’elle nommait elle-même la « fraude pieuse »).
 Les seules sources censées garantir l’historicité du bonhomme sont donc chrétiennes et posent comme par hasard de nombreux problèmes : les évangiles n’ont été écrits qu’au moins 100 ans après les faits et ne seront adoptés dans leur forme actuelle que lors du IIIe concile de Carthage, en 397, après de nombreuses réécritures et sélections (plusieurs dizaines d’apocryphes seront rejetés).
 Jésus de Nazareth n’est jamais cité dans le livre de l’Apocalypse, pas plus que dans les épîtres de Paul qui n’en a jamais entendu parlé mais qui évoque un Christ intemporel et éthéré (à la façon des gnostiques qui seront dès les deuxième et troisième siècles persécutés par l’église naissante et déjà intolérante), pas du Jésus né à Nazareth, auteur de miracles et crucifié sous Pilate.
 La grande majorité des mythes contenus dans bible sont en fait des plagiats inspirés des multiples religions « païennes » de l’empire romain de ce temps (ainsi le thème du livre de Job découle directement des tablettes sumérienne de Nipur, il utilise les termes même du "poème de la Création" qui décrit le combat de Mardouk contre Kingou ; autre exemple : des passages de l’évangile de Matthieu semblent recopiés sur des manuscrits de Qumram, 100 ans avant la date de naissance supposée de Jean Claude :"Heureux l’homme qui a atteint la sagesse - qui marche dans la loi du très haut - Heureux celui qui dit la vérité avec un cœur pur - et ne calomnie pas avec sa langue... Heureux ceux qui la cherche [la sagesse] avec des mains pures - et qui ne la recherche pas avec un cœur fourbe...").
 Les contradictions entre les données historiques de ces grimoires et les faits connus sont souvent insurmontables, ainsi, selon les évangiles, Jean Christophe est né sous Hérode et sous Quirinus. Pourtant Hérode est mort en -4 et Quirinus a été nommé en +6 ! Un sacré problème pour les chrétiens !
 Notons encore que dans la crucifixion romaine, le condamné est debout, les bras attachés à une poutre horizontale soutenue par 2 pieux fourchus (crux) et qui, épuisé, meurt par étouffement. Ce n’est que sous Constantin, au IVe siècle que l’Église a adopté la croix : symbole égyptien, symbole de Mithra et de Tammouz pour augmenter l’impact de l’image du Christ. Notons aussi que quand on meurt par crucifixion, on meurt étouffé et le supplice dure plusieurs jours et non pas trois heures comme Gissé.
 Ajoutons pour finir (pas pour conclure, il y a de quoi se régaler des heures…) que la date du 25 décembre ne nous est livrée par aucun des évangiles. Elle apparaît pour la première fois au IVe siècle. À l’époque, pour des raisons stratégiques aisément compréhensibles, l’Église de Rome crut habile de faire correspondre la naissance du Christ avec la naissance du dieu Mithra qu’on célébrait au solstice d’hiver sur la colline du Vatican (moment propice où le soleil effectue sa remontée dans le ciel, d’où son nom de Sol Invictus, fête du " soleil invaincu "), avec un léger retard de deux jours qui se retrouve aujourd’hui. La fameuse bûche de Noël est un vivant souvenir de cette tradition solaire indo-européenne. Avant de s’être métamorphosée en pâtisserie, cette bûche s’enflammait réellement dans l’âtre et restituait par analogie un peu de la lumière attendue depuis des mois.

En fait, tout laisse penser que le phénomène « chrétienté » s’est peu à peu différencié de toutes les croyances venues d’Orient qui fourmillaient autour de la méditerranée, en se construisant peu à peu sur les attentes millénaristes juives de la venue d’un Messie et en assimilant telle une éponge les nombreux mythes païens à succès. Le barbu perforé des extrémités (les piercés des technivals peuvent aller se rhabiller) n’est pas un psychopathe parmi tant d’autres que ces disciples ont divinisé par la suite, c’est un dieu mythologique auquel de nombreuses sectouilles croyaient et qui lui ont par la suite inventé une existence terrestre, histoire d’avoir un produit plus affriolant à vendre aux foules dans la décadence de Rome.

Et ça a fort bien marché puisque le premier empereur à se convertir (Constantin) accède au pouvoir dès 312 et que les persécutions contre les autres cultes (destruction de synagogues, de temples et autres statues antiques, ou encore assassinat d’Hypathia et sac de la bibliothèque d’Alexandrie en 415) ont pu ainsi prendre une ampleur inégalée (remarquons au passage que les premiers « martyrs » chrétiens étaient en fait des forcenés condamnés par le pouvoir romain, toujours très tolérant à l’égard des nombreuses religions de la mosaïque des populations de l’empire pour ce genre d’actes fanatiques).

Et si le cœur vous en dit (mais mieux vaut peut-être éviter avec des petits), vous pouvez y aller de la longue litanie des bienfaits dont cette idéologie qui a trop bien marché a gratifié l’humanité depuis si longtemps : antisémitisme (codifié dès le concile d’Elivra vers 300 qui menace d’excommunication toute personne ayant partagé un repas avec un juif, invention de l’étoile jaune au 12ème siècle ou encore ces mots savoureux de l’évêque de Freiburg, Monseigneur Gröber, qui déclara en 1938, suite à la nuit de cristal : « On ne peut refuser à quiconque le droit de sauvegarder la pureté de sa race et d’élaborer les mesures nécessaires à cette fin. »), multiples croisades et massacres d’infidèles et autres sorcières (en Orient bien sûr, mais chez nous aussi, contre les albigeois ou les huguenots par exemple), le Saint office de l’inquisition (l’institution existe encore : la Congrégation pour la doctrine de la foi a par exemple eu raison de Leonardo Boff, champion de la théologie de la libération qui dérangeait les régimes de fer sud américains en le forçant à démissionner en 1985), autodafés (y compris de préservatifs de nos jours en Afrique), condamnation de Giordano Bruno (brûlé en 1600) ou procès de Galilée (1633) et censure de Kant (qui doit se rétracter publiquement de "La religion dans les limites de la seule raison" en 1793), soutien à toutes les dictatures non communistes du siècle dernier (en témoigne par exemple la béatification de Josémaria Escriva de Balaguer, qui fonda l’opus dei en 1928 et fut un fidèle soutien du franquisme jusqu’à sa mort ou encore la bénédiction donné à Ante Pavelic dont la dictature Oustachi permis à l’Archevêque de Zagreb, monseigneur Stepinac, béatifié à la fin des guerres de Yougoslavie, de catholiciser de gré ou de force plus de 300 000 croates orthodoxes durant la seconde guerre mondiale), combat contre le planning familial ou l’avortement, soutien aux génocidaires rwandais comme aux prêtres pédophiles… Fêter la « naissance » de JC a plutôt tendance à me couper l’appétit !

Alors la prochaine fois que vos enfants, élèves, connaissances vous demanderont d’où vous vient la charmante coutume de vous faire des cadeaux tout en mangeant plein de bonnes choses (c’est toujours ça de gagné, il est vrai : en chaque chose il y a du bon, même dans ces fadaises bibliques), racontez leur l’histoire évidemment, ça fait partie de notre culture, mais n’oubliez pas de préciser que ce n’est qu’un mythe auquel on peut croire… ou pas : comme le père noël !

Quelques petites citations, pour la route :

"Le monde de la bible" périodique novembre-décembre 1997 Bayard Presse :
p56 : A propos des manuscrits de Qumram : "Nous devons loyalement reconnaître que nous ne possédons pas encore un fragment de texte de témoins oculaire de Jésus" abbé Émile Puech, directeur de recherche au CNRS

"Le Monde" quotidien 07/04/1997 "Fumisterie pascale" David Dupré :
"N‘importe quel simple apprenti historien serait obligé de constater que Jésus n‘est pas un personnage historique et qu‘il faut être aveugle pour considérer les Écritures comme des récits historiques. Cet aveuglement s‘appelle la foi. "

Le pape Paul III confie en 1548 au duc Mendoza, ambassadeur d’Espagne ; "N’ayant pu découvrir aucune preuve de la réalité historique de Jésus Christ de la légende chrétienne, j’étais dans l’obligation de conclure à un dieu solaire mythique de plus"

Deux petites devinettes, pour briller en société et se faire des amis si vous n’arrivez pas à échapper aux baptêmes de famille :

Qui est né de la vierge le 25 décembre dans une grotte ou une crèche, sa naissance étant annoncée par une étoile à l’est et attendue par trois hommes sages.
. Il enseignait à des enfants au Temple et fut baptisé à l’âge de trente ans.
• Il a eu 12 disciples.
• Il effectua des miracles et éleva un homme, El-Azar-us, d’entre les morts.
• Il marcha sur l’eau.
• Il fut transfiguré sur la Montagne.
• Il a été enterré dans un tombeau et a été ressuscité.
• Il était aussi "la Voie, la Vérité, la Lumière, le Messie, le fils oint de Dieu, le Fils de l’Homme, le Bon Berger, l’Agneau de Dieu, le Mot".
• Il était "le Pêcheur" et était associé à l’Agneau, au Lion, au Poisson.
• Son épithète personnelle était," "le fils éternel"," le "Père." ?
Horus d’Egypte, -2500 /JC

Qui est né d’une vierge le 25 décembre.
• Il était considéré comme un grand professeur et un maître itinérant.
• Il était appelé "le Bon Berger."
• Il était considéré comme "la Voie, la Vérité et la Lumière."
• Il était encore considéré comme "le Rédempteur," "le Sauveur," "le Messie."
• Il était identifié à la fois au Lion et à l’Agneau.
• Son jour sacré était le dimanche, le "jour du Seigneur"
• Il avait sa fête principale à la date qui allait ensuite devenir Pâques, correspondant à sa résurrection.
• Il avait 12 compagnons ou disciples.
• Il effectuait des miracles.
• Il a été enterré dans un tombeau.
• Après trois jours, il s’est relevé.
• Sa résurrection était célébrée chaque année.
• Sa religion comportait une eucharistie ou "dîner du Seigneur".
Mithra, le Dieu-Soleil de Perse (-600/JC)

Liens vers de saines lectures…
Athéisme - Site de Jocelyn Bezecourt (http://www.atheisme.org/)
Cercle des Résistants à l’Oppression des Agenouillistes (CROA) (http://www.croa-at.com/)
Cercle Zététique (http://www.zetetique.ldh.org/)
Cours 4 novembre 03, Michel Onfray, "L’invention de Jésus" (http://perso.wanadoo.fr/michel.onfray/2annee4nov.htm)
"Et l’homme créa les dieux" Pascal Boyer anthropologue au CNRS (http://www.denistouret.net/textes/Boyer.html)
Jésus : Info ou Intox ? (http://www.zetetique.ldh.org/jesus.html)
La page noire du Christianisme (http://www.christianisme.ch/christianisme.htm)
L’énigme de Jésus (http://enigmej.free.fr/)
Le saviez-vous (http://membres.lycos.fr/tyrur/)
Le gros mensonge de la bible (http://www.chez.com/bible)
Habillez votre Jésus ! (http://www.jesusdressup.com/)