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Obama et l’amérique latine (extrait de la sociale n°27)
envoyé le 28/10/08 Mots-clés  amérique latine   2008  

Le texte qui suit figure dans le n°27 de La Sociale, la feuille collective du Groupe D’Anarchistes de Lille et Environs (GDALE), trouvable en version papier au Centre Culturel Libertaire notamment, et sur le site http://lille.cybertaria.org/, rubrique La Sociale.

***

Obama et l’Amérique Latine
Traduction de l’article écrit par José Antonio Gutierrez D. trouvé sur www.anarkismo.net

Avec la désignation officielle d’Obama comme candidat Démocrate pour la prochaine élection présidentielle américaine, beaucoup se réjouissent et espèrent que cela mettra un terme à la politique étrangère agressive et impérialiste des États Unis. Un dicton traditionnel bien avisé dit que peut importe la couleur d’un chat tant qu’il peut attraper des souris. Tournant le dos à la sagesse populaire, de nombreux éléments de la Gauche Latino-Américaine mettent leurs espoirs dans Obama qui est presque certain de succéder à Bush à la Maison Blanche. Quelle est la différence entre un Démocrate noir et un Républicain blanc ? « Oh, mais c’est un candidat noir » nous dit-on. Comme si la présence d’un – et un seul – noir dans les rouages d’un institution raciste allait faire la moindre différence pour les immigrants et les habitants des ghettos des USA. A propos Obama a déjà du prendre ses distances par rapport à son pasteur Jeremiah Wright, qui a dénoncé le racisme institutionnel aux USA, et a faire sienne la rhétorique tant discréditée du « pays de toutes les chances ». En tant qu’homme noir dont les racines africaines sont encore récentes il est un corps étranger au sein des sphères américaines traditionnelles du pouvoir et doit donc sporter sur ses épaules une pression qu’aucun de ses rivaux politiques ne connaît rien que pour démontrer aux ploutocrates Yankee qu’il est digne de confiance. Ainsi il embrasse les valeurs et le projet du « Mode de vie américain » avec une ferveur encore plus grande que n’importe qui d’autre. Avec le fanatisme du nouveau converti il récite son credo à ses associés alors que ceux qui sont nés dans la foi n’ont pas besoin de n’ont pas besoin de le faire.

Il y a aussi ceux qui croient que la couleur de la peau, par je ne sais quels curieux effets intellectuels et émotionnels de la mélanine, rendrait le potentiel chef de l’État des USA plus sensible aux souffrances du Tiers-Monde et de ses néo-colonies. Mais la présence de Condolezza Rice au gouvernement a-t’elle entrainé le moindre changement de la politique des USA au Moyen Orient ou en Amérique Latine ? Si c’est le cas, nous pourrions affirmer sans grande hésitation que c’était pour le pire. Colin Powell, s’est-il désolidarisé du gouvernement de Bush en stoppant les invasions de l’Afghanistan et de l’Irak ou la mise en place du Plan Colombie ?

« Ah mais c’est un Démocrate » nous dit-on également. Oublie-t’on que c’est le démocrate Kennedy qui a poussé au débarquement de la Baie des Cochons (Cuba) et qui, appliquant la théorie de la Carotte et du Bâton, a véhiculé le mythe du développement avec son Alliance pour Progrès tout en mettant en œuvre la « Doctrine de la Sécurité Nationale » en direction de l’Amérique Latine. Oublie-t’on que Clinton a bombardé l’Irak (1998) et la Somalie (1994) ? Sans oublier toutes les bavures meurtrières dans les Balkans... Oublie-t’on l’embargo criminel que Clinton a imposé à l’Irak qui a coûté, selon l’UNICEF, la vie d’au moins 500 000 enfants ? Oublie-t’on que c’est Clinton qui a initié la rhétorique des « Armes de Destruction Massives Irakiennes » ?

Obama et le (Vieil) Nouvel Ordre Mondial

Bien sûr, Obama critique l’invasion de l’Irak mais il n’est pas pour la fin de l’occupation, seulement pour la réduction des effectifs militaires qui resteront nécessaires pour garantir la loyauté du régime irakien, entraîner l’armée irakienne et « combattre la menace d’Al-Quaeda ». Ses principales critiques sur la guerre en Irak sont sur la forme, pas sur le fond ; elles ne concernent pas son coût humain sur la peuple irakien, et il n’est certainement pas question pour lui de remettre en cause la logique insatiable des intérêts pétroliers qui sous-tendent l’occupation, mais seulement d’émettre des critiques sur son coût excessif sur le budget des USA. Il semble que, lorsqu’on parle de l’Irak, les différences entre Démocrates et Républicains sont plus d’ordre quantitatif que qualitatif. Il semble qu’il y aura en permanence une garde prétorienne Yankee au Moyen Orient...

Sur la question palestinienne Obama a été plus que limpide : en mars il a critiqué « l’idée selon laquelle les conflits au Moyen Orient sont principalement les conséquences des actions d’alliés inconditionnels comme Israël, plutôt que l’émanation des idéologies détestables et perverses de l’Islam radical ». Est-ce que quelqu’un peut me montrer la différence entre ce point de vue sur le Moyen Orient et celui des faucons du Pentagone ? Tout comme Bush il ne parvient pas à « voir » le lien que le conflit palestinien a avec des « détails mineurs » comme l’occupation de la Palestine, le terrorisme d’État israélien (un État fondé, il faut le dire, sur le déplacement forcé des Palestiniens et l’expropriation violente de leurs terres), le racisme institutionnel en Israël, similaire sous bien des aspects à l’Apartheid en Afrique du Sud et même pire à certains égards, ou l’étranglement de Gaza. A supposer qu’il ait conscience de ces facteurs, il fait l’innocent d’une façon presque convaincante...

Qu’en est-il de ses positions sur l’Amérique Latine ? Il a clarifié ce que serait son programme en direction de l’Amérique Latine, en commençant par critiquer la politique de Bush dans cette région. « Nous avons délaissé l’Amérique Latine. Le montant total de notre contribution à l’aide extérieure pour l’Amérique Latine est de 27 milliards de $, approximativement ce que nous dépensons en Irak en une semaine. Que l’on se s’étonne donc pas de voir des gens comme Hugo Chavez et des pays comme la Chine combler le vide parce que nous avons été négligents ». Une nouvelle « Alliance pour le Progrès » ? En avons nous besoin ? La voulons nous ? Qu’est-ce qu’Obama nous offre à nous, les Latino-Américains ? Quelque chose de peut-être pire que ce que Bush nous a déjà offert : plus d’interventions, plus de domination, plus d’interférences dans nos propres affaires, plus de morts. Les politiques les moins diaboliques se transforment en un cruel paradoxe avec la grandeur impériale que revêt Obama quand il parle de son « arrière-cour ». Maintenant que les USA ont été remplacés sur les marchés de l’Amérique Latine par la Chine et L’Union Européenne, qui sont en train de faire une entrée triomphale avec leurs propres accords de libre échange, ainsi que par une puissance régionale émergente qu’est le Brésil (sans mentionner les projets d’unité régionale menés par le Venezuela qui provoquent des frissons à Washington puisqu’ils représentent une future menace sur son hégémonie), Obama déclare ouvertement qu’il est prêt à transformer nos terres en champ de bataille pour que les USA recouvrent leurs positions perdues. La compétition pour nos marchés s’annonce et qu’importe quelle puissance mondiale va la remporter, nous savons qui seront les perdants : nos peuples.

Et pour ne pas laisser le moindre doute sur ses prétentions impériale sur notre Amérique, il a donné le 23 Mai, à l’occasion d’un meeting avec la Fondation des Américains Cubains (à Miami bien sûr) son programme complet pour l’Amérique Latine :

1.Diplomatie directe avec Cuba mais maintien de l’embargo ;
2.Il a déclaré son intention d’isoler le Venezuela et ses alliés dans la région, au motif qu’ils soutiennent les Forces Armées Révolutionnaires Colombiennes (FARC-EP) ;
3.Les FARC joueraient exactement le même rôle que Al-Quaeda au Moyen Orient : un motif parfait pour justifier n’importe quelle intervention dans la région. En fait il va jusqu’à déclarer qu’il ne tolérera pas que des membres de cette organisation recherchent des bases arrières au delà des frontières de la Colombie ni que les régimes locaux lui donnent un quelconque soutien en renouvelant clairement le harcèlement médiatique sur l’Équateur et le Venezuela ;
4.Soutien absolu au « Plan Colombie » et au régime fasciste d’Uribe en Colombie. Cependant il s’affirme contre le Traité de Libre Échange avec ce pays de façon à ne pas se brouiller avec ses propre partisans aux USA qui restent fermement opposés à toute libéralisation commerciale supplémentaire avec ce pays. Nous verrons s’il maintient son opposition après les élections.
5.Augmentation du budget pour le Plan Merida, qui sous couvert de « Guerre contre la Drogue » (une variante locale de la « Guerre contre le Terrorisme ») n’est rien d’autre que le dernier mécanisme en date de contrôle social sur l’Amérique Latine. Il a également déclaré qu’il allait étendre sa zone actuelle d’application au sud du Mexique et de l’Amérique Latine. Peut-être va-t’il l’étendre à l’Axe desAndes qui descend du Venezuela à la Bolivie ?

Ainsi il n’y a rien de nouveau dans tout cela. Mis à part le renforcement de la politique agressive d’intervention, qui est une tradition des USA dans notre région, et la continuation d’un paternalisme démodé mais sous une forme plus flagrante.

Sa vision de l’Amérique Latine n’est pas très différente de celle de Bush dans sa relation avec le Moyen Orient, excepté que le rôle des méchants de l’histoire est adapté aux circonstances locales : les FARC-EP remplacent Al-Quaeda, la Guerre contre la Drogue remplace la Guerre contre le Terrorisme, Chavez remplace Saddam Hussein et le Venezuela remplace l’Iran. Les projets régionaux indépendants du Venezuela, de la Bolivie et de l’Équateur qui s’éloignent du Consensus de Washington constituent le nouvel « Axe du Mal ».

Obama décrit le Venezuela comme un régime autoritaire, avec une diplomatie dictée par le portefeuille et plein de jargon anti-Américain qui reproduit les « fausses promesses » et « les échecs idéologiques du passé ». Mais qu’a donc à offrir Obame à la place ? Un soutien inconditionnel à des régimes autoritaires comme celui d’Uribe, une diplomatie dictée par le dollar – avec encore plus d’interventions économiques, d’offres de micro-crédits et d’autres distributions dégoutantes pour augmenter notre dépendance – et de saintes promesses issues d’échecs idéologiques comme le Consensus de Washington. Toutes ce platitudes sont en fait imprégnées avec la même vieille Doctrine de Sécurité Nationale. Et dans un effort pour recycler les programmes ratés d’intervention il appelle littéralement à une Nouvelle Alliance pour les Amériques, bizarrement similaire au fiasco discrédité appelé « Alliance pour le Progrès » que Kennedy avait lancé dans les années 60.
Obama go home !
C’est tout à fait naturel qu’Obama augmente la virulence des politiques impérialistes envers l’Amérique Latine ; après tout il sait qu’il sera à la tête d’un navire qui fait naufrage, d’un empire enlisé dans des troubles politiques, économiques et militaires. La profondeur de la crise des USA n’est pas cette fois le résultat des désirs hallucinés d’un groupe d’utopistes gauchistes, des magnats comme Soros ou des économistes comme Stiglitz sont devenus les principaux prophètes de la nouvelle crise. Et tout empire en crise a recours à des niveaux plus élevés de violence, tout comme un homme en train de couler qui essaierait de rester à la surface en battant aveuglement la surface de l’eau. De la même façon Obama est déjà en train de menacer le Venezuela et l’Iran.

Tout projet usé a besoin de rafraichir son image, d’afficher un renouveau apparent et de cacher sa vétusté. Cette usure du « Mode de vie Américain » a rendu possible ce qui semblait inimaginable... un candidat noir ! Le parfait commandant pendant cette crise, un changement cosmétique qui permet à la substance du système de domination de rester indemne : l’impérialisme n’a jamais été une question de mélanine.

Les politiques impériales des USA ne dépendent pas des présidents des États-Unis : chacun n’est qu’un élément de l’appareil d’État Yankee, des forces sociales qui façonnent la vie de la nation. La seule force qui peut changer cet ordre des choses réside dans le soulèvement du peuple depuis la base. Souvenons nous de quelque chose que nous les Latino-Américains oublions souvent : aux USA il y a aussi un peuple. Il y a aussi une classe ouvrière. Le changement dépend d’elle. Un président des USA peut, au mieux, décider quelle version de l’impérialisme il veut appliquer, soit une version néanderthalienne soit une version au « consensus forcé ».

Ne nous faisons pas de fausses illusions. L’impérialisme ne peut être réformé, ni ne peut être vaincu par les urnes. Il sera battu dans les rues, les lieux de travail, les écoles et les universités, au travers des luttes que nous menons à la campagne et dans les centres urbains, la lutte que nous portons dans chaque coin de ce monde. Aussi difficile que cette lutte puisse semble elle est la seule option réalise qui reste.

J’insiste, aux USA il y a aussi un peuple. Mais tout comme la dictature de Salazar au Portugal avait eu besoin de cette poussée des luttes africaines anti-coloniales (Angola, Mozambique, Guinée-Bissau) pour tomber et avait eu besoin de ce stimulus pour que fleurisse la Révolution des Œillets, l’impérialisme des USA et sa dictature mondiale tomberont avec cette petite poussée que constituent nos luttes anti-coloniales au Moyen Orient et en Amérique Latine. Mais cette lutte doit rester aux mains des peuples eux-même, de la classe ouvrière, et ne devra compter sur aucun autre allié que leur propre solidarité : si Haïti, si la Colombie, si toutes les Amériques, si la Palestine, si le Moyen Orient doivent attendre que la réponse à leurs profonds problèmes arrive de la Maison Blanche, alors ils devront attendre encore pendant des millénaires à venir, et à jamais....


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