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Le Mort à Tarente
envoyé le 25/10/12 Mots-clés  contre le travail  

Depuis des siècles, Tarente était un lieu commun des poètes. En 60 ans, la société industrielle a fait de cette ville des Pouilles un enfer : la plus grande aciérie d’Europe, “l’Ilva”, une base de l’OTAN, une banlieue concentrationnaire. Depuis quelques semaines, un mouvement d’habitants et d’ouvriers souhaite en finir avec cette vie de bagne et de cancers. Puissions-nous y trouver, dans une région comme le Nord-Pas de Calais, une inspiration assez forte pour combattre le “redressement productif”.

Jeudi 13 septembre. Départ pour Tarente, conditions optimales. J’ai beaucoup moins de sous que prévu, je n’aligne pas quatre mots d’italien, et j’ai l’adresse d’un squat à Bari pour tout contact. Sur place, j’apprends qu’un rassemblement est prévu le lendemain sur la Piazza della Vittoria à Tarente. Le ministre de l’environnement Corrado Clini doit y venir rencontrer les autorités locales, écologistes compris. C’est que l’aciérie Ilva est devenue une préoccupation nationale depuis qu’une juge veut sa mise sous séquestre pour raisons de pollution et de mise aux normes. D’une superficie plus vaste que cette ville de 180 000 habitants, l’Ilva exploite et tue la population depuis cinquante ans. On dit 70 000 morts prématurées en vingt ans. Leucémies, cancers du poumon, accidents du travail, toute la ville respire cette merde poussiéreuse, mélange de dioxine, d’amiante, de benzopyrène et de dioxyde de carbone, crachée par les hauts fourneaux.

Depuis la fenêtre du train climatisé, le paysage n’est pas plus triste qu’ailleurs. Une monoculture d’oliviers balafrée par le développement chaotique de blocs et de routes de béton, de serres et de citernes agricoles, de lignes à très haute tension, de champs d’éoliennes ou de pavillons trop propres sur eux me rappellent La Chanson du loubard de Renaud. Si la France est une banlieue merdique, ce coin d’Italie n’a rien à lui envier. Reste une myriade de tags Ti amo suivis d’un prénom pour ne pas me désespérer tout-à-fait. Au fur et à mesure de l’approche du train, Tarente s’annonce par ses grues, ses cheminées, son odeur d’hydrocarbures et enfin par la voix synthétique du haut-parleur. Pour rejoindre la manifestation, je longe la mer sur laquelle des navires militaires et des supertankers se disputent l’horizon.

La caserne ou l’hôpital ?

Sur la place, une soixantaine de personnes ont répondu à l’appel du “Comité de citoyens et travailleurs libres et conscients” qui compte plusieurs centaines de sympathisants. Au mégaphone, un ouvrier de l’llva prend à partie les journalistes présents sur les mensonges à propos de la pollution ainsi que sur le dénigrement médiatique de leur combat. Il insiste sur le fait que personne ne représente le comité à cette conférence avec le ministre. Le discours est sec. « Cette rencontre favorise une fois de plus une industrie qui nous trompe depuis des années. Leur rhétorique, on la connaît. C’est celle construite sur les lois ’’anti-dioxine’’ qui, de fait, ont permis une augmentation des émissions. Une dynamique qui n’aurait pas pu se produire sans la collusion des syndicats avec une entreprise qui devrait répondre aux accusations de désastre environnemental ; des syndicats qui ont préféré durcir le chantage à l’emploi plutôt que de défendre en premier lieu la santé des travailleurs de l’usine. » Vêtu d’un t-shirt « Stop à la pollution », il rappelle le paysage industriel de Tarente. Outre la plus grande aciérie européenne, une raffinerie, une cimenterie, une centrale thermique, une base militaire, quatre incinérateurs et trois décharges d’ordures font de cette ville la plus polluée du continent.

Un coca et une pizza plus tard, je discute avec un membre du comité à la terrasse d’un café. Ce Catalan vit à Tarente depuis quelques années. Il me raconte que la préfecture où se tient la conférence est un bâtiment en forme de M édifié par Mussolini dans un ancien quartier subversif que les fascistes ont détruit à la fin des années 20. Aujourd’hui, un hélico stationne au dessus de nos têtes. Le quartier est bouclé par la police. « La manifestation du 2 août a fait l’effet d’une bombe qui a ouvert le droit à la parole. Avant, les gens allaient au stade et c’est tout. Maintenant, ils se parlent, ils sont dans la rue et ils se parlent. » Ce fameux 2 août, les centrales syndicales (CGIL et CISL en tête) organisaient une grande manifestation pour sauver l’emploi et contester la décision de la juge. Pour le comité, ce n’était pas audible. Emmenés par un camion sono, des centaines d’habitants, d’ouvriers, de supporters ultras déchaînés ont forcé le barrage syndical et perturbé les discours pour clamer leur ras-le-bol – les cris, les chants, les banderoles, la sono couvrant la filandreuse langue de bois des chefs syndicaux. Scandale. Cette journée a été vécue comme une libération, un point de non-retour. « Cette manif, c’est comme si toute la ville l’attendait depuis des années. La région de Tarente a toujours été très soumise. Déjà à l’époque médiévale, les paysans, assommés par les impôts, étaient très peu propriétaires. C’est pour ça que l’arsenal militaire au début du XIX°, puis toutes les usines dans les années 50, se sont installés ici. La population était malléable, continue mon interlocuteur, mais aujourd’hui, après cinquante ans de silence et d’exploitation avec le concours des syndicats et de toute la classe politique, c’est fini, on veut inventer notre propre futur. Il n’y a pas de classe ouvrière ici, on est une ville de pêcheurs, on veut renouer avec notre passé maritime. Tarente a inventé des procédés artisanaux très ingénieux pour la culture des fruits de mer. Mais toute cette mémoire se perd avec l’industrialisation. » Pendant l’Antiquité, l’œuvre du poète latin Virgile Les Géorgiques « présente le bon jardinier de Tarente, habile à cultiver les arbres, visant à se mettre en accord avec l’ordre du monde », rappelle Le Monde des livres le 18 octobre dernier. Aujourd’hui, la pêche et l’élevage des moules sont interdits à certains endroits de la côte. Depuis l’année dernière des milliers de têtes de bétail ont été abattues à cause de la pollution. « Mon père était ouvrier, il est mort d’un cancer de la gorge. Tout le monde ici a dans sa famille quelqu’un qui est malade » coupe une autre personne du comité.

Plus loin, je rencontre Massimo, un grand baraqué, ouvrier de l’Ilva. Il a arraché sa carte syndicale il y a quelques mois. Lui aussi porte le t-shirt à l’effigie du 2 août. On peut y lire Oui aux revenus, Non aux chantages. Il me raconte l’usine où travaillent près de 12 000 personnes. « Tous les jours, on se lève à 4h du matin, et on prend le bus qui nous amène à l’usine. Tu dois biper entre 6h50 et 7h. Si tu bipes à 7h01, ils t’enlèvent une demi-heure de salaire. Ensuite, tu reprends un bus à l’intérieur de l’usine qui t’amène là où t’es affecté. La plupart des gens passent leur temps derrière un ordinateur à contrôler que tout se passe bien. Les autres sont des équipes de réparation. Moi je travaille depuis quinze ans dans cette usine, et je ne comprends toujours rien à ce qui se passe, c’est trop énorme. » Du travail lui-même – celui qui fait des ouvriers de simples supplétifs des machines –, jusqu’à la santé des travailleurs laissée à la discrétion des médecins et des procédures sanitaires, la dépossession est totale. « En théorie, tous les six mois, on doit faire un check-up du sang et des urines. Mais on n’a presque jamais les résultats. Et si t’es malade, ils te changent d’endroit, c’est tout, t’as pas d’indemnités. Toute la journée, on est censé travailler avec un masque, des bouchons d’oreille et un casque. Si tu les enlèves cinq minutes et qu’ils te voient, tu te fais engueuler. » Un autre ouvrier de l’Ilva se joint à nous. Il ajoute que dans les années 90, il y avait comme une prison interne à l’usine, une sorte de placard, un bâtiment avec une télé et un point d’eau où la direction mettait les ouvriers trop remuants. Ils restaient là toute la journée à ne rien faire avec interdiction de sortir. L’Ilva, c’est un bagne industriel au sens propre. Même pour emprunter les routes autour de la zone industrielle, il est fréquent de devoir présenter sa carte d’identité à la police. Quand bien même elle ne tuerait pas, son organisation policière justifierait qu’on ferme l’usine. Quant aux revendications de certains écologistes et syndicats, aujourd’hui reprises par l’État italien, de moderniser l’usine afin de respecter les seuils d’émission de dioxine imposés par l’Europe - ces permis d’empoisonner -, elles ne renforceraient qu’un peu plus le contrôle sanitaire et social. Quel sera le prix à payer pour une aciérie « propre » de toute façon impossible ? Une pression accrue sur les ouvriers, une emprise supplémentaire des experts en « conditions de travail », des procédures, de l’automatisation, du confinement, de la soumission aux mesures des taux de ceci ou de cela. Rien de mieux.

Mourir de faim, de cancer et d’ennui

L’appartement d’Angelo se trouve dans la banlieue de Tarente. Une banlieue comme toutes les banlieues du monde. Sauf que cet alignement de cubes et de parkings de béton semble ici particulièrement interminable. J’y dormirai pendant ces quelques jours. Angelo me dit : « On se croirait dans un pays socialiste ». Bien vu. Les barres ont poussé au moment de l’industrialisation. Il fallait loger la main d’œuvre venue de toutes les Pouilles. Par la fenêtre, je vois trois gamins sans casque foncer sur un scooter. Le soleil faiblit, on s’apprête à rejoindre la grande fête de la bière locale, la Raffo. Angelo et d’autres membres du Comité doivent s’y retrouver. En chemin, nous nous arrêtons sur une plage. On voit la ville continuer de l’autre côté du golfe. Vue impeccable sur la base militaire italienne qui abrite un centre de commandement de l’OTAN. Deux sous-marins nucléaires américains y mouillent en permanence. Au bout de la presqu’île, Angelo montre une grande antenne de télécommunications. Malgré ses 120 mètres de haut et toutes ses paraboles, on l’aperçoit à peine, perdue dans la mer. Elle fait partie du système Echelon, le programme américain de renseignement militaire et industriel capable d’intercepter partout des communications par téléphone, radio, satellite, internet, etc. Économie de guerre, guerre de l’économie. Sur la place de la fête, face à la préfecture, des milliers de personnes s’amassent devant la scène. Beaucoup portent ce t-shirt contre la pollution. Un chanteur de Milan très populaire enchaîne des chansons loufoques qui tournent en dérision la classe politique, l’homophobie, l’extrême droite au pouvoir de certaines villes du Nord, Internet, etc. Tout le monde se marre. Des fumigènes brûlent. Sur les murs de la préfecture, une grande banderole proclame : « Storia, Cultura e mare, nostra cittá deve cambiare » [1]. Le chanteur reprend le slogan. Applaudissements.

Le lendemain, Angelo m’emmène à la Tour de l’horloge. Longtemps restée en état de délabrement – comme le reste de la vieille ville qui, par endroits, s’écroule –, elle a aujourd’hui rouvert. Avec son association culturelle, Angelo a réclamé sa remise en état pour y loger une exposition sur la pêche à Tarente. On y voit des vieilles photos du port du début du siècle : « Dans notre comité, nous avons mis en place des groupes de travail sur la santé, la démocratie, etc. Mais surtout, il est important de penser l’après Ilva : quelles activités on va faire, de quoi on va vivre, se tourner vers la mer, la terre, remettre sur pied les ruines qui datent de la Grèce antique, restaurer la vieille ville... Tout ça, c’est des idées pour après, mais il faut y penser dès maintenant. » Les habitants de Tarente n’ont plus d’autre choix que d’affronter ces questions, sans cesse repoussées par celles, prétendues plus urgentes, du retour de la croissance et du plein emploi.

Arrive Hélène, Brestoise mariée à un Tarentin et installée ici depuis 25 ans. Elle est prof de français. « C’est incroyable ce qui se passe aujourd’hui. Je suis très contente quand mes élèves me disent qu’ils font partie du comité. C’est une potentialité de reprise en main de notre destin, mais depuis la base. Les gens ne veulent plus qu’on se moque d’eux. Mon beau père est mort d’un cancer du poumon par exemple. Alors il y a une saine colère chez les gens qui veulent décider de leur futur. Vous savez, la population ici a toujours suivi des modèles imposés. Tarente, c’est le port industriel, commercial et militaire le plus proche du canal de Suez. D’ici on voit tout, c’est un endroit stratégique. Napoléon l’avait compris en installant 13 000 soldats ici en 1803. Et on le voit encore aujourd’hui avec la guerre en Syrie, la base de l’OTAN est appelée à se développer. Mais on ne sait pas ce qui se passe derrière cette enceinte, cette base est une petite ville qui vit en autarcie. Et nous, on fait quoi à côté ? On regarde passer les drones. »

Dans la vieille ville, je croise un pote rencontré la veille, Marco. Au dessus de nous, sur un balcon, il aperçoit un mec en costard blanc qui téléphone. Il s’énerve : « Bastardo, c’é un bastardo dell’Ilva ». Un ami qui passe par là s’arrête. Marco continue : « On ne peut parler que de ça en ce moment, ça me prend la tête. Qu’est-ce que tu veux qu’on fasse ? Il n’y a rien ici. Non seulement on meurt à cause de la pollution, mais en plus y’a rien à faire ici. Faut pas s’étonner s’il y a la mafia, l’héroïne, la petite délinquance. Tous les jeunes veulent partir mais on ne peut pas. On a tous un parent malade à s’occuper. » Il règne ici une évidence d’abandon, l’évidence de n’être rien dans les mains des autorités. Tout le monde sent que l’usine va fermer, pour des raisons économiques ou non. Et que c’est même une nécessité tant cette ville est devenue invivable. Partout où l’on tourne la tête, le regard heurte une cheminée, une grue, un navire. Au point que l’on ne sait jamais si le ciel est fait de nuages ou de fumée. Mais comment se défaire d’une vie accrochée à ces usines ? Tout est à réinventer. Du gagne-pain à l’habitat. Et cette poussière au fond des mers qu’on ne peut même pas draguer par crainte de la remonter à la surface. À peine soixante ans de développement industriel pour saccager un territoire, ses habitants et leur histoire. Partir ? Pour aller où ? Au large de Brindisi, à quelques kilomètres de Tarente, là où la mer est préservée et où les dauphins osent encore se montrer, l’État parle d’installer une plate-forme pétrolière. Ça ne finira donc jamais. Dans les Pouilles ou dans le Nord-Pas de Calais, faut-il être aliéné et insensible au désastre pour réclamer la réindustrialisation, la sauvegarde de ces emplois qui n’ont d’utilité que dans la plus-value et la puissance des États ? Là-bas comme ici, la critique sociale est à réinventer. Loin d’une vision progressiste et impitoyable de l’histoire humaine.

Le jour de mon départ, la presse raconte qu’un ouvrier de l’Ilva âgé de vingt ans est tombé dans une cuve d’eau bouillante.

Pleurez, doux alcyons, ô vous, oiseaux sacrés, Oiseaux chers à Thétis, doux alcyons, pleurez. Elle a vécu, Myrto, la jeune Tarentine.

André Chénier (1785)

tomjo, La Brique n°33, oct.-nov. 2012

Plus d’infos :

« Se tuer au travail ou vivre d’air pur ? », CQFD n° 103, septembre 2012. « Des ouvriers contre le crime industriel », Pièces et main d’œuvre, 16 août 2012. Pour ceux qui parlent italien, un reportage sur la journée du 2 août : Quando gli operai parlano par eKo Web Tv. Le clip « Balla Taranto » tiré du film Otnarat.


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