« Ceux qui décideront de rester humains et refuseront de s’améliorer auront un sérieux handicap. Ils constitueront une sous-espèce et formeront les chimpanzés du futur. »
Kevin Warwick
Jeudi 25 avril 2013, au Centre National des Arts et Métiers (CNAM) à Paris, devait se tenir le 1er Forum national de la biologie de synthèse, une opération visant à désinformer le "grand public" et à "désamorcer" toute contestation. C’est pour dénoncer cette mascarade, et refuser la vie artificielle qu’une quinzaine de chimpanzés du futur s’est invitée à la fête.
Peu avant 18 heures, le public s’installe. Des caméras installées à chaque coin de la salle doivent permettre une retransmission du débat sur internet. Deux personnes commencent à distribuer de vrais-faux dossiers de presse. Ils comportent un mot de bienvenue de Geneviève Fioraso, ministre de la biologie de synthèse, une présentation des organisateurs du faux-débat (voir ici et ici) ainsi qu’un tract sur les raisons de s’opposer à la biologie de synthèse.
Tout de suite, ça s’agite chez les organisateurs qui dégainent les téléphones portables. Consignes prises : on fait comme si de rien n’était. Et c’est avec un brin de nervosité que quelques minutes plus tard, l’animateur de la soirée prend la parole à la tribune.
Plusieurs personnes dans la salle revêtent alors un masque de singe.
L’orateur, bien que destabilisé, continue de parler. Les premiers cris de singe se font entendre, puis s’amplifient, jusqu’à rendre le discours inaudible. Les singes se lèvent et déploient une banderole devant la tribune : « Non à la vie artificielle ».
Les slogans fusent : « Fermez Génopole et le CEA, après on débattra », « Faux débat, on participe pas », « Faux débat, démocratie en toc ». Des coups de sifflets ajoutent au brouhaha.
S’étant procuré un micro, un des singes prend la parole et fait une longue déclaration. Il explique les raisons de s’opposer à la biologie de synthèse, et les raisons de refuser ce faux débat.
La déclaration à peine terminée, les techniciens reçoivent l’ordre des organisateurs de cesser de filmer. La retransmission en direct est interrompue après 19 minutes. Le ministère de la recherche préfère censurer que de voir son dispositif d’acceptabilité détourné par les opposants.
Le chahut dans la salle continue.
Les vigiles interviennent, mais sans succès. (Sans violence non plus). Les organisateurs du débat tentent de reprendre contrôle de la situation. C’est un échec.
Peu à peu, des discussions s’engagent entre le public et les singes à différents endroits de la salle. Les lycéens qui ont évidemment un travail à rendre sur le sujet, en profitent pour interroger les opposants sur les raisons de leur manifestation. De ces discussions émerge la chose suivante : les singes décident de laisser les lycéens s’emparer du micro et animer une discussion dans la salle. Ce qu’ils font durant une heure, interrogeant alternativement scientifiques et opposants à la biologie de synthèse. Les singe en profitent pour rappeler que la biologie de synthèse, et la technologie en général, sont des projets politiques qui transforment nos vies, et expliquer en détail les raisons de leur refus.
Vers 20 heures la séance est levée, et les singes s’évaporent dans la jungle. Jusqu’à la prochaine fois ?
Arrêt des recherches scientifreaks. Non à la vie synthétique.
Des ouistitis contre la vie artificielle
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