Des voitures toutes sirènes hurlantes. Des gyrophares en branle. Des crissements de pneus aux portes de la citadelle. Puis, une course effrénée, à pied cette fois, pour empêcher les travailleurs de Fraisnor d’accéder à la Communauté urbaine d’Arras. En vain, puisque deux élus leur ouvriront les portes. D’uniques intentions pacifiques animaient pourtant la vingtaine d’ex-salariés venus, ce mercredi, déposer leur C.V. au siège de l’instance intercommunale. L’attitude assurément irresponsable de la police arrageoise (qui a fait appel à des renforts de Carvin !!!) aurait pu mettre le feu aux poudres. En jouant la carte de la provocation, était-ce d’ailleurs l’objectif recherché ? Il suffisait d’une étincelle ; tant l’exaspération des travailleurs est palpable, face à l’incurie des pouvoirs publics.
Une remise de C.V.
comme un défi à la CUA rendue, en partie responsable, de la liquidation de l’entreprise de fabrication de lasagnes fraîches. Ce printemps, la CUA n’a en effet pas tenu sa promesse de rachat des bâtiments de l’usine de Feuchy toujours occupée par les travailleurs en lutte. Rachat qui « aurait remis Fraisnor à flot et surtout, à terme, permis de relancer l’activité », rappelle la CGT. Les ex-salariés s’étaient auparavant rendus à la Préfecture. « L’Etat, en diminuant les contrôles sanitaires, a favorisé le scandale de la viande de cheval, avec pour conséquence la faillite de Fraisnor ! » soutiennent les travailleurs. Une irritation non feinte. Un mépris ostentatoire... Ils y ont été reçus comme des parias par un membre du cabinet du préfet, visiblement agacé par leur présence ! Le genre de fonctionnaire infect qu’il aurait été prudent d’éviter pendant l’Occupation... « Il faut qu’il se calme les Fraisnor », aurait-il lancé après leur départ.
Sinon.. ?
Attendue depuis trois semaines, une rencontre avec Denis Robin, le préfet du Pas-de-Calais, a été exigée, en vue d’envisager la réindustrialisation du site. En cas d’absence de réponse, les travailleurs imaginent volontiers radicaliser leur mouvement.
Les bombonnes de gaz trônent toujours sur les toits de l’usine...
(photo j.kmieciak, libre pour Indymédia Lille)
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