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L’hiver arrive pour répandre son froid dans nos vies

C’est la rentrée, on commence à s’échanger nos premiers rhumes et nos galères. Parmi elles, on relèvera les froides orientations du gouvernement. L’année dernière, Macron nous a prouvé qu’il souhaitait casser ce qui a été le cœur de nos batailles depuis des centaines d’années : la recherche de l’égalité entre les êtres, l’accès au savoir, les aides sociales pour les plus démuni.e.s... Après des mois de lutte(s) au printemps 2018 et un été d’hibernation, le givre gouvernemental revient. Il est temps de se rassembler, de nous réchauffer et de refaire sortir cette fourrure sociale, et de raviver la torche de nos combats. Face au gel, couvrons-nous, écharpons-nous, cagoulons-nous, et rallumons les feux qui nous porterons loin de cette vision glaçante de la société portée par celles et ceux qui veulent nous dominer.

¤

Étudiant.e.s de l’Université de Lille, nous aimerions la prendre comme exemple concret de ce que souhaite transformer Macron et ses sbires dans la société. Le 1er janvier 2018, les universités de Lille 1, 2 et 3 ont fusionné pour créer la grande Université de Lille. Elle rassemble maintenant près de 70.000 étudiant.e.s, et plus de 6.000 personnels d’administration, de documentation, de santé, de technicien.ne.s et d’enseignant.e.s. Face à un tel nombre de concerné.e.s pour une seule direction, on ne peut prévoir qu’un désastre.

Cette fusion engendre une accentuation des tensions qui étaient déjà existantes à la fac. Malgré la sélection (via le nouveau système Parcoursup longuement critiqué, nous n’y reviendrons pas), les cours sont toujours surchargés, les amphis craquent, les profs aussi. Et cela n’empêchera pas le décrochage de certain.e.s d’entre elles et eux. Les services de la fac, centralisés, dysfonctionnent. Le personnel administratif est pris entre la gestion de milliers de cas individuels et l’ajout de nouvelles plate-formes liées à la fusion : gestion des salles, des effectifs, etc. sur plusieurs secteurs simultanément. Chaque semaine, nous constatons l’impossibilité de gérer l’université dans ces conditions.
Le problème, comme dans tous les secteurs, c’est l’argent. L’État refuse d’apporter plus de moyens à l’enseignement supérieur. Les personnels précarisés en effectifs toujours plus réduits ont moins de temps à allouer à chaque étudiant.e. Le but est d’organiser l’université comme une entreprise (parlons d’une « start-up university »). Alors, on doit gérer les effectifs, optimiser les travaux, les heures, faire un enseignement à la fois rentable et durable. On favorise les domaines qui génèrent de l’argent (les sciences dures, l’économie et la gestion), au détriment de ceux qui n’en produisent pas ou peu (une partie des sciences humaines, arts, lettres, langues...). Pire encore, ces derniers produisent aussi de l’esprit critique et sont dangereux. Quelle entreprise favoriserait la réflexion et l’émancipation de ses salarié.e.s ? Le but de l’université est affirmé haut et fort par ses dirigeant.e.s : elle doit favoriser l’insertion professionnelle des étudiant.e.s. On va à la fac pour trouver un travail ensuite. Mais comment donner une profession à plusieurs centaines d’étudiant.e.s en philosophie, en sciences sociales, en art, quand on sait pertinemment que ces filières sont bouchées ? Doit-on alors supprimer ces filières ? Ça commence déjà.

La fac défend alors un monde de rentabilité, de concurrence, d’échange toujours mercantile... Elle défend des interactions intéressées. Elle même pratique un lobbyisme auprès d’entreprises privées qui gagnent, en plus de futurs employé.e.s et d’espace de propagande, un droit d’occupation des locaux qui sont censés être publics. Quelle place reste-t-il pour les étudiant.e.s dans cette vision de l’université ? La présidence s’en moque, en payant des petits fours et du champagne à toutes celles et tous ceux qui veulent bien interagir avec elle.
Lieu qui devrait permettre l’émancipation de toutes les classes, elle prend depuis bien des années une triste tournure. On observe la répression acharnée de la présidence quand une émanation politique trouble son image lisse : l’année passée, la police est intervenue sur les campus une dizaine de fois. Tantôt en prévention, pour tuer dans l’œuf des mobilisations qui leur font peur, tantôt en répression, quand elles prennent un peu trop de place, une place qui dérange : occupations, assemblées générales et blocages sauvages... Et elles n’ont pas le monopole des doux échanges avec les forces de l’ordre. Il en est de même pour les lycéen.ne.s qui refusaient et refuseront toujours leur assujettissement. Dans quel monde envoie-t-on les CRS sur celles et ceux qui manifestent leur mécontentement ? Ce monde est autoritaire.
Et c’est sans parler de la justification proposée, toujours la même : la sécurité avant tout. Ces actions perturberaient la sécurité de l’université. Mais la seule sécurité mise en branle est en réalité celle d’un ordre qui a peur. Qui voit ses bases bousculées par des expérimentations collectives, autogestionnaires, hors des cadres qu’il nous impose. On ne fait pas confiance aux étudiant.e.s, à leur autonomie (car l’autonomie n’est pas rentable), à leur auto-détermination. On fait confiance à ceux qui travaillent et qui réussissent, celles qui ont fait le bon choix, ceux qui, à un moment, ont été privilégiés, celles qui se sont battues pour sortir de leur condition par l’assimilation d’un esprit de concurrence, ceux qui n’ont pas hésité à détruire l’autre pour arriver à un sommet trop vanté par une société méritocratique.

¤

Cette gestion de l’université, c’est aussi celle de l’organisation d’un pays. Un pays autoritaire, qui favorise celles et ceux qui « prennent des risques », qui osent « traverser la rue », qui ont un travail, qui sont résigné.e.s... Nous ne voulons pas de ce gel-là. Nous ne voulons pas du froid de l’austérité. Nous voulons l’égalité de l’accès au savoir, la liberté de l’émancipation, de ne pas être rentable, de vivre où nous voulons, quand nous voulons, de nous organiser comme bon nous semble. Et, pour autant de raisons, nous nous rapprocherons et la friction de nos corps agités donnera l’étincelle qui allumera le feu de la liberté.
L’hiver est là. Le froid des gouvernant.e.s, d’une université aseptisée, d’un monde du travail déshumanisé, est bien là, face à nous. Et, comme chaque année, nous l’attendons avec des écharpes, des bonnets,
des k-ways, et des feux de joie. Si vous sentez une flamme dans votre cœur, venez danser avec nous.

­∴

« L’État, c’est le plus froid de tous les monstres froids : il ment froidement et voici le mensonge qui rampe de sa bouche : ’’Moi, l’État, je suis le Peuple.’’ C’est un mensonge ! Ils étaient des créateurs, ceux qui créèrent les peuples et qui suspendirent au-dessus des peuples une foi et un amour : ainsi ils servaient la vie. Ce sont des destructeurs, ceux qui tendent des pièges au grand nombre et qui appellent cela un État : ils suspendent au-dessus d’eux un glaive et cent appétits. Partout où il y a encore du peuple, il ne comprend pas l’État et il le déteste comme le mauvais œil et une dérogation aux coutumes et aux lois. »

Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra (1883)


envoyé le 9 octobre 2018 Alerter le collectif de modération à propos de la publication de cet article. Imprimer l'article
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