Grand mouvement. Disparate. Pluri-revendicatif. Parfois confus.
Malgré tout, le soulèvement qui a lieu depuis quelques semaines a opté pour des formes de radicalités parfois surprenantes tant elles ont été spontanées et sont arrivées rapidement.
Chaque point, chaque groupe, géographiquement, possède ses spécificités. On l’a vu, ça et là, ça a été l’occasion de reproduire des oppressions sexistes, homophobes, islamophobes, xénophobes... Le mouvement à Lille est particulier dans la mesure où il se situe - plutôt - dans un esprit de contestation citoyenne, refusant, quoi que fort mollement, les discriminations. Il se trouve dans une radicalité bien inférieure à ce qu’on a pu voir partout ailleurs, en France et même dans le Nord.
On pourrait dire qu’il représente les gens qui le composent. On demande une augmentation du Smic, on se dit pacifique, on appelle à la mise en place d’un Reférendum d’Initiative Citoyenne, on interpelle la police, pour qu’elle rejoingne le mouvement. Cette même police qui se plaint de manquer de moyens quand on voit tout le fric balancé dans les opérations répressives de grande ampleur (Loi travail, NDDL, mouvements de 2018, mouvements lycéens et gilets jaunes). On demande à celles et ceux qui nous gazent de nous rejoindre pour, à nos côtés, demander de recharger les bombes lacrymogènes. C’est réducteur de parler ainsi des revendications policières, mais il ne doit pas y avoir de concessions pour ceux qui nous réduisent et nous piétinent. Le bras armé de l’État. La police n’est pas avec nous.
On pourrait (commencait-on) dire que ce mouvement représente les gens qui le composent. Mais est-il si homogène ? La journée du 8 décembre nous a prouvé que non. Des centaines de personnes qui geulaient qu’elles détestaient la police, des centaines de personnes qui partent en manif sauvage ensuite, il ne s’agit pas là de gens qui attendront un référendum pour destituer Macron et ses comparses. Pour demander gentiment aux Mulliez et leurs cousins milliardaires de rendre l’argent.
Parmi celles et ceux qui sont et font les gilets jaunes, il y a des gens qui ne se laisseront pas marcher sur les pieds par des personnes qui veulent les diriger, ni par le gouvernement, ni par des corps intermédiaires arborant fièrement leur gilet jaune, ouvrant la marche. Car c’est aussi la tournure qu’a prise le mouvement lillois, d’une avant-garde qui pense pouvoir diriger celles et ceux qui s’insurgent. Il faut prouver qu’ils et elles ont tord.
Le mouvement touche à la fin de son premier volume. Il aura été en 6 actes. Cette segmentation a tendance à effacer tout le reste. Tout ce qui se fait par ailleurs, quotidiennement. Une lutte acharnée de gens déterminé.e.s à ne plus se résigner. Parmi eux, des gens de droite, que nous devons écraser par notre présence, parmi eux, des gens de gauche, qui rejoindront, peut-être les rangs dans de prochaines mobilisations.
Le mouvement touche à la fin de sa première phase, demain. 3 jours avant la fête du capital et de la consommation. Il faut faire de ce jour une fête, marteler qui nous sommes et pourquoi nous y sommes. Ainsi, nous appelons à rejoindre soutenir, et donner toute sa force au mouvement des gilets jaunes ce samedi 22 décembre 2018.
Les mauvais jours finiront.
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