Un BINGO contre les JO ! envoyé le 14/04/24 - Locales
Anarchie Locale - Avril 2024 à Lille envoyé le 01/04/24 - Locales
Déjà un an ! Occupation de Lille 3 envoyé le 01/04/24 - Locales
MARS 2024 A CALAIS envoyé le 31/03/24 - Locales
Anarchie Locale - Mars 2024 envoyé le 03/03/24 - Locales
FEVRIER 2024 A CALAIS envoyé le 29/02/24 - Locales

1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | ... | 13

CARTOGRAPHIE DES RESEAUX NEOFASCISTES DANS LE DEPARTEMENT DU CHER envoyé le 18/03/24 - Articles d’ailleurs
La Librairie Publico attaquée par l’extrême droite envoyé le 18/03/24 - Articles d’ailleurs
Fedayins, vous nous faites chier  ! envoyé le 08/02/24 - Articles d’ailleurs  - 1 complément
Dissolution de l’association d’extrême droite La Citadelle envoyé le 07/02/24 - Articles d’ailleurs
Victoire Tuaillon : du ‘féminisme radical’ aux pub pour Airbnb envoyé le 26/12/23 - Articles d’ailleurs  - 5 compléments
Matinee de soutien aux inculpe.e.s du 8/12 envoyé le 11/12/23 - Articles d’ailleurs

1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | ... | 34

[Cologne, Allemagne] A bas le patriarcat ! Lettre d’une des inculpées pour braquage de banque à Aachen
envoyé le 10/03/17 par zrhrh(rz Mots-clés  sexisme   racisme   sans frontières   contrôle social   prisons  

Nous publions ici la lettre d’une compagnonne anarchiste qui est incarcérée depuis quelques mois à Cologne en Allemagne, à qui il est reproché d’avoir braqué une banque à Aachen. Elle comparait en ce moment devant le tribunal. Elle a écrit cette lettre dans le contexte du 8 mars, journée internationale de la lutte des femmes.
A bas le patriarcat !

Au sujet des dysfonctionnements sociaux, racistes et patriarcaux.

C’est un secret pour personne qu’ici aussi, en Allemagne, nous vivons dans une société complètement inégalitaire. Les classes supérieures sont bien protégées et parfaitement préservées, n’ont aucun souci existentiel et peuvent offrir un avenir sécurisé à leurs enfants malgré tous les problèmes globaux de ce monde, une chose que les classes inférieures ne possèdent pas. Pendant qu’une petite partie des gens s’enrichit toujours plus, une grande partie est contrainte au strict minimum pour vivre, travaille pour un salaire de misère emmerdant et est dressé à une consommation toujours plus absurde, afin que ce système avide de profit puisse être maintenu.

Pendant qu’une minorité bronzent sur leurs yachts en mer Méditerranée ou se font des virées dans leurs jets privées à travers le globe, beaucoup d’autres ne peuvent même pas se permettre de prendre de vrais vacances une fois dans leurs vies, et encore moins de payer leurs loyers, la note d’électricité ou quelques nouvelles dents. Alors que les richards mettent de côté leurs richesses imposables dans de quelconques paradis fiscaux ou sociétés écran, pour lesquels ils ne font même pas face à une procédure judiciaire sérieuse, tant de personnes pauvres font des mois voire des années de prison pour des amendes impayées ou des délits mineurs – pour des sommes que les riches dépensent chaque jour en quelques minutes.

Certes, l’État et les médias racontent que chaque être humain serait égaux devant la loi, mais en même temps chaque enfant sait que celui qui est riche et puissant n’atterrit pas en taule, puisque des bons avocats coûteux l’en sortiront. Celui qui a de mauvais avocats ou qui est déjà considéré comme « suspect habituel » pour des raisons sociales ou racistes a, pendant ce temps-là, simplement les mauvaises cartes. Et celui qui, de surcroît, ne maîtrise pas la langue allemande ou qui ne sait pas lire et écrire, n’a en fait aucune chance de se défendre et est dépendant de l’aide continue de l’autre, qui n’est souvent pas là. La société s’en contrefout. Les spectres habituels du « criminel étranger », des « terroristes » arabes et nord-africains et des « réfugiés dangereux » qui devraient être repoussés et enfermés le plus vite possible sont brandis. Certes, l’Allemagne se vante volontiers d’être un pays ouvert sur le monde qui accepte également des réfugiés, mais uniquement si ces derniers s’intègrent à la société d’exploitation pour en tirer profit sur le plan économique ou s’ils se laissent étiqueter comme « victimes ». Si toutefois ils viennent en Allemagne en famille ou, comme ils disent, « en bandes » afin de pouvoir mieux survivre dans un pays plus riche, ce qui est somme toute entièrement logique, ou prennent à ceux qui ont plus qu’eux, ils sont ensuite non seulement rejetés ou expulsés, mais on en fait un exemple et ils sont utilisés pour justifier les politiques xénophobes du pouvoir. Ainsi pour l’État, il s’agit avant toute chose du droit des riches et de la protection de leur propriété. Celui qui transgresse la loi à la propriété sera le plus sévèrement puni. La taule est, à juste titre, remplie de celles et ceux qu’ils nomment cambrioleurs, fraudeurs, brigands, voleurs, et non de meurtriers ou de violeurs, comme l’univers carcéral est si souvent dépeint. Et le quota d’étranger est bien sûr très élevé, non pas parce qu’il y aurait plus de criminel chez les étrangers que chez les allemands mais parce qu’ils appartiennent généralement aux classes inférieures. Dans un pays d’immigration comme l’Allemagne, cela a toujours été le cas et ça le restera.

Mais là, il existe un autre sujet ici qui dépassent peut-être même encore toutes les injustices et oppressions structurelles désignées, à savoir la violence patriarcale. Et les femmes la retrouve trois fois plus en prison. La part des femmes parmi l’ensemble de la population carcérale est infime. C’est pourquoi les besoins des femmes ne sont quasiment pas pris en compte.

Les possibilités de soins, de médicaments et d’hygiène des femmes et les particularités spécifiques des femmes sont effroyablement mauvaises. Fondamentalement, il existe davantage d’activités, de formations continues, d’apprentissages, de possibilités de faire du sport pour les hommes que pour les femmes. La plupart des femmes viennent plus ou moins directement pour des violences domestiques ou sexuelles, et souvent elles ont été contraintes à faucher ou voler par leurs mecs ou leurs pères, ou bien elles sont ici parce qu’elles se sont défendues contre leurs tortionnaires. De manière sexiste, l’État et la société les culpabilisent lorsque les femmes se rendent criminelles, avant tout lorsqu’elles prennent les rôles habituellement réservés aux hommes.

Par ailleurs, l’État continue de maintenir son emprise et son pouvoir décisif sur le corps des femmes et, si nécessaire, les rend pénalement responsables si elles refusent de confier leurs corps à l’autorité. Cela n’a pas vraiment changé depuis le Moyen-Âge, seulement maintenant elles ne sont plus brûlées comme des sorcières aux bûchers mais elles atterrissent en taule. Tandis que les hommes reçoivent souvent la visite de leurs femmes en taule, à l’inverse ce n’est que rarement le cas. Les hommes de ces femmes sont souvent incarcérés eux-aussi, en fuite ou ne se soucient pas d’elles. De plus, presque toutes les femmes incarcérées ont des enfants à l’extérieur et donc le problème réside dans le fait de savoir qui est capable de s’occuper d’eux dans ce laps de temps. Ainsi, les femmes sont même souvent obligées de s’occuper de leurs familles et de les garder depuis l’intérieur de la prison, ce qui est vraiment difficile à organiser. Dans le meilleur des cas, les femmes ont encore des contacts avec leur propre mère. En fin de compte, les femmes qui ont été incarcérées sont mises à l’écart et méprisées dans presque toutes les cultures, et encore plus lorsqu’elles sont soupçonnées d’avoir été violentes, puisque la représentation classique de la femme lui conteste tout acte d’autonomie. Ainsi, les structures patriarcales de l’Etat et de la loi pénale œuvrent ensemble aux côtés de la famille patriarcale en cherchant à dominer et à opprimer entièrement les femmes. Et malgré cette réalité écrasante, de petits signes prometteurs d’auto-détermination et d’auto-organisation des femmes entre elles continuent d’exister à l’intérieur de la taule. Peut-être que l’empathie est plus grande qu’entre les hommes, et que dans certaines situations les personnes s’entraident parfois ou dans d’autres elles se solidarisent avec les plus faibles, les défavorisées et les rebelles. Chacun de ces gestes et chacune de ces attitudes, mêmes les plus timides, sont bien sûr vitaux pour chaque personne en prison mais sont aussi des signes contre toutes ces oppressions et ce système coercitif.

La lutte continue. Jusqu’à ce que toutes les prisons soient démolies !

Pour la libération totale de tout système de domination sociale, raciste et patriarcale. Force, courage et rébellion !

Liberté pour tou.te.s !

Janvier 2017.

[Traduit de l’allemand de linksunten.indymedia par le chat noir émeutier, 8. März 2017]


envoyé le 10 mars 2017  par zrhrh(rz  Alerter le collectif de modération à propos de la publication de cet article. Imprimer l'article
Compléments
  • Aucun compléments d

Avertissement

Les commentaires sont modérés avant d’être visibles et n’apparaissent pas directement après les avoir proposés.

Les objectifs de commentaires sont :
- compléter l’information donnée dans la contribution
- apporter un argument ou contre-argument à la contribution
- apporter une interrogation ou un questionnement par rapport au sujet de la contribution.

Tout commentaire ne répondant pas à un de ces trois objectifs, ou étant contraire aux précédents points de la charte sera supprimé définitivement du site.

Lien vers la politique éditoriale du collectif


Commentaires modérés à priori

Les compléments de cet article sont modéré à priori : votre contribution n'apparaîtra qu'aprè;s avoir été validée par un membre du collectif.

Saisissez votre compléments

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

www.indymedia.org
africa
Ambazonia Canarias estrecho / madiaq Kenya Nigeria South Africa
canada
London, Ontario Maritimes Montreal Ontario Ottawa Quebec Thunder Bay Vancouver Victoria Windsor
east asia
burma Jakarta Japan Korea Manila QC
europe
Abruzzo Alacant Andorra Antwerpen Armenia Athens Austria Barcelona Belarus Belgium belgrade Bristol Brussels Bulgaria Calabria Croatia Cyprus emilia-romagna estrecho / madiaq Euskal Herria Galiza Germany grenoble Hungary Ireland Istanbul Italy La Plana Liege liguria Lille linksunten lombardia London Madrid Malta Marseille Nantes Napoli Netherlands Nice Northern England Norway Nottingham Oost-Vlaanderen Paris/Ãle-de-France Patras Piemonte Poland Portugal Roma Romania Russia Sardegna Scotland Sverige Switzerland Torun Toscana Toulouse Ukraine United Kingdom Valencia
latin america
Argentina Bolivia Chiapas Chile Chile Sur CMI Brasil CMI Sucre Colombia Ecuador Mexico Peru Puerto Rico Qollasuyu Rosario santiago Tijuana Uruguay Valparaiso Venezuela
oceania
Aotearoa Brisbane burma darwin Jakarta Manila Melbourne Perth QC Sydney
south asia
India Mumbai
united states
Arizona Asheville Atlanta Austin Austin Indymedia Baltimore Big Muddy Binghamton Boston Buffalo Charlottesville Chicago Cleveland Colorado Columbus DC Hawaii Houston Hudson Mohawk Kansas City LA Madison Maine Miami Michigan Milwaukee Minneapolis/St. Paul New Hampshire New Jersey New Mexico New Orleans North Carolina North Texas NYC Oklahoma Philadelphia Pittsburgh Portland Richmond Rochester Rogue Valley Saint Louis San Diego San Francisco San Francisco Bay Area Santa Barbara Santa Cruz, CA Sarasota Seattle Tampa Bay Tennessee Urbana-Champaign Vermont Western Mass Worcester
west asia
Armenia Beirut Israel Palestine
process
FBI/Legal Updates Mailing Lists Process & IMC Docs Tech Volunteer
projects
Print Radio Satellite TV Video
regions
United States
topics
Biotech

copyleft Copyleft Indymedia (Independent Média Center). Sauf au cas où un auteur ait formulé un avis contraire, les documents du site sont libres de droits pour la copie, l'impression, l'édition, etc, pour toute publication sur le net ou sur tout autre support, à condition que cette utilisation soit NON COMMERCIALE.

RSS articlesRSS articles |  Site réalisé avec spip 3.2.19 [24473]
Top