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QUE S’EST-IL PASSÉ À LILLE CES DERNIERS JOURS ? #MouvementEtudiant
envoyé le 04/04/18 Mots-clés  éducation   luttes sociales   service public   répression policière  

QUE S’EST-IL PASSÉ À LILLE CES DERNIERS JOURS ? #MouvementEtudiant
CRS - Collectif de Résistance à la Sélection·Monday, 2 avril 2018

Qu’entend-t-on ? Ce ne sont pas les oiseaux printaniers ni le vrombissement des zones en travaux qui tonnent aujourd’hui : quelque chose bouge en ce jour dans le quartier Moulins de Lille, à Villeneuve d’Ascq, dans les métros, sur les vélos, dans les rues de la ville, de nuit et de jour. Iels sont là, les étudiant.e.s, les enseignant.e.s, travailleur.se.s, précaires, tou.te.s mobilisé.e.s contre un même ennemi : la politique catégorique macroniste qui essaye de faire passer en force ses réformes, avec ses allié.e.s Jean-Michel Blanquer (qui propose les réforme des lycées et du bac), et notre chère Frédérique Vidal (qui propose la loi ORE).
Les jours n’ont pas été aussi chauds à Lille depuis 2016, et ce n’est que le début d’un printemps encore frileux. Nous vous proposons aujourd’hui un petit retour sur ces incroyables événements témoignant de la détermination de tou.te.s :
→ 20/03 – Suite à l’annonce de la mise sous tutelle de l’Université de Toulouse – Le Mirail, une Assemblée Générale se réunit à Lille 3 lors d’une journée d’information sur les réformes de l’Enseignement Supérieur. Le gouvernement passe à la vitesse supérieure et révèle l’énergie qu’il souhaite accorder à la destruction d’une lutte sociale.

→ 21/03 – Après l’opération « Fac morte », installation entre art et militantisme sur le forum de Lille 3 cherchant à révéler le processus de sélection déguisée qui se tient derrière ces réformes, des étudiant.e.s et enseignant.e.s mobilisées réquisitionnent l’amphithéâtre B1 pour une durée alors indéterminée.

→ 21/03 – Le soir, lors d’une assemblée, un grand nombre d’étudiant.e.s votent et décident de ne pas rentrer chez elleux et de vivre pleinement leur lutte en tâtant le béton froid de l’amphi pour une courte nuit dont émergeront quelques communiqués et ambitions.

→ 22/03 – Une manifestation unitaire rassemblant les cheminot.e.s, les travailleur.se.s de la santé, les retraité.e.s et les étudiant.e.s crée une ambiance marquante due à la détermination d’au moins 8.000 personnes.

→ 22/03 – Le soir, retour en B1 pour continuer la réappropriation (certain.e.s parleront de libération) de l’espace universitaire. Les revendications se développent et se renforcent, et attirent de plus en plus de monde.

→ 23/03 – Au matin, on apprend de graves violences par une milice d’extrême droite à l’égard d’étudiant.e.s de Montpellier qui occupaient un amphi dans la même ambition que ceux de Lille et d’ailleurs. Ces actes sont cautionnés par le doyen de la faculté de droit, Philippe Pétel. Un rassemblement de soutien est prévu devant Lille 2 à 18h.

→ 23/03 – Toujours dans l’amphi B1, les discussions avec la présidence (ou sa porte-parole) font émerger un projet d’expulsion à 17h. Les occupant.e.s s’organisent pour l’éviter, et gardent l’ambition de faire venir plus de monde encore.

A 17h pile, la police intervient sans sommation pour expulser les occupant.e.s. L’amphi B1 retombe aux mains de cet ennemi incarné alors dans l’État. Il aura été libéré de ce joug pendant trois belles journées. Le journal La Brique montre l’expulsion dans une vidéo et un article.

→ 23/03 – 18h, devant Lille 2, plus de 150 personnes se rassemblent contre les violences fascistes, et décident communément de faire une Assemblée Générale dans un amphithéâtre. Ce campus n’est pas aussi facile d’accès car une carte d’étudiant.e est demandée à l’entrée (ainsi qu’une fouille des sacs), ne permettant pas aux étudiant.e.s non affilié.e.s à l’Université de Lille d’entrer pour assister à l’AG, ni à toute personne sympathisante du mouvement qui milite pour un savoir ouvert (travailleur.se.s, retraité.e.s, lycéen.ne.s, précaires...). La tension monte, mais l’énergie qui se dégage de cette réunion témoigne d’un début de massification du mouvement.

→ 23/03 – 20h, la faculté est censée fermer ses portes. L’AG vote une occupation de l’amphi E3.04. L’administration, plutôt favorable au mouvement, impose des conditions nuisant au processus de réappropriation spontanée des lieux. Une entente se révèle tout de même, mettant en porte-à-faux certain.e.s enseignant.e.s et membres du personnel administratif qui auront malgré elleux un rôle d’intermédiaire, bien qu’iels soient tout autant des occupant.e.s.

→ 24/03 – 1h, le grand nombre de personnes resté.e.s pour occuper s’organise, discute, crée, et communique sa détermination. Certain.e.s tiendront jusque 4h30. Un appel est lancé dans toute la France pour manifester le mercredi 28 mars contre les violences fascistes et les interventions policières dans les universités.

→ 24/03 – L’administration parlait de laisser l’amphi jusqu’à 12h sans préciser la répression que ça engendrerait. Un colloque sur l’anarchisme se tenait à Lille 2 depuis la veille, les occupant.e.s proposent à ses organisateur.rice.s d’en tenir une partie dans l’amphi E3.04. L’amphithéâtre devient alors, outre un lieu de réflexion critique et politique, un lieu qui accueille les chercheur.e.s.

→ 24/03 – On parle d’une expulsion pour 17h, qui est décidément l’heure préférée de Jean-Christophe Camart, président de l’Université de Lille. Après une assemblée réunie dans l’urgence à 15h30, les quelques 200 personnes décident de quitter l’amphithéâtre pour le week-end et de revenir avec une détermination en béton armé la semaine suivante.

→ 25/03 – Le repos pour certain.e.s, l’organisation pour d’autres, un climat de lutte surplombe les étudiant.e.s de l’Université de Lille et de l’IEP. La Coordination Nationale de l’Éducation qui se tenait la veille à Toulouse appelle à manifester le 29 mars et ne répond pas à l’appel lillois du 28 mars.

→ 26/03 – Après une journée de tractage et d’information, un rassemblement contre les violences fascistes et les interventions policières dans les universités est prévu à 18h. Environ 200 personnes y prennent part, et, une nouvelle fois, une A.G se tiendra dans l’amphi B de Lille 2.

→ 26/03 – Pendant les débats sur la suite du mouvement et des modes d’action, des militant.e.s se font agresser devant Lille 2 par des personnes identifiées comme faisant partie d’un groupe d’extrême droite. La réaction est immédiate, des gens arrivent à la rescousse, et montrent que les fascistes n’ont toujours pas leur place dans le quartier Moulin. En parallèle, l’assemblée s’embrase et décide de partir en manifestation spontanée nocturne. Il est 21h30, la police encadre la manifestation à effectif réduit. Une centaine de personnes partent de Lille 2 (Porte de Douai) pour rejoindre d’abord République avec des slogans « bien déters », la rue Solférino s’en souvient encore. Le cortège décide de partir vers la gare Lille Flandres en soutien (et en appel) aux cheminot.e.s qui seront bientôt en grève. La police s’excite, et réprime par des contrôles et procès verbaux outranciers.

→ 27/03 – La lutte ne fait que commencer, les mobilisé.e.s s’organisent toute la journée pour finalement appeler à un nouveau rassemblement contre les violences fascistes. Une assemblée se tiendra dans l’amphi C, réunissant 300 personnes. Des militants d’extrême droite cherchent à entrer sur le campus, armés de gazeuses et autres joyeusetés, lançant pavés et rocailles, mais les militant.e.s parviennent à les tenir à distance. Ces fascistes se rangeront tout de même derrière des véhicules policiers (des mêmes policier.e.s qu’ils avaient salué.e.s plus tôt) face à la détermination des personnes présent.e.s.
Deuxième manifestation nocturne le mardi 27 mars

→ 27/03 – La police affirme vouloir faire sortir en sécurité les personnes encore dedans, mais certain.e.s disent se faire contrôler à la sortie. L’ambiance est tendue dans l’assemblée, mais émerge encore l’envie unanime de partir pour une deuxième manifestation nocturne. 200 personnes, dans la rue, reprennent Solférino, puis République, puis Béthune, puis Lille Flandres.

→ 28/03 – Lille 2 se réveille dans un climat tropical : il pleut mais c’est chaud dans les facs ! Des assemblées se tiennent sur les différents campus de l’Université de Lille et partent en manifestation (selon l’appel auquel auront répondu les villes de Paris, Toulouse, Bordeaux, Nantes, entre autres) à 14h. La détermination des 600 participant.e.s est manifeste ; les banderoles, les fumigènes, et les slogans fuseront de République à la Porte de Paris, mais ce parcours déposé n’arrêtera pas la majorité des mobilisé.e.s qui s’enivrent déjà dans une manifestation sauvage qui cherche, une nouvelle fois, à atteindre Lille Flandres. De jour, les cheminot.e.s répondront peut-être déjà plus ! Mais la police, armée jusqu’aux dents, réprimera violemment dans la rue de Tournai : bombes lacrymogènes, coups de matraques, BAC qui prend les manifestant.e.s à part, et brigade montée. Le cortège parvient à se libérer et partir vers le siège de l’Université de Lille (près de Grand Palais), où la répression physique se poursuivra et mènera à 2 arrestations.

→ 28/03 – Après ce moment intense, une AG s’organise à Lille 1, dans l’amphithéâtre Châtelet. Environ 150 personnes ont eu le courage d’aller jusqu’à la Cité Scientifique. Une occupation est évoquée, le degré d’énervement des flics (sûrement en route) aussi. L’assemblée quittera l’amphi avant toute intervention, avec des projets pour le lendemain. (voir communiqué)

→ 29/03 – Certaines personnes déterminées tentent une action sur le Rectorat, situé dans le Vieux- Lille. 4 camions de CRS sont mobilisés.
Dans le même temps, une assemblée se tient à Lille 2 pour continuer la lutte. L’amphi E3.04 est repris jusqu’à la manifestation de 14h. En parallèle, un collectif d’enseignant.e.s organise une conférence de presse sur les effets de la réforme ORE sur les corps administratif et enseignant.

→ 29/03 – La manifestation initialement prévue, sous la pression policière qui a déployé un important dispositif sécuritaire et répressif, prend d’abord la forme d’une Assemblée Générale en plein air sur la place de la République. La difficulté de parler de toute organisation sous présence policière se fait ressentir par plusieurs participant.e.s.
Au bout d’une heure, un cortège pour se rendre à Lille 2 se motive enfin, accompagné de slogans poignants, d’après un témoin.

→ 29/03 – Une fois à Lille 2, le groupe mobilisé, affaibli par une présence policière parfois oppressive pour les nouveaux.elles étudiant.e.s en lutte, peine à s’organiser et tentera d’occuper un amphithéâtre sous haute surveillance des forces de sécurité qui aura ce jour là le rôle d’une police politique, en vain.
Rien ne retirera leur détermination aux personnes mobilisées, puisque la semaine suivante sera une semaine de lutte intersectorielle. Affaire à suivre.

Bilan d’une semaine de lutte acharnée
Le mouvement prend une ampleur telle que le gouvernement tente tout pour éteindre l’étincelle qui nourrit notre soif de partage et d’égalité. Le mouvement prend une ampleur telle que les groupuscules d’extrême-droite se réveillent, avec violence. Le mouvement prend une ampleur telle que, à Montpellier ou ailleurs, le gouvernement ou ses représentant.e.s (direction d’université, police) assume une collaboration de civils d’extrême-droite.
Nous restons déterminé.e.s contre la sélection, contre les réformes régressives, contre Vidal, Blanquer, Macron, Philippe et leur monde, contre un gouvernement qui détruit toute forme d’opposition alors qu’il fait grandir l’esprit libéral chez tou.te.s les individu.e.s parfois même précarisé.e.s, contre un monde où le savoir devient marchandise, où l’université devient entreprise au service d’intérêts privés, au détriment d’un savoir équitable, ouvert, pour tou.te.s, au détriment de volontés plus humaines, plus propices à un monde meilleur. Oui, camarades, nous sommes au cinquantenaire de mai 1968, mais dépassons les symboles car notre lutte est plus importante encore, car le monde libéral s’est durci, enrichi, renforcé depuis le temps, et il se vante secrètement d’avoir trouvé le pire moyen pour perdurer sans peine : l’ignorance des êtres. Chacun.e de vos voisin.e.s ignore pourquoi vous luttez, mais iels comprennent ce combat qui est le nôtre par une simple explication de cette mascarade généralisée. Il est temps de réveiller les foules. Nous étions jusqu’à 700 mobilisé.e.s parmi les étudiant.e.s à Lille, nous étions jusqu’à 8000 mobilisé.e.s dans tous les secteurs confondus, mais nous ne sommes encore rien.
Soyons tout.
Parlons, crions, luttons ; rassemblons-nous, unissons-nous, et nous seront : tout.

Étudiant.e.s en colère des Universités de Lille.


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