Sarko continue son show, sur le dos des Roms : après St Martin d’Hères, la Tronche

La situation du camp de la Tronche ce vendredi Le camp de Roms de la Tronche (face à Décathlon) abrite depuis un an, 30 Roms de Roumanie, dont 14 enfants et un bébé. Pourquoi venir en France ? Outre les problèmes d’ostracisme en Roumanie, il n’y a pas de travail. Et, bien qu’ Européens, ils ne le sont pas à part entière, puisqu’ils ne peuvent séjourner que 3 mois consécutifs dans "l’espace Dublin". Et c’est sans doute en s’appuyant sur cette règle sur mesure que notre nouveau Préfet de l’Isère va tenter de les expulser. Comme lors de l’expulsion des Roms de St Martin d’Hères,

il sera probablement aussi question d’insalubrité. Mais de relogement ou même d’un terrain décent, point. De protection de l’enfance non plus. Ces questions ne seront pas abordées. Les centres d’hébergement sont saturés, d’après la personne que j’ai eu en ligne au 115 : cette situation est au point mort depuis des années, chacun se renvoyant la balle, Etat, Conseil général, Mairies. Quant aux aires d’accueil, obligation légale, la Métro semble s’être arrêtée en cours de route dans son plan d’aménagement. Qu’on veuille bien faire ici un rectificatif si je me trompe, mais la seule présence des pouvoirs publics sur place, c’est :

 une assistante sociale, appréciée du reste ;
 des forces de police (municipale y compris) qui tournent autour du camp depuis plusieurs jours ;un hélicoptère a du reste mis la pression ces jours derniers en survolant le camp à basse altitude.

En début d’après-midi, la police est intervenue à l’intérieur du camp, a relevé les identités et embarqué un papa, lequel est sous traitement au CHU pour une affection sérieuse, soit-dit en passant. A 20 h, il n’était pas revenu, probablement en garde à vue ? Renseignement pris, dans le passé, plusieurs personnes seraient passées directement d’une garde à vue prolongée (24 h + 24 h) à un centre de rétention administrative. En quittant le camp, la police a indiqué qu’elle procéderait à l’expulsion "en début de semaine". Vers où ? Il y a fort à parier que la Préf planche sur les dossiers de chacun et prépare, en même temps que la sommation de déguerpir, les arrêtés de reconduite à la frontière.

Parallèlement, une personne passe dans le camp pour, semble-t-il," inciter au départ volontaire", pour reprendre la terminologie de Brice Hortefeux. Jean-Philippe Motte, en charge des aires d’accueil à la Métro, a aussi été alerté... Les medias ont été contactés. M6 et BFM sont venus, mais gageons que si l’expulsion est confirmée, TF1 ne ratera pas l’occasion. Espérons qu’en cas d’expulsion, même à l’heure du laitier, les isérois pourront être présents en nombre pour dire leur soutien aux Roms, et leur révolte face à cette intrumentalisation dont ils sont l’enjeu. Vous pouvez aussi passer à tout moment leur dire votre solidarité !