tiré de http://zad.nadir.org/spip.php?article3662
EXPULSION DE LA JUNGLE DE CALAIS :
Dans la moité sud de la Jungle de Calais les flics ont commencé lundi 29 février leur sale boulot avec la destruction des habitations des gen-t-es. A peu près 55 cars de CRS et 400 flics étaient présents dans la Jungle avec des bulldozers et des ouvriers pour détruire les cabanes à coup de massue et de pieds de biche. Tout tombe par terre, complètement détruit. Des cabanes de migrant.e.s sont brulées. Les témoignages s’égrainent au fil de l’après-midi, témoignant de la violence qui monte et de la brutalité mise en œuvre par les autorités face aux tentatives de défense des lieux de vie. Gazage, usage de flashball, canon à eau, matraquage, arrestations.
Le gouvernement a voulu présenter l’évacuation du bidonville comme une expulsion « douce », qui serait progressive et sans violence. L’hypocrisie de ce discours humanitaire est insupportable face à la violence des destructions des lieux de vies et la volonté de controle des personnes en transit présentes à Calais. Un appel à soutien international contre les expulsions à Calais et contre les frontières a été lancé en janvier, il est plus vrai que jamais. Contre la violence du régime des frontières, la zad de Notre-Dame-des-Landes répond à cet appel par une solidarité active avec les habitant-e-s de la Jungle de Calais.
On a été capables d’etre plusieurs dizaines de milliers à se mobiliser en soutien aux occupant.es de la zad contre les menaces d’expulsions. Aujourd’hui, l’expulsion violente de la Jungle résonne fort avec notre histoire. Par le dispositif humanitaire et policier, par la matérialisation des frontières, par le tri des personnes arrivantes, par les processus d’expulsion et de refoulement des indésirables, nous considérons que la gestion du territoire et de ses infrastructures relèvent de la meme logique que celle de la gestion patriarcale et coloniale de la vie des migrant-es et de celle du contrôle des populations. La Jungle n’est certes pas un idéal de vie. S’il faut participer à sa défense aux cotés de celles et ceux qui la vivent c’est d’une part parce que leurs existences et leurs perspectives sont menacées par un monde gestionnaire et un Etat policier. Mais aussi parce qu’elle rend possible des formes d’organisations, de rencontres, d’autonomie et d’autodétermination – que l’État qualifie comme « un lieu de dérives autogestionnaires ».
Parce que le dispositif répressif ne viendra pas à bout de la volonté des migrantEs de choisir, de tenter, de construire leur propre vie, parce que les frontières physiques ne créeront jamais de frontières mentales.
Des habitant.e.s de la zad
Paru lundi soir, un appel signé par des personnalités, groupes et associations et un communiqué de presse inter-associatif : http://www.gisti.org/spip.php?article5277
ainsi qu’un communiqué de presse inter-associations : http://www.psmigrants.org/site/communique-de-presse-inter-organisations-01-03-2016-expulsion-de-la-zone-sud-du-bidonville-de-calais/
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