C’est la guerre en Turquie. Une guerre isolée. Mais une sale guerre, comme elles le sont toutes. Isolée dans son propre pays. Isolée par un gouvernement qui réprime violemment toutes les voix qui s’opposent à ses actions de mort. Isolée par des médias champions de la désinformation et de la propagande. Isolée du regard du reste du monde, de l’Europe en premier. La vieille forteresse a signé un pacte avec le diable : pour cacher ces réfugiés qu’elle ne saurait voir, l’Union Européenne a conclu des accords avec la Turquie, laissant, par la même occasion, le pouvoir fascisant libre de mener une guerre contre les civils au Kurdistan turc. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. A Cizre, à Sur, à Nusaybin... des civils sont assassinés par l’armée. Ces villes sont sous couvre-feu depuis plusieurs mois, quasi en état de siège. Le gouvernement d’Erdoğan a annoncé sa volonté d’en finir avec les rebelles du PKK, de les écraser. Derrière ces paroles belliqueuses, ce n’est pas uniquement un mouvement de révolution armé qui est visé mais toute la population kurde. Derrère ces paroles, le gouvernement annonce un massacre. Sous le pretexte fallacieux de la guerre contre le terrorisme, des enfants sont pris pour cibles par des snipers, des personnes meurent sur le pas de leur porte, une femme enceinte est tuée dans la rue...
Les habitants de ces villes ne sortent plus de chez eux. Les vivres manquent. Il n’y a plus de quoi chauffer les maisons. Les enfants ne vont plus à l’école. Rappelés par le gouvernement, les enseignants ont quitté la ville. Les écoles sont devenues le repaire des soldats. Même emmener les blessés à l’hôpital se fait au péril de sa vie. Les familles doivent s’y rendre à pied, munies d’un pauvre drapeau blanc espérant ainsi dissuader les soldats de leur tirer dessus.
Et le silence à l’ouest de la Turquie est étouffant. Il faut dire que ces derniers temps, les grands rassemblements pour la paix se soldent par des attentats (Suruç cet été et Ankara au mois d’octobre) et les manifestations par des dizaines de gardes à vue. Mais tout de même... Alors que les grandes villes du pays se sont soulevées au moment de la destruction du parc Gezi en 2013, il n’y a aucun soulévement de masse à l’approche d’un massacre !
Les Kurdes de Turquie se font tuer dans l’indifférence générale.
Voir l’article sur turkeyantipress.wordpress.com
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