Un BINGO contre les JO ! envoyé le 14/04/24 - Locales
Anarchie Locale - Avril 2024 à Lille envoyé le 01/04/24 - Locales
Déjà un an ! Occupation de Lille 3 envoyé le 01/04/24 - Locales
MARS 2024 A CALAIS envoyé le 31/03/24 - Locales
Anarchie Locale - Mars 2024 envoyé le 03/03/24 - Locales
FEVRIER 2024 A CALAIS envoyé le 29/02/24 - Locales

1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | ... | 13

Réponse "Naufrage réactionnaire du mouvement anti indus" envoyé le 08/01/24 - Analyses - 1 complément
« Naufrage réactionnaire » : la plaidoirie de la défense envoyé le 02/01/24 - Analyses - 5 compléments
Contre la nation. Le mouvement antinational en Allemagne envoyé le 15/12/23 - Analyses - 3 compléments

1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | ... | 20

CARTOGRAPHIE DES RESEAUX NEOFASCISTES DANS LE DEPARTEMENT DU CHER envoyé le 18/03/24 - Articles d’ailleurs
La Librairie Publico attaquée par l’extrême droite envoyé le 18/03/24 - Articles d’ailleurs
Fedayins, vous nous faites chier  ! envoyé le 08/02/24 - Articles d’ailleurs  - 1 complément
Dissolution de l’association d’extrême droite La Citadelle envoyé le 07/02/24 - Articles d’ailleurs
Victoire Tuaillon : du ‘féminisme radical’ aux pub pour Airbnb envoyé le 26/12/23 - Articles d’ailleurs  - 5 compléments
Matinee de soutien aux inculpe.e.s du 8/12 envoyé le 11/12/23 - Articles d’ailleurs

1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | ... | 34

Le maire impose la fin des 35 heures aux travailleurs de la commune de Boulogne-sur-mer
envoyé le 09/07/18 par La Mouette Enragée Mots-clés  service public  

Le maire impose la fin des 35 heures
aux travailleurs de la commune de Boulogne-sur-mer

Le lundi 25 juin 2018, une journée de grève et un rassemblement devant la mairie ont troublé la quiétude proverbiale de la vie municipale boulonnaise. A cette occasion, nous avons rencontré quelques agents municipaux avec lesquels nous avons longuement discuté de la cinglante et expéditive remise en question de leurs conditions de travail.

La soudaineté de l’annonce a pris de court les principaux intéressés. C’est lors d’une réunion protocolaire à laquelle l’ensemble des agents avaient été conviés que Frédéric Cuvillier asséna la nouvelle. Brandissant un rapport de la chambre régionale des comptes que nul autre que lui, si ce n’est sa garde rapprochée, n’avait eu le loisir de consulter, il s’érigea du même pas en défenseur des intérêts moraux des salariés et des devoirs du Service Public. Ainsi, comme il le suggéra aux agents, en consentant de bonne grâce au sacrifice, ils échapperaient à l’opprobe. Il fallait oser. Mais comme aurait pu le proclamer un dialoguiste célèbre, “un homme politique, ça ose tout !”

La preuve, il réitère dans un courrier en date du 29 juin, dans lequel il fait porter la responsabilité de ses décisions sur les épaules de l’actuel gouvernement. Mieux, il y convoque en défense les acquis de la Résistance, une fois de plus mis à mal(1)... Plus c’est énorme et mieux ça passe. Faut-il rappeler à Frédéric Cuvillier qu’il fut aux côtés d’Emmanuel Macron un des acteurs de la politique du Parti Socialiste au pouvoir ? Qu’il y a défendu avec zèle toutes les attaques contre les travailleurs, et notamment la Loi Travail, dite “Loi El Khomri”, dont il fit l’article dans la salle municipale de la Faïencerie aux côtés des jaunes de la CFDT ?

les mesures prises par la direction de la mairie de la ville de Boulogne-sur-mer

Elles reposent sur deux points : l’augmentation de la durée légale du travail qui passe de 35 h à 37 heures et la suppression de congés exceptionnels. En contrepartie, la direction avance des RTT compensatoires. Elles passeraient à 12 jours dont deux journées imposées, au lieu de 8 actuellement(2).

Derrière tout cela, s’entremêlent : l’annualisation du temps de travail -la cour des comptes pointerait un temps de service effectif de 1524 heures contre 1607 heures obligatoires(3) ainsi qu’un dispositif de congés exceptionnels qui n’aurait, selon elle, aucun fondement juridique ; les effets de la circulaire de 2002 sur la réforme de la fonction publique, ainsi que la politique de décentralisation. En dernier lieu, l’équipe municipale affirme se plier aux recommandations de l’administration afin de toucher en retour les dotations promises par L’Etat. Un protocole d’accord sur l’aménagement de la durée du temps de travail a donc été avalisé par Force Ouvrière, le syndicat majoritaire.

avec l’aval du syndicat maison

Force Ouvrière est historiquement le syndicat maison au sein duquel certains ont occupé la double fonction de représentant syndical et de chef du personnel. Il ne faut y voir aucune contradiction mais plutôt la preuve par l’exemple de l’état d’intégration achevé du syndicalisme, de son délitement consommé et la meilleure expression de son clientélisme.

De son côté, la CGT dénonce un passage en force et dans la précipitation. Elle souligne que l’avis de la cour des comptes n’est que consultatif et rappelle à juste titre que la réduction de la masse salariale n’est que le fait du prince et de lui seul. Il y avait sans doute d’autres pistes à explorer conclut-elle dans son tract. Assurément, il y aurait beaucoup à dire et plus encore à écrire. Ne serait-ce que sur l’obsession touristique qui anime l’équipe municipale en place et sur ce qu’elle induit pour les habitants. Quel est le coût réel de la mise en spectacle d’une ville en déshérence économique que ses responsables actuels cherchent à vendre à n’importe quel prix ? Quel est le coût réel des opérations immobilières qui voient le jour aux quatre coins de la cité ? A qui profitent-elles actuellement et à qui profiteront-elles à terme(4) ? Certainement pas à la population locale.

La question qui vient immédiatement à l’esprit est la suivante : comment FO a-t-elle vendu cette régression à ses adhérents et qu’est ce que la direction de la mairie a promis à FO en échange ? Pour le moment, il semblerait que les adhérents de base de FO ne soient pas les mieux informés ni du contenu, ni des conséquences de cette attaque contre leurs conditions de travail. Il leur a juste été assuré “qu’ils ne perdraient rien (...), qu’on les soumettait à la réglementation la moins pire”... Aussi regrettable que cela puisse être, en règle générale, les salariés ignorent tout ou presque du simple cadre légal qui régit les conditions de la vente de leur force de travail. La plupart d’entre eux méconnaissent leurs droits les plus élémentaires et comment les revendiquer. Il va sans dire que dans le climat feutré et paternaliste d’une mairie comme celle de Boulogne-sur-mer, le cas est d’école ...

Journée de grève et rassemblement devant la mairie, la base se cherche ...

Une journée de grève était annoncée pour le lundi 25 juin et un rassemblement s’est tenu devant les portes de la mairie. Quelques personnes, une quinzaine tout au plus prirent l’initiative d’y participer. On comptait parmi elles, essentiellement des adhérents de la CGT et quelques salariés non encartés. Anecdote croustillante, les éclats de voix de la sono syndicale irritèrent au sein de l’enceinte municipale, à tel point qu’une employée excédée et non-gréviste pris l’initiative, ou reçu l’ordre (?) de couper le sifflet à Jean Ferrat ! Pour une première riposte, la déception semblait palpable. Certains sont conscients de se faire pigeonner et il est hors de question pour eux de ne pas réagir. Mais se mobiliser et parvenir à mobiliser autour de soi, parfois pour la première fois, n’est pas chose aisée. A plus forte raison dans une période où les exemples de luttes qui gagnent sont exceptionnelles. Le plus souvent, elles sont victorieuses au prix d’une détermination et d’une mobilisation dans la durée que l’on n’a pas observé dans une boîte boulonnaise depuis bien longtemps(5)... Ceci étant, une première réunion d’information organisée début juin par la CGT-Mairie-et-CCAS avait rassemblé une centaine de personnes. Lors de la réunion suivante, la vingtaine d’agents présents échangea sur les modalités d’organisation et les possibilités d’ actions qui s’offraient à eux. Il y a semble-t-il dans l’ensemble des services des personnes qui tâtonnent, qui cherchent mais qui cèdent encore facilement au découragement à l’issu d’une première expérience déçue ... D’autres rognonnent dans leur coin, d’autres encore, stigmatisés, demeurent sourds pour le moment à toute nécessité d’organisation collective. Enfin, restent ceux qui attendent de voir avant de s’engager. Comme dans n’importe quelle boîte, la crainte du petit chef, les admonestations et un management qui monte tranquillement en puissance se révèlent être de puissants inhibiteurs.

Du côté de la CGT, au-delà de la pétition qu’elle a initié, se profilent en arrière plan les prochaines élections professionnelles. Elle ne manquera pas de les agiter comme le débouché le plus sûr au cas où la mobilisation en resterait là. Maigre consolation pour qui n’attend pas grand chose d’une simple redistribution des chaises syndicales.

D’ores et déjà, Macron a annoncé vouloir en finir avec le cadre actuel de la fonction publique. Après être parvenu à imposer son plan à la SNCF, il ne s’arrêtera plus en si bon chemin. La fin des 35 heures n’est qu’un avant-goût de ce qui attend les municipaux à l’avenir. Il semble donc qu’une page se tourne, reste à savoir maintenant qui écrira la prochaine.

Boulogne-sur-mer, le 07/07/18

(1)Les soit disants “acquis de la résistance” semblent être le dernier des fétiches qu’une gauche moribonde soit encore capable d’agiter aujourd’hui. Ils servent à tout et à n’importe qui. Il est pourtant nécessaire de faire une mise au point sur le sujet. Ces fameux acquis, n’ont été concédés aux travailleurs au lendemain de la seconde guerre mondiale qu’en contre-partie de leur sacrifice physique pour relancer la production capitaliste. Le tout sous le contrôle implacable de la CGT et du PCF. Lorsque les travailleurs refusèrent de continuer à marcher dans cette combine, autrement dit de perdre leur vie à ne même pas la gagner, alors, éclatèrent les grèves de 1947. Ce sont ces grèves, que le socialiste Jules Moch réprima par la violence militaire. Rien que dans les mines, les révocations, les suspensions et les déplacements forcés se comptèrent par centaines.

(2) Huit RTT qui correspondaient aux 36 h de travail hebdomadaire d’un agent avant le 1er juillet 2018.

(3)1607 heures obligatoires, soit : une base de 1600 heures annuelles auxquelles sont ajoutées 7 heures au titre de la journée de solidarité.

(4)Se reporter aux textes répertoriés sous la rubrique Production capitaliste de l’espace : https://lamouetteenragee.noblogs.org/post/category/production-capitaliste-de-lʼespace/

(5) Les luttes gagnantes de la période, que ce soient celles des postiers ou des travailleuses du nettoyage, l’ont été car elles ont bénéficié d’un large soutien. Ces luttes dures et longues ont débouché sur des victoires car elles ne sont pas restées cantonnées au sein de la boîte. Elles ont su aller chercher et obtenir à l’extérieur de l’entreprise le soutien actuellement indispensable pour faire plier un patron, quel qu’il soit. A méditer ...

Le texte intégral sur : https://lamouetteenragee.noblogs.org/post/2018/07/07/le-maire-impose-la-fin-des-35-heures-aux-travailleurs-de-la-commune-de-boulogne-sur-mer/


envoyé le 9 juillet 2018  par La Mouette Enragée  Alerter le collectif de modération à propos de la publication de cet article. Imprimer l'article
Compléments
  • Aucun compléments d

Avertissement

Les commentaires sont modérés avant d’être visibles et n’apparaissent pas directement après les avoir proposés.

Les objectifs de commentaires sont :
- compléter l’information donnée dans la contribution
- apporter un argument ou contre-argument à la contribution
- apporter une interrogation ou un questionnement par rapport au sujet de la contribution.

Tout commentaire ne répondant pas à un de ces trois objectifs, ou étant contraire aux précédents points de la charte sera supprimé définitivement du site.

Lien vers la politique éditoriale du collectif


Commentaires modérés à priori

Les compléments de cet article sont modéré à priori : votre contribution n'apparaîtra qu'aprè;s avoir été validée par un membre du collectif.

Saisissez votre compléments

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

www.indymedia.org
africa
Ambazonia Canarias estrecho / madiaq Kenya Nigeria South Africa
canada
London, Ontario Maritimes Montreal Ontario Ottawa Quebec Thunder Bay Vancouver Victoria Windsor
east asia
burma Jakarta Japan Korea Manila QC
europe
Abruzzo Alacant Andorra Antwerpen Armenia Athens Austria Barcelona Belarus Belgium belgrade Bristol Brussels Bulgaria Calabria Croatia Cyprus emilia-romagna estrecho / madiaq Euskal Herria Galiza Germany grenoble Hungary Ireland Istanbul Italy La Plana Liege liguria Lille linksunten lombardia London Madrid Malta Marseille Nantes Napoli Netherlands Nice Northern England Norway Nottingham Oost-Vlaanderen Paris/Ãle-de-France Patras Piemonte Poland Portugal Roma Romania Russia Sardegna Scotland Sverige Switzerland Torun Toscana Toulouse Ukraine United Kingdom Valencia
latin america
Argentina Bolivia Chiapas Chile Chile Sur CMI Brasil CMI Sucre Colombia Ecuador Mexico Peru Puerto Rico Qollasuyu Rosario santiago Tijuana Uruguay Valparaiso Venezuela
oceania
Aotearoa Brisbane burma darwin Jakarta Manila Melbourne Perth QC Sydney
south asia
India Mumbai
united states
Arizona Asheville Atlanta Austin Austin Indymedia Baltimore Big Muddy Binghamton Boston Buffalo Charlottesville Chicago Cleveland Colorado Columbus DC Hawaii Houston Hudson Mohawk Kansas City LA Madison Maine Miami Michigan Milwaukee Minneapolis/St. Paul New Hampshire New Jersey New Mexico New Orleans North Carolina North Texas NYC Oklahoma Philadelphia Pittsburgh Portland Richmond Rochester Rogue Valley Saint Louis San Diego San Francisco San Francisco Bay Area Santa Barbara Santa Cruz, CA Sarasota Seattle Tampa Bay Tennessee Urbana-Champaign Vermont Western Mass Worcester
west asia
Armenia Beirut Israel Palestine
process
FBI/Legal Updates Mailing Lists Process & IMC Docs Tech Volunteer
projects
Print Radio Satellite TV Video
regions
United States
topics
Biotech

copyleft Copyleft Indymedia (Independent Média Center). Sauf au cas où un auteur ait formulé un avis contraire, les documents du site sont libres de droits pour la copie, l'impression, l'édition, etc, pour toute publication sur le net ou sur tout autre support, à condition que cette utilisation soit NON COMMERCIALE.

RSS articlesRSS articles |  Site réalisé avec spip 3.2.19 [24473]
Top