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Disparition de carole roussopoulos militante feministe revolutionaire
envoyé le 27/10/09 Mots-clés  video   luttes féministes  

Disparition de Carole Roussopoulos

Une géante du documentaire politique disparaît. Carole Roussopoulos,
réalisatrice féministe, nous a quitté·es.

Carole Roussopoulos, née de Kalbermatten, réalisatrice pionnière de la
vidéo et militante féministe, est décédée le 22 octobre, chez elle à
Molignon, dans son Valais natal, à l’âge de 64 ans, des suites d’un
cancer.

Née le 25 mai 1945 à Lausanne, Carole Roussopoulos passe son enfance à
Sion et s’installe à Paris en 1967. Deux ans plus tard, sur les conseils
de son ami l’écrivain Jean Genet, alors qu’elle vient d’être licenciée par
le journal Vogue où elle travaillait, elle achète l’une des premières
caméras vidéo portables vendues en France, le fameux « Portapack » de
Sony. Avec son compagnon Paul Roussopoulos, elle fonde le premier
collectif de vidéo militante, baptisé « Vidéo Out », et dès lors ne cesse
de donner la parole aux « sans-voix », opprimé·es et exclu·es : « La vidéo
portable permettait de donner la parole aux gens directement concernés,
qui n’étaient donc pas obligés de passer à la moulinette des journalistes
et des médias, et qui pouvaient faire leur propre information. »

Le militantisme vidéo de Carole Roussopoulos s’inscrit dans le courant de
contestation culturelle issu de mai 68. Tout au long de la décennie 70,
dotée d’un sens aigu de l’Histoire, elle accompagne les grandes luttes qui
lui sont contemporaines, livre une critique des médias, dévoile les
oppressions et les répressions, documente les contre-attaques et les
prises de conscience. Caméra au poing, Carole Roussopoulos soutient les
luttes ouvrières (conflits Lip), anti-impérialistes (Palestinien·nes,
Blanck Panthers et autres mouvements de libération), homosexuelles (Front
Homosexuel d’Action Révolutionnaire) et surtout féministes : les combats
en faveur de l’avortement et de la contraception libre et gratuite dès
1971, les luttes des prostituées de Lyon en 1975, celles contre le viol,
la lutte des femmes à Chypre et dans l’Espagne franquiste. Carole
Roussopoulos explore les immenses possibilités offertes par la vidéo,
nouvel outil sans passé ni école, que les femmes s’approprient à la même
époque partout dans le monde, et qui permet une agitation directe sur le
terrain. Ses bandes, toujours conçues comme des supports à débats, elle
les diffuse sur les marchés, avec la chanteuse Brigitte Fontaine et
l’accordéoniste Julie Dassin, avant que ne soit créé le collectif de
distribution « Mon ¦il ».

Entre 1973 et 1976, Carole Roussopoulos enseigne la vidéo à la toute
nouvelle Université de Vincennes. En 1982, elle fonde, avec l’actrice
Delphine Seyrig et Ioana Wieder, le Centre audiovisuel Simone de Beauvoir,
premier centre de production et d’archivage de documents audiovisuels
consacrés aux femmes créé grâce au soutien financier du Ministère des
droits de la femme d’Yvette Roudy.

Elle y réalise de nombreux documentaires sur l’éducation non sexiste, les
femmes immigrées, des métiers féminins méconnus ou non reconnus, comme
celuind’agricultrice, et tourne des portraits de féministes. À partir de
1984, au sein de Vidéo Out, transformé en SARL, elle poursuit son
exploration de sujets ignorés (pauvreté extrême, sans-abris, toxicomanie,
prisons, mort des malades) et commence sa série sur l’inceste, « le tabou
des tabous ».

Entre 1986 et 1994 à Paris, prenant la suite de Frédéric Mitterand, Carole
Roussopoulos dirige et anime le cinéma d’art et d’essai « L’Entrepôt »,
espace culturel regroupant trois salles, une librairie et un restaurant.
En 1995, elle revient vivre en Suisse, à Sion, et continue d’y travailler
comme réalisatrice, défricheuse de terrains négligés : violences faites
aux femmes, viol conjugal, combat des lesbiennes, excision, études sur le
genre, mais aussi personnes âgées, dons d’organes, soins palliatifs,
handic ap. « Le moteur de ma révolte, et donc le moteur de cette énergie
que je déploie encore aujourd’hui pour dénoncer les injustices, c’est tout
simplement [mon intolérance pour] le manque de respect à l’égard des
autres » , expliquait récemment celle qui aimait à se comparer à la figure
de passeuse au volley ball ( « tu prends la balle et tu la passes » ).

En 1999, elle réalise Debout ! Une histoire du Mouvement de libération des
femmes (1970-1980), un long-métrage documentaire qui alterne images
d’archives et entretiens avec les femmes qui ont créé et porté le
mouvement en France et en Suisse. Le film rend hommage à leur
intelligence, leur audace et leur humour et a enthousiasmé les jeunes
féministes : « Les vidéos montrent les yeux qui brillent encore
aujourd’hui, trente ans après. Le rôle des images dans la transmission est
donc décisif, elles permettent de casser les clichés » soulignait Carole
Roussopoulos. C’est avec le même souci de transmettre une histoire
méconnue et souvent falsifiée, qu’elle s’était récemment engagée dans le
projet « Témoigner pour le féminisme », mis en place par l’association
Archives du Féminisme (France) en partenariat avec le LIEGE (Laboratoire
Interuniversitaire en Études Genre de l’Université de Lausanne) et
l’Espace Femmes International (Genève), et qui entend répondre à l’urgence
de sauvegarder la mémoire des luttes féministes passées et actuelles.

Carole Roussopoulos a réalisé et monté plus de cent-vingt documentaires,
toujours dans une perspective féministe et humaniste, mue par la volonté
constante de « faire comprendre que c’est un grand bonheur et une grande
rigolade dese battre ! Nous avons toutes à gagner de lever la tête, tout
le monde, tous les opprimés de la terre ».

Dès 2004, la Cinémathèque française a rendu un vibrant hommage à cette « 
géante du documentaire politique à l’instar de Joris Ivens, René Vautier,
Chris Marker ou Robert Kramer » , selon la formule de Nicole Brenez. Ces
dernières années, le travail vidéo de Carole Roussopoulos a ainsi fait
l’objet de programmations dans le monde entier : aux festivals de La
Rochelle, Nyon (Suisse), Trieste (Italie), à la Tate Modern de Londres, ou
encore en Turquie et au Québec. En 2001, Carole Roussopoulos a été nommée
Chevalière de la Légion d’honneur et en 2004, elle a été lauréate du Prix
de la ville de Sion. Le 9 octobre 2009, elle a reçu le prestigieux Prix
culturel du canton du Valais pour l’ensemble de son oeuvre. Une oeuvre
actuellement conservée à la Médiathèque de Martigny en Suisse, mais
également archivée à la Bibliothèque nationale de France à Paris et qui
n’a pas cessé de susciter notre intérêt et notre admiration.

Parmi les nombreux films réalisés par Carole Roussopoulos, citons :

- Genet parle d’Angela Davis (1970)
- Le F.H.A.R. (Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire) (1971)
- Y a qu’à pas baiser ! (1971-1973)
- Lip : Monique (1973)
- Les Prostituées de Lyon parlent (1975)
- S.C.U.M. Manifesto (1976)
- Maso et miso vont en bateau (1976)
- Le Viol : Anne, Corinne, Annie, Brigitte,
- Josyane, Monique et les autres... (1978)
- Profession : agricultrice (1982)
- La Mort n’a pas voulu de moi : Portrait de Lotte Eisner (1984)
- Les Clés de Mauzac (1987)
- L’Inceste, la conspiration des oreilles bouchées (1988)
- Les Hommes invisibles (1993)
- Debout ! Une histoire du Mouvement de libération des femmes (1970-1980)
(1999)
- Donner c’est aimer (2002)
- Vieillir en liberté (2002)
- Viol conjugal, viol à domicile (2003)
- Il faut parler : Portrait de Ruth Fayon (2003)
- Le Jardin de Lalia : des microcrédits pour les femmes maliennes (2004)
- Des fleurs pour Simone de Beauvoir (2005)
- Les Années volées (2005)
- Sans voix... mais entendus ! Un hommage aux soins palliatifs (2006)
- Pour vous les filles ! (2006)
- Je suis un être humain comme les autres (2006)
- Femmes mutilées, plus jamais ! (2007)
- Mariages forcés, plus jamais ! (2008)
- Ainsi va la vie. Cancer : de la peur à l’espoir (2009)
- Pramont : une deuxième chance (2009)
- Delphine Seyrig : un portrait (2009)

Carole Roussopoulos a récemment accordé un long entretien à Hélène
Fleckinger pour la revue Nouvelles Questions Féministes (volume 38, n°1,
2009, p. 98-118). Un coffret DVD, accompagné d’un livre et comportant une
sélection de vidéos tournées dans les années 70, sortira chez Métis Presse
(Genève) en 2010.


envoyé le 27 octobre 2009 Alerter le collectif de modération à propos de la publication de cet article. Imprimer l'article
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