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Article refusé par les modérateurs
Raison du refus :
Grande-Bretagne : la grande tradition du Parti travailliste dans la défense du capitalisme
envoyé le 02/05/16 par Un sympathisant du CCI Mots-clés  europe  

Malgré le fait qu’elle ait été annoncée dans tous les sondages récents, l’élection de Jeremy Corbyn à la direction du Parti travailliste anglais a constitué une surprise pour beaucoup. Les dirigeants précédents, Kinnock, Blair et Brown, avaient tous prévenu que l’élection de Corbyn entraînerait une déroute du Parti travailliste aux élections législatives de 2020 et son incapacité à revenir au gouvernement pour une génération. Après son discours à la Conférence du Parti travailliste, Corbyn a été accusé de ne s’adresser qu’aux « activistes » et il a été souvent répété que, sous sa direction, le parti travailliste serait seulement réduit à un rôle de parti contestataire.

Pourtant, la promotion de Corbyn n’était pas un accident, elle répond en fait aux besoins politiques globaux du capitalisme britannique.

Le mythe anti-austérité

Lors des élections générales de mai dernier, les différences entre les programmes d’austérité des principaux partis était encore plus minces que d’habitude. Contre la politique proposée par la coalition des conservateurs et des libéraux, le parti travailliste proposait lui aussi un peu plus qu’une « austérité à minima ». Après les élections, le Parti travailliste a ouvertement soutenu au Parlement les nouvelles coupes dans les aides sociales mises en place par le nouveau gouvernement conservateur. Dans ce contexte, Corbyn s’est placé comme un adversaire de l’austérité, mettant en avant l’équité et l’égalité, ainsi que la perspective de croissance et l’intervention de l’État comme alternative à la brutalité d’un gouvernement qui favorise un petit nombre de personnes au détriment des masses.

Des comparaisons ont été faites avec le gouvernement populiste grec de Syriza. Syriza se fait également le champion de la lutte anti-austérité, bien qu’après avoir remporté une nette majorité contre les conditions du plan de sauvetage proposé par la « troïka », Syriza a accepté des conditions pires que celles qui avaient été acceptées par les précédents gouvernements de droite comme de gauche. Cependant, le sentiment que l’arrivée de Corbyn exprimait un rejet radical de l’austérité comme le rejet claironné par Syriza et par Podemos en Espagne, reste populaire. Ceci est lié à l’idée que l’austérité constitue un choix politique et non quelque chose qui est imposé à tous les gouvernements capitalistes par la réalité de la crise économique capitaliste.

Alors que le capitalisme d’État est au cœur des régimes régissant chaque pays du monde moderne, Corbyn et le chancelier de l’Echiquier du cabinet fantôme, John Mc Donnell, ont rendu explicite leur collaboration dans le renforcement du rôle de l’État capitaliste dans la vie sociale et économique au Royaume-Uni. Les plans d’investissement de l’État pour « faciliter la vie des gens », pour la nationalisation des banques, la renationalisation des chemins de fer et d’autres mesures similaires montrent que la domination du capital en Grande-Bretagne est entre de bonnes mains. Il est vrai que le ministre de l’énergie de ce cabinet fantôme a jeté une certaine ombre sur ce tableau en annonçant que le parti travailliste « ne veut pas nationaliser l’énergie. Nous voulons faire quelque chose de bien plus radical : nous voulons la démocratiser ». Mais cela signifie apparemment qu’« il ne faudrait pas empêcher toute entreprise privée dans ce pays de posséder sa propre source d’approvisionnement énergétique ».

Afin de prouver qu’ils ne sont pas des « négationnistes du déficit », la nouvelle direction Corbyn a même signé la charte budgétaire du chancelier George Osborne et insisté pour que la Grande-Bretagne « vive en fonction de ses moyens ». Corbyn et McDonnell ont aussi nommé un comité consultatif économique, comprenant le Prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, l’auteur à la mode Thomas Piketty et l’ancien membre du comité de politique monétaire de la Banque d’Angleterre, Danny Blanchflower pour fournir des idées sur le thème de la réforme du rôle de l’État capitaliste. Cela ne peut signifier que de petites modifications formelles dans un système économique qui repose essentiellement sur l’exploitation de la force de travail de la classe ouvrière.

Au niveau de l’impérialisme britannique, Corbyn a été beaucoup critiqué pour avoir dit que s’il devenait Premier ministre, il n’aurait pas recours aux armes nucléaires. Mais cela doit être remis dans son contexte : dans son discours à la Conférence du Parti travailliste, il a dit « la Grande-Bretagne n’a pas besoin de forces militaires et de sécurité fortes et modernes » et « les valeurs britanniques (…) sont la raison fondamentale pour laquelle j’aime ce pays et son peuple. » Son patriotisme ne peut être contesté. Son soutien à « l’autorité du droit international et aux institutions internationales » démontre un attachement au fondement impérialiste qui est la base des relations internationales. Comme pour l’armement nucléaire, ses paroles favorables à la politique du président américain Barack Obama ne révèlent aucun antagonisme avec le commandant en chef de la plus grande force nucléaire de la planète.

Toutes les attaques reprise par les médias contre le nouveau chef du Parti travailliste, insistant sur les "dangers" de sa politique, ne servent qu’à valoriser son image radicale. Cela est renforcé par les discours de la gauche. À la Conférence du Parti travailliste, Matt Wrack, le secrétaire général du syndicat des sapeurs-pompiers, a déclaré que Corbyn et McDonnell « représentaient un sérieux défi pour l’ordre établi, en réalité pour la classe dominante » et que « les services secrets, le M15, la Special Branch et la CIA ont tous observé et analysé cette conférence et la formation d’un cabinet fantôme dans l’intention de saper ses effets. » Le Socialist Worker du 15 septembre 2015 a reconnu que « Corbyn affronte l’opposition de la grande majorité de ses collègues députés ainsi que celle de la classe dirigeante et de la majeure partie des médias. Ils vont tout tenter pour le faire tomber. » La gauche et la droite sont unanimes pour déclarer que Corbyn représenterait une menace pour le statu quo. Et beaucoup de gens ont été attirés par la Parti travailliste ou ont eu envie d’y revenir, parce qu’ils ont l’illusion que, d’une certaine façon, Corbyn apporterait un air plus frais de changement ou représenterait un retour aux valeurs fondamentales du socialisme, au lieu d’être un produit conformiste typique de l’appareil du Parti travailliste.

En réalité, un Parti travailliste dirigé par Corbyn va jouer un rôle très utile dans le cadre de l’appareil politique du capitalisme. Face à la nécessité d’opérer des coupes claires dans les services et autres attaques sur le niveau de vie, la classe dominante est consciente du mécontentement que cela peut entraîner chez ceux qui sont le plus touchés. Il n’est pas nécessaire d’en arriver tout de suite à la lutte ouverte pour que ce soit un sujet de préoccupation pour la bourgeoisie. Le Parti travailliste va être en mesure de se présenter comme une alternative radicale pour les victimes d’un programme continu d’austérité et de paupérisation. Au stade actuel, l’existence d’un "parti protestataire" (qui ne remet pas en cause les principes fondamentaux du système capitaliste, mais souligne seulement son impact négatif sur les ‘masses’) rendra bien service au capitalisme britannique.

La longue histoire du Parti travailliste en tant que pilier du capitalisme

Au cours des cent dernières années, le Parti travailliste a montré qu’il était un rouage essentiel de la superstructure du capitalisme, à la fois au sein du gouvernement et dans l’opposition.

En 1914, aux côtés des partis sociaux-démocrates d’Europe, le Parti travailliste, main dans la main avec les syndicats, est venu au secours de l’impérialisme britannique, en agissant en tant que recruteur pour le bain de sang de la Première Guerre mondiale et en veillant à ce que les actions ouvrières ne sapent pas l’effort de guerre. Face aux mutineries et à l’agitation qui ont suivi la guerre, le Parti travailliste a agi en parti « responsable » et, en 1918, il a adopté une constitution avec l’engagement explicite d’effectuer des nationalisations et autres mesures capitalistes d’État qui avaient déjà caractérisé la gestion de la vie sociale pendant la guerre. Contre les aspirations de ceux qui avaient été enthousiasmés par la Révolution russe, il offrait des garanties de stabilité, de contrôle de l’État et une opposition résolue à tout bouleversement social.

Tout au long de la période de l’entre-deux guerres, le Parti travailliste proposa une « planification socialiste » contre l’anarchie de la concurrence capitaliste. Dans les années 1930, aux côtés de francs-tireurs conservateurs comme Winston Churchill, il s’opposa à la politique d’apaisement et prépara la guerre contre l’impérialisme allemand. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, le Parti travailliste constitua une clé de la coalition d’union nationale, ce qui entraîna son incorporation "naturelle" dans les gouvernements d’après-guerre.

La période 1945-1951, avec le gouvernement de Clement Attlee, est souvent présentée comme l’âge d’or du Parti travailliste. En réalité, cette présidence a représenté une période de grande austérité où les forces de l’ordre ont été utilisées contre les ouvriers grévistes. Le rôle de l’État a été en même temps renforcé dans de nombreux domaines de la vie économique et sociale. Parallèlement, l’impérialisme britannique a continué à déployer ses forces militaires et s’est lancé dans le développement d’armes nucléaires, à une époque où la Grande-Bretagne était le plus fidèle lieutenant dans le bloc impérialiste dominé par les États-Unis.

Les gouvernements travaillistes ultérieurs de Wilson et Callaghan ont été capables de remplacer les administrations conservatrices dans tous les postes-clés de l’État. Le gouvernement travailliste de 1974 a été amené au pouvoir pour faire face à une vague de luttes, répandant l’illusion qu’il serait différent de ses prédécesseurs. En fait, dans les années 1970, les travaillistes et les syndicats ont fait baisser les salaires en imposant leurs conditions d’exploitation. Sous Callaghan commença la politique monétariste et le programme de réduction des dépenses publiques qui ont ensuite été repris par Margaret Thatcher. Les grèves et les manifestations de « l’hiver des mécontents », en 1978-79, s’opposaient à un gouvernement travailliste et non pas conservateur.

Dans les années 1980, parti d’opposition, le Parti travailliste critiqua d’une manière « radicale » le « thatcherisme », proposant une prétendue « alternative » à un moment où les ouvriers étaient engagés dans des luttes massives. Par la suite, les gouvernements de Blair et Brown ont joué leur rôle de gestionnaires de l’économie capitaliste ; au niveau des relations internationales, les interventions en Irak et en Afghanistan ont fourni une preuve supplémentaire de l’engagement ferme du Parti travailliste dans le noyau militariste des conflits impérialistes.

Ceci résume l’histoire de la défense des « valeurs britanniques » par le Parti travailliste au siècle précédent, comme parti de gouvernement et comme parti d’opposition. Dans la période à venir, quand les attaques contre la classe ouvrière vont conduire à une remise en question de la base-même de la société et pas seulement de la politique d’un gouvernement particulier, le Parti travailliste se révélera encore être une arme précieuse au service de la domination de la bourgeoisie en Grande-Bretagne.

World Revolution, organe de presse du Courant Communiste International au Royaume-Uni - http://fr.internationalism.org


envoyé le 2 mai 2016  par Un sympathisant du CCI  Alerter le collectif de modération à propos de la publication de cet article. Imprimer l'article
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