Suite aux expulsions des quais de Roubaix par les forces de police, ce lundi 19 juillet, les familles de roms vivant en caravanes se sont subdivisées en plusieurs petits groupes, cherchant une nouvelle place de stationnement. Selon leurs propres témoignages, les familles auraient été expulsées à plusieurs reprises, jusqu’au jeudi 22 juillet où les forces de l’ordre ont saisi leurs caravanes ainsi que quelques voitures, laissant de ce fait ces familles, accompagnées d’enfants en bas âge, sans toit. Il est à préciser que les familles n’ont pu reprendre leurs affaires, certains enfants se trouvant ainsi sans habit. Elles se sont alors retrouvées sans toit, sans nourriture, sans vêtements, et n’ont de cela reçu aucun papier officiel. Nous ne savons pas où se trouvent ces caravanes, si ce n’est certaines qui ont été détruites pendant le déplacement. La presse n’était pas présente ce jour.
Les adultes semblaient sous le choc, ne comprenant pas le pourquoi de ces derniers évènements. Ils étaient abasourdis, « dépités ».
Afin de partager leur toit, certaines familles en ont rejoint d’autres un peu plus loin, qui avaient encore leur caravane. Apparemment, les habitats de ces familles ont également été saisis dès le lendemain, vendredi 23 juillet. Certaines personnes ont affirmé que 2 familles entières avaient également été emmenées.
D’autres ont fini par trouver une maison abandonnée pour y passer la nuit. Juste la nuit car le lendemain dès 10h, la police expulsait déjà les familles, de gré ou de force, nous laissant une image de déjà vu, les femmes lignées sur le trottoir, leurs bébés dans les bras. Les dépanneuses se chargeant de prendre d’autres voitures.
Ce jour, la tension commençait à se faire sentir. Depuis quelques jours, ils ont perdu leur toit, ne peuvent trouver un endroit où rester ne serait-ce pour quelques jours, ce qui complique également la préparation des repas. Les adultes, en colère, ne comprenant pas ce qu’il se passait d’un seul coup, commençaient à devenir agressifs…
Dans l’incompréhension des évènements précédents, ils se demandent ce qu’il va maintenant se passer.
Ce lundi 26 juillet, plusieurs familles dorment encore dehors.
Nous nous étonnons que depuis jeudi soir, aucun média ne se saisisse de ce que l’on pourrait considérer comme un « drame humain », qui est en train de se dérouler chez nous, sur la métropole lilloise. Effectivement, mettre à la rue une centaine de personnes avec des enfants et des bébés est invraisemblable. Nous entendons parler de lutte contre la délinquance, de voyous, etc. mais priver des familles entières d’un abri n’est-ce pas là une vraie violence d’état ? Il est important de ne pas laisser ce genre de chose arriver sans réagir.