Suite au communiqué du président de Lille 3, nous, étudiantEs et militantEs antifascistes, souhaitons apporter notre réponse.
Nous n’avons en rien empêché le débat prévu, il a été annulé par l’administration car nous interdisions au MET d’y accéder. De plus, avec deux syndicats présents et aucune information faite aux étudiantEs quant à son déroulement, est-ce réellement un débat ? C’est une mascarade électorale quand on connait la place des éluEs étudiantEs au conseil d’administration et la crédibilité qu’il leur est accordée mais aussi l’intérêt que portent les étudiantEs à ce vote.
Les personnes que nous avons empêchées de participer au débat sont les « syndicalistes » d’extrême droite du MET (mouvement des étudiants, ex-UNI). L’UNI (union nationale inter-universitaire) a été créée par le SAC (service d’action civique) pour « contrer la racaille gauchiste dans les universités », pour « lutter contre la subversion marxiste particulièrement dans l’université, pour la justice, la famille et l’armée » et il proteste contre « la chienlit ou antifrance, les mouvements de libérations féminins, les fronts homos, les écologistes politisés, les alternatifs, les autonomes, les promoteurs d’immigrés, les anarchistes en bref toute cette avant-garde de chaudpisseux et de vérolés » . En 2010, l’UNI est devenue le MET pour tenter de flouer ses origines. Les fondateurs du MET sont bien connus pour appartenir aux mouvances d’extrême droite telles que le MPF (mouvement pour la France, parti proche du FN et du MNR) et les identitaires (comme à Bordeaux) dont ils défendent les idées racistes, réactionnaires, homophobes et sexistes...
Nous ne voulons pas laisser la parole à l’extrême droite dans notre université sous couvert d’un faux débat électoral où le MET en aurait profité pour s’immiscer dans nos vies. Il est facile de parler de liberté d’expression à Lille 3 quand on sait comment M. Dupas résout les conflits sociaux, ce dernier n’hésitant pas à choisir la répression policière comme méthode.
Pour nous, la liberté d’expression s’arrête là où la parole des fascistes commence. En les empêchant de parler, nous laissons la voix aux sans droits tels que les sans papierEs, les grévistes, les LGBT (lesbiennes, gays, bisexuelLEs, transsexuelLEs), les immigréEs et leur descendantEs...
Nous ne nous arrêterons pas là, car lors des élections universitaires mercredi 27 et jeudi 28 avril, nous serons présentEs pour empêcher le MET de répandre ses idées nauséabondes.