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La mort lente de la démocratie palestinienne
envoyé le 29/08/10 Mots-clés  proche et moyen orient   luttes sociales   contre les guerres  

La mort lente de la démocratie palestinienne

L’annulation des élections municipales en Cisjordanie marque un nouveau revers pour les institutions démocratiques. C’est mauvais pour les Palestiniens et c’est mauvais pour la paix.

Les élections municipales en Palestine devaient se tenir la semaine dernière [17 juillet]. Mais elles ont été annulées. Selon une déclaration de l’Autorité nationale palestinienne (ANP), l’annulation a pour but « d’ouvrir la voie à la fin du blocus de Gaza et de poursuivre les efforts vers l’unité » entre le Hamas, qui gouverne la bande de Gaza, et le gouvernement de Cisjordanie.

L’annulation de cette élection est un acte injustifié, illégal et inacceptable. Il porte un coup aux droits démocratiques et est un pied de nez aux intérêts du peuple palestinien.

Et ceci est bien plus qu’un problème palestinien interne. La seule paix durable entre Israéliens et Palestiniens sera une paix basée sur un accord négocié par deux démocraties -ce fut le cas en Europe, ce sera le cas au Moyen-Orient.

Le combat que mènent les Palestiniens pour la démocratie est long et laborieux. Contre vents et marées nous avons réussi à construire une société civile remarquable afin de survivre à l’oppression de l’occupation israélienne et de combler le vide créé par l’absence de gouvernement central. Nous avons développé des systèmes non gouvernementaux parallèles pour la santé et l’éducation, bâti 17 universités et mis sur pied des milliers d’organisations locales. Nous avons même développé pour les citoyens victimes de handicap des programmes populaires de rééducation, s’appuyant sur les communautés, qui ont obtenu la reconnaissance internationale.

Pendant longtemps le gouvernement israélien a feint de s’intéresser à la démocratie palestinienne , tout en écrasant les initiatives qui produisaient des résultats qui n’avaient pas sa faveur.

En 1976, Shimon Péres, alors Premier ministre, donna l’illusion qu’une direction locale existait en organisant des élections municipales dont l’objectif était de réduire l’autorité de l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine).

A la grande surprise de Péres, 90 % des Palestiniens votèrent pour des listes électorales favorables à l’OLP, favorables à l’indépendance. Dans les deux années suivantes, le gouvernement israélien - parangon auto-proclamé de démocratie – avait déporté les dirigeants élus et démantelé les conseils.

Avec la création de l’Autorité palestinienne dans les années 1990, nous avons espéré avoir une véritable démocratie. Nous avons pourtant dû subir des oscillations brutales entre les victoires électorales populaires et les efforts -internes et extérieurs- pour écraser nos fragile institutions démocratiques.

Les Palestiniens ont attendu jusqu’en 1996 pour pouvoir voter dans les premières élections législatives de Palestine pour des sièges au tout nouveau Conseil législatif palestinien (CLP). Je me souviens encore du sourire d’une femme d’environ 70 ans, Fatema, quand elle m’a dit "C’est la première fois de ma vie que je peux voter."

Mais cette joie fut de courte durée. Nous avons dû attendre 10 ans, jusqu’à 2006, pour avoir de nouvelles élections législatives. Bien que ces élections aient reçu les éloges du monde entier — l’ancien président des Etats-Unis, Jimmy Carter, a dit qu’elles étaient "honnêtes, justes et fiables" – leurs résultats ne furent jamais acceptés par Israël et la plupart des gouvernements occidentaux car ils n’en aimaient pas le dénouement : le Hamas en sortit avec la majorité des sièges.

Même quand les Palestiniens ont réussi à créer un gouvernement d’union palestinien qui représentait 96 % de l’électorat palestinien, nous sommes restés soumis au siège et à l’embargo. Ce qui a contribué à intensifier le conflit latent entre le Fatah et le Hamas, lequel a mené à la division interne entre la Cisjordanie et Gaza en 2007. Et a eu pour autre conséquence l’annulation des élections au CLP qui devaient se tenir en janvier.

C’est dans ce contexte qu’il faut analyser la décision de l’ANP d’annuler les élections municipales qui devaient avoir lieu en Cisjordanie le 17 juillet 2010 - et la participation volontaire des gouvernements des Etats-Unis et de l’Union européenne à l’abrogation du processus démocratique.

La plupart des Palestiniens reconnaissent qu’il est impossible de tenir des élections présidentielle et législatives sans mettre fin d’abord à la division entre la Cisjordanie et Gaza. Et c’est précisément pour cela que tous les partis politiques palestiniens et les organisations de la société civile -excepté le Hamas- s’accordaient sur l’importance vitale de tenir les élections municipales selon le calendrier. La seule alternative aurait été qu’une autorité exécutive - non reconnue elle même par le CLP- nomme les nouveaux conseillers locaux, privant encore davantage les gens du droit de choisir leurs représentants .

Noua avons vu dans les élections locales la manière de maintenir vivants les ferments des principes et des systèmes démocratiques, malgré de violentes disputes intestines. Si elles avaient été menées de façon appropriée, les élections municipales auraient permis de rappeler aux diverses autorités qu’elles sont responsables devant le peuple. L’objectif était aussi de promouvoir des méthodes non violentes pour résoudre les différends internes, en donnant aux Palestiniens l’opportunité d’exprimer leurs préférences par un processus démocratique et non par l’usage de le force.

Le gouvernement Hamas a empêché l’inscription des électeurs à Gaza, y rendant ainsi l’élection impossible. Au début, les responsables de l’ANP décidèrent justement de maintenir les élections en Cisjordanie, avec de longues explications sur les raisons pour lesquelles elles ne seraient pas un frein aux efforts de réconciliation. De nombreux discours louèrent le rôle des élections locales dans la construction de l’Etat. Mais il devint rapidement évident que, bien que le Hamas ait décidé de boycotter l’élection, le Fatah serait quand même confronté à la concurrence farouche de partis démocratiques non alignés. Ceci était clair dans toutes les grandes villes, Hébron, Ramallah et Tulkarem.

Malgré cela, jusqu’à l’annulation des élections le 10 juin 2010, il semblait que le vote se déroulerait comme prévu. L’inscription des électeurs s’est faite, l’élaboration des listes électorales aussi, des observateurs furent choisis – et puis, quelques minutes avant la fermeture de l’inscription des candidats sur les listes, le gouvernement de Cisjordanie annonça qu’il repoussait les élections à une date indéterminée.

Donc, tandis que le gouvernement à Gaza empêchait la tenue des élections locales, celui de Cisjordanie l’annulait. Cela a causé la consternation de la population, qui n’a jamais cru l’argument de l’ANP affirmant que c’était au nom de la réconciliation inter-palestinienne que l’élection était annulée.

Ce qui pose bien sûr une question fondamentale sur le sens de « construction de l’Etat ». Ce terme ne signifie-t-il rien de plus que de nouveaux projets de construction , de grands bâtiments officiels et un appareil de sécurité plus développé ?

Quid de la leçon de nombreux Etats qui ont échoué dans le monde : ce qui importe le plus c’est l’établissement d’institutions démocratiques légitimes et représentatives ? Sans aucun doute c’est en grande partie pourquoi l’Inde et le Brésil ont réussi alors que la Somalie, l’ Afghanistan et d’autres ont échoué.

Nos manquements en terme de démocratie ne doivent pas servir de prétexte à Israël pour poursuivre l’assujettissement des Palestiniens dans les territoires occupés. Cette pratique israélienne cruelle vise à donner un prétexte à Israël pour participer à l’affaiblissement de notre démocratie tout en atténuant les crimes plus vastes de l’occupation.

Les Palestiniens n’ont que faire d’un Etat qui ne le serait que de nom, avec un drapeau et un hymne national. Nous voulons un Etat souverain, pas des groupes de bantoustans. Et nous voulons un Etat démocratique où nous pourrons choisir nos dirigeants et notre gouvernement.

Nous ne voulons pas qu’ils soient nommés par des puissances étrangères qui prétendent agir en notre nom.

Un véritable Etat exige que les gens vivent libres et prospères, dans la dignité et jouissant de tous leurs droits- et sans les constantes machinations d’une partie ou d’une autre qui détruisent ce processus.

De telles manoeuvres ne font que piétiner les droits démocratiques des Palestiniens et font reculer la cause de la paix.

Mustafa Barghouthi

Mustapha Barghouthi, ancien candidat à l’élection présidentielle, député au CLP, est secrétaire général de l’Initiative palestinienne

http://www.almubadara.org/en/

http://www.france-palestine.org/article15406.html


envoyé le 29 août 2010 Alerter le collectif de modération à propos de la publication de cet article. Imprimer l'article
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