CARTOGRAPHIE DES RESEAUX NEOFASCISTES DANS LE DEPARTEMENT DU CHER envoyé le 18/03/24 - Articles d’ailleurs
La Librairie Publico attaquée par l’extrême droite envoyé le 18/03/24 - Articles d’ailleurs
Fedayins, vous nous faites chier  ! envoyé le 08/02/24 - Articles d’ailleurs  - 1 complément
Dissolution de l’association d’extrême droite La Citadelle envoyé le 07/02/24 - Articles d’ailleurs
Victoire Tuaillon : du ‘féminisme radical’ aux pub pour Airbnb envoyé le 26/12/23 - Articles d’ailleurs  - 5 compléments
Matinee de soutien aux inculpe.e.s du 8/12 envoyé le 11/12/23 - Articles d’ailleurs

1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | ... | 34

Lettre ouverte à Hervé Gerbi, avocat de personnes mutilées par des tirs de police
envoyé le 24/06/18 par Desarmons-les! Mots-clés  répression policière   violence policière  

Dans notre combat contre les violences policières, nous sommes régulièrement amené-es à nous adapter aux choix politique et de défense des familles de victimes de violences policières. Parfois, ces choix ne nous conviennent pas, mais nous restons néanmoins solidaires des premier-es concerné-es. Pourtant, le refus d’aborder les questions politiques qui fâchent participent de l’impunité des forces de l’ordre, de l’isolement des victimes et de l’incapacité à construire ensemble un rapport de force cohérent face aux violences d’Etat. Par conséquent, en tant que collectif impliqué dans ces combats, nous avons décidé de briser le silence et d’adresser publiquement nos griefs aux personnes qui nous fragilisent.

Maître Hervé Gerbi,

Nous sommes membres d’un collectif engagé depuis 2010 dans un combat contre les violences policières et pour une meilleure connaissance des armements utilisés par les forces de l’ordre dans le cadre du maintien de l’ordre. Nous animons un site d’information pour informer et sensibiliser sur les violences commises par les forces de l’ordre : desarmons.net

A ce titre, nous sommes partie prenante de l’Assemblée des blessé-es, un réseau constitué en 2014 et regroupant un certain nombre de personnes mutilées par des armes de police et de gendarmerie, et notamment par des grenades (DBD / DMP dites « de désencerclement », GLI F4 dites « lacrymogènes instantanées ») et des lanceurs de balle de défense (Flashball 44 mm et LBD 40 mm), ainsi que leurs proches et leurs soutiens.

Dans ce cadre, nous sommes amené(e)s à mettre sur pieds en France et à l’étranger des rencontres et des discussions portant sur les violences policières et le maintien de l’ordre, produisons du contenu utiles aux personnes concernées et participons à leur démarches juridiques. Nous menons également campagne contre l’utilisation d’armes à l’encontre de la population civile et mettons au cœur de notre intervention la question des impacts politiques et psychologiques à long terme de blessures que nous considérons comme des blessures de guerre.

A ce titre, la manière dont les avocat(e)s interviennent auprès des victimes n’est pas sans conséquences : elle est primordiale et leurs discours impactent la manière dont les victimes se perçoivent et reconstruisent leur rapport au monde à la suite des traumatismes subis.

Le choix que vous avez fait, autant dans la défense de Maud C. (Grenoble) que de Maxime P. (Notre Dame des Landes), de construire votre défense sur la dissociation par rapport aux militant(e)s politiques pour attester que vos client(e)s « ne sont pas de ces gens-là », ne les sert pas et ne sert pas la manifestation de la vérité. Surtout dans le cas de Maxime, qui par sa présence sur la ZAD lors des opérations militaires manifestait la sincérité de son implication politique. Par expérience, nous savons que des modes de défense consistant à arguer de la naïveté des victimes ou de leur présence hasardeuse sur les lieux leur portent préjudice du point de vue de l’opinion publique, de leur estime de soi, et de surcroît ne sont pas payantes, ni juridiquement, ni médiatiquement.

Les blessures par armes lors d’opération du maintien de l’ordre ne sont pas des « accidents de la vie » et l’indemnisation du préjudice corporel ne peut et ne doit être le seul objectif des recours judiciaires. Nous comprenons bien que vous soyez spécialiste en droit du dommage corporel, mais il y a derrière l’affaire de Maxime des enjeux politiques, éthiques et humains qui dépassent la réparation pécuniaire. Organiser le déni et l’omerta pour s’en tirer avec quelques sous ne peut être une option valable pour celles et ceux qui ont été mutilé(e)s pour leurs idées.

Au regard de la violence sociale que ces blessures impliquent, nous attendons des avocat(e)s qui interviennent sur des dossiers qui nous concernent tou(te)s davantage de compréhension des enjeux qui sont les nôtres en tant que personnes visées volontairement par les violences policières : il n’y a ni incident, ni bavures, ni dommages collatéraux, il n’y a qu’une violence institutionnelle qui s’abat indistinctement sur la foule. Le débat ne porte aucunement pour nous sur l’implication politique ou la responsabilité des victimes. S’engager sur ce terrain est non seulement glissant, mais justifie également l’usage des armes à l’encontre des personnes qui ne correspondent pas à vos « critères d’innocence » et organise l’impunité des forces de l’ordre, qui recourent consciemment à des armes de guerre contre des personnes désarmées.

La peur scénique de l’avocat(e) face à l’argument de la légitime défense amené systématiquement par la défense adverse révèle la faiblesse de son argumentaire. Elle vous coince dans une position défensive alors que l’enjeu des procédures judiciaires portées par les victimes est d’attaquer la responsabilité incontestable de l’État. Un recours au tribunal administratif est par conséquent préférable à une plainte au pénal, qui n’aura pas beaucoup de peine à amener l’affaire vers un non-lieu ou une relaxe, car le policier n’agit que rarement de sa seule initiative lorsqu’il lance une grenade ou lorsqu’il tire sur la foule depuis les rangs de son régiment.

Nous avons été nombreux/ses a déplorer vos déclarations publiques dans l’affaire de Maxime et nous serions très heureux/ses que vous laissiez ses proches bénéficier de cet immense soutien que constitue la rencontre avec les autres blessé(e)s, leurs proches et les collectifs qui les soutiennent.

Nous souhaitons exprimer notre pleine solidarité à Maxime et ses proches, sans que les choix stratégiques scabreux de leur avocat ne viennent y faire obstacle et ne laisse planer une atmosphère de suspicion à l’égard des blessés qui s’organisent politiquement. En aucun cas notre relation ne pourrait porter préjudice à vos client(e)s, contrairement à ce que vous semblez penser.

Nous restons ouvert(e)s à la discussion et serions heureux/ses que Maxime et ses proches souhaitent aller à la rencontre des autres personnes et familles ayant vécu des situations similaires.

Cette lettre n’implique que les membres du collectif Désarmons-les ! et non celles et ceux de l’Assemblée des blessé-es. Nous choisissons de la rendre publique pour rester transparent(e)s sur nos positions et honnêtes envers tou(te)s celles et ceux que nous soutenons.


envoyé le 24 juin 2018  par Desarmons-les!  Alerter le collectif de modération à propos de la publication de cet article. Imprimer l'article
Compléments
  • Aucun compléments d

Avertissement

Les commentaires sont modérés avant d’être visibles et n’apparaissent pas directement après les avoir proposés.

Les objectifs de commentaires sont :
- compléter l’information donnée dans la contribution
- apporter un argument ou contre-argument à la contribution
- apporter une interrogation ou un questionnement par rapport au sujet de la contribution.

Tout commentaire ne répondant pas à un de ces trois objectifs, ou étant contraire aux précédents points de la charte sera supprimé définitivement du site.

Lien vers la politique éditoriale du collectif


Commentaires modérés à priori

Les compléments de cet article sont modéré à priori : votre contribution n'apparaîtra qu'aprè;s avoir été validée par un membre du collectif.

Saisissez votre compléments

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

www.indymedia.org
africa
Ambazonia Canarias estrecho / madiaq Kenya Nigeria South Africa
canada
London, Ontario Maritimes Montreal Ontario Ottawa Quebec Thunder Bay Vancouver Victoria Windsor
east asia
burma Jakarta Japan Korea Manila QC
europe
Abruzzo Alacant Andorra Antwerpen Armenia Athens Austria Barcelona Belarus Belgium belgrade Bristol Brussels Bulgaria Calabria Croatia Cyprus emilia-romagna estrecho / madiaq Euskal Herria Galiza Germany grenoble Hungary Ireland Istanbul Italy La Plana Liege liguria Lille linksunten lombardia London Madrid Malta Marseille Nantes Napoli Netherlands Nice Northern England Norway Nottingham Oost-Vlaanderen Paris/Ãle-de-France Patras Piemonte Poland Portugal Roma Romania Russia Sardegna Scotland Sverige Switzerland Torun Toscana Toulouse Ukraine United Kingdom Valencia
latin america
Argentina Bolivia Chiapas Chile Chile Sur CMI Brasil CMI Sucre Colombia Ecuador Mexico Peru Puerto Rico Qollasuyu Rosario santiago Tijuana Uruguay Valparaiso Venezuela
oceania
Aotearoa Brisbane burma darwin Jakarta Manila Melbourne Perth QC Sydney
south asia
India Mumbai
united states
Arizona Asheville Atlanta Austin Austin Indymedia Baltimore Big Muddy Binghamton Boston Buffalo Charlottesville Chicago Cleveland Colorado Columbus DC Hawaii Houston Hudson Mohawk Kansas City LA Madison Maine Miami Michigan Milwaukee Minneapolis/St. Paul New Hampshire New Jersey New Mexico New Orleans North Carolina North Texas NYC Oklahoma Philadelphia Pittsburgh Portland Richmond Rochester Rogue Valley Saint Louis San Diego San Francisco San Francisco Bay Area Santa Barbara Santa Cruz, CA Sarasota Seattle Tampa Bay Tennessee Urbana-Champaign Vermont Western Mass Worcester
west asia
Armenia Beirut Israel Palestine
process
FBI/Legal Updates Mailing Lists Process & IMC Docs Tech Volunteer
projects
Print Radio Satellite TV Video
regions
United States
topics
Biotech

copyleft Copyleft Indymedia (Independent Média Center). Sauf au cas où un auteur ait formulé un avis contraire, les documents du site sont libres de droits pour la copie, l'impression, l'édition, etc, pour toute publication sur le net ou sur tout autre support, à condition que cette utilisation soit NON COMMERCIALE.

RSS articlesRSS articles |  Site réalisé avec spip 3.2.19 [24473]
Top