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Pour une fac publique ouverte au public. Communiqué suite aux tags apparus sur la fac de droit

POURQUOI NOUS AVONS TAGUE LA FAC DE DROIT LA VEILLE DE SA JOURNEE PORTES OUVERTES

Dans la nuit du 1er au 2 février 2019, nous avons tagué la fac de droit de l’Université de Lille, d’inscriptions comme : « Pour une fac publique ouverte au public ». Cela s’est passé la veille des journées portes ouvertes de l’Université de Lille, pour dénoncer que les portes de cette fac ne soient ouvertes au public qu’un jour par an.

Pourquoi avons-nous agi ainsi ? Que voulons-nous ?

I. LA REOUVERTURE DE LA FAC A QUICONQUE, POUR QUE N’IMPORTE QUI PUISSE ACCEDER A LA BIBLIOTHEQUE ET AUX SAVOIRS DISPENSES DANS LES AMPHITHEATRES

Avant 2015, toute personne pouvait entrer librement dans la faculté sans avoir à justifier d’un quelconque droit à y être. Depuis 2015, des vigilEs contrôlent que les personnes souhaitant entrer dans la fac aient leur carte d’étudiantE, soient membres du personnel ou sur une liste de personnes autorisées. Toutes les autres personnes – y compris celles habitant le quartier – sont refouléEs... sauf le jour des portes ouvertes !
Cette interdiction prive les personnes non-inscrites à l’université d’assister aux cours en amphithéâtre – où il reste toujours de la place, et où les enseignantEs sont sûrement contentEs de diffuser leurs savoirs au plus grand nombre. Cela les prive aussi d’accéder à la bibliothèque – où sont entreposés des milliers de livres de droit, d’histoire, de sociologie, de relations internationales, de gestion, mais aussi des romans, des BDs, des revues, des journaux, ou encore des expositions.

La sécurité est l’argument invoqué par les dirigeantEs de la fac pour justifier cette interdiction.

Nous pensons que cet argument sécuritaire n’est en aucun cas pertinent :

- quiconque peut entrer librement dans les campus Cité scientifique (ex-Lille 1) et Pont de Bois (ex-Lille 3), ainsi que dans une bibliothèque municipale. Y a-t-il davantage d’agressions sur les personnes dans ces lieux que dans la fac de droit ? Manifestement non, cette interdiction n’a donc pas lieu d’être, ou alors nous nous trompons et invitons les personnes ayant pris cette interdiction à nous prouver l’efficacité de leur mesure.

- supposons qu’avant que ne soit prise cette interdiction il y avait effectivement dans la fac davantage d’agressions sur les personnes, et plus de vols ou de dégradations de biens – nous n’y croyons pas, mais parlons-en quand même. Est-ce que cette éventuelle diminution d’actes punis par le code pénal suffit pour légitimer une mesure aussi draconienne ? Nous pensons que d’autres mesures peuvent être prises pour prévenir ces actes gênant la bonne marche du système : contre les agressions et les dégradations, faire patrouiller davantage d’agentEs de sécurité ? Contre les vols, inciter davantage les personnes à ne pas laisser traîner leurs affaires ? Ce ne sont que des exemples, il y a sans doute bien d’autres moyens d’y arriver qui pour autant ne prive pas d’accès à tout un tas de savoirs les habitants du coin.

Nous pensons au contraire que cette mesure se base sur des fondements plus ou moins racistes et/ou sur un racisme de classe, et qu’elle favorise la méfiance et la crainte de l’autre : elle suppose qu’interdire l’accès de la fac aux habitantEs du quartier, diminue les agressions physiques, les vols et dégradations matérielles qui pourraient potentiellement avoir lieu dans la fac. Alors que ces actes peuvent tout à fait être commis par des étudiantEs/membres du personnel !
Avant l’interdiction, les seuls faits perturbant la bonne marche de la société que nous avons constaté de la part de gens qui n’étaient ni étudiants ni membres du personnels, se comptent presque sur les doigts d’une main. Nous avons assisté à quelques cris par des adolescentEs dans le hall de l’entrée principale de la fac, à des gens (peut-être mal logés ou sans abris) qui venaient se réchauffer l’hiver dans le hall de la bibliothèque (et qui en aucun cas ne dérangeaient la quiétude des lieux), enfin à une personne qui venait de temps en temps débattre de manière agressive et méprisante avec ses interlocuteurICEs (et qui était alors raccompagnée à la sortie par des gardiens de la fac, même si les interlocuteurICEs n’avaient rien demandé). En plusieurs années, nous n’avons rien vu d’autre. Qui a parlé d’insécurité ?!
Peut-être y avait-il quelques dealers qui allaient parfois vendre du cannabis directement dans la fac (plutôt que sur la place juste en face), mais nous n’en savons rien car nous ne les connaissons pas. Tous ces éléments suffisaient-ils pour autant à justifier une interdiction aussi draconienne ? Nous ne le pensons pas, et nous exigeons que les dirigeantEs de la fac rendent des comptes sur le bien-fondé de leur mesure.

Par ailleurs, cette interdiction ne nous semble pas seulement illégitime, mais aussi potentiellement illégale. Une mesure administrative coercitive est illégale quand il y a disproportion entre son objectif et les moyens alloués à cet objectif. Nous pensons que cela est manifestement le cas. Malheureusement, il faudrait que quelqu’un se sente la peine d’attaquer cette mesure devant un tribunal, ce qui n’est à notre connaissance pas encore arrivé.

On pourra nous répondre que même quand la fac était ouverte à touTEs, peu de gens non-étudiantEs ou non membres du personnel entraient effectivement dans la fac. C’est vrai, il n’y avait peut-être, sur une année et juste avant que l’interdiction ne soit prise, qu’un millier de personnes qui rentraient dans la fac. Nous pensons même que beaucoup venaient essentiellement par curiosité, faisaient le tour de la fac et de sa bibliothèque, feuilletaient deux/trois livres et journaux, et n’y remettaient plus jamais les pieds. Bref, on pourra nous objecter que cette mesure ne change au final pas grand-chose à la situation antérieure. Mais nous ne sommes pas du tout d’accords :
- pour les quelques personnes du quartier qui aimaient et aimeraient engranger des savoirs grâce aux cours en amphithéâtre ou aux documents de la bibliothèque, cela change quelque chose.
- la fac n’est pas condamnée à n’être réservée qu’aux étudiantEs et membres du personnel. Des mesures doivent être prises pour favoriser son ouverture aux habitants des environs (c’était d’ailleurs un des objectifs de son implantation dans le quartier de Moulins).
- cela isole la fac du quartier, et le quartier de la fac, cela contribue à créer deux mondes qui ne se côtoient presque pas. Il y a d’un côté les étudiantEs – généralement blancHEs, habilléEs selon les codes des classes moyennes et supérieures dont iels sont issues, et ayant entre 18 et 30 ans –, et les habitantEs du quartier Moulins – souvent racisées, habillées selon les codes des classes populaires dont elles font souvent parties, et de tous âges. Le fait que désormais les habitantEs ne puissent même plus passer par la fac, donne vraiment l’impression que la fac est un club réservé à une élite et fermé aux autres, indésirables car potentiellement malfaisants.

Au passage nous rappelons qu’il faut distinguer insécurité et sentiment d’insécurité. Si des personnes ont un sentiment d’insécurité alors que dans les faits il n’y a pas grand-chose à signaler, nous les invitons à interroger leur rapport à autrui, surtout si autrui est racisé ou leur semble pauvre.
(Entre parenthèses, pour nous l’immense majorité des comportements oppressants à la fac de droit sont des comportements physiques ou verbaux vis-à-vis de personnes assimilées femmes, racisées, homosexuelles, queer, militantes… qui sont directement le fait d’étudiantEs, d’enseignantEs et autres membres du personnel !)

II. LA REOUVERTURE DES AUTRES ENTREES DE LA FAC

La fac est un grand rectangle orienté nord-sud, ayant quatre entrées : nord, sud, est, ouest. Les amphithéâtres et salles de travaux dirigés (donc là où vont quotidiennement la quasi totalité des étudiantEs) sont au sud.

Depuis 2013 ou 2014 suite à des attentats, la fac n’est plus ouverte qu’au nord. Ne nous demandez pas en quoi cela diminuerait les risques d’éventuels attaques terroristes, demandez plutôt à l’administration. Nous nous bornerons à dire que concernant le campus Pont de Bois (ex-Lille 3) – qui pourrait n’être lui aussi ouvert qu’à une seule entrée –, n’importe qui peut continuer à entrer et sortir du campus comme iel le souhaite. Donc sauf contexte spécifique à la fac de droit qui nous a complètement échappé, cette mesure de fermer les entrées à la fac de droit nous semble aussi ubuesque qu’inutile.
(on espère qu’après notre publication le campus Pont de Bois ne sera pas bouclé, ah ah ah !)

Le problème de ces accès fermés est double :
- la majorité des étudiantEs viennent par métro ou bus et descendent à l’arrêt Porte de Douai, situé au sud de la fac. Pour se rendre en amphi, iels doivent donc contourner toute la fac, soit marcher 7 minutes / 600 mètres en plus que si iels pouvaient pénétrer par l’entrée sud (on a vérifié les chiffres !). Sur un allée-retour, ça fait un quart d’heure. Si certainEs souhaitent entre deux cours reprendre le métro (ce qui est relativement fréquent, car iels peuvent avoir un cours de 8h à 9h et un autre de 19h à 20h), ça leur fait une demi-heure de marche en plus par jour.
- les personnes qui souhaitent aller de l’est à l’ouest de la fac doivent désormais contourner l’établissement par le sud ou le nord, soit un détour de 300 mètres par trajet (4 minutes à pieds).

Tout ça pour quoi ? A notre connaissance, cette coercition ne sert à rien. On nous objectera que taguer la fac pour une revendication aussi secondaire est un combat picrocholin, nous répondrons que ce qui est vraiment ridicule, c’est qu’on doive faire (et refaire) ça pour espérer susciter le débat sur cette politique manifestement ubuesque (tavu les références romanesques ?! Qui a dit que les casseurEs n’avaient pas de culture ?!).

POURQUOI EN PASSER PAR LE TAG, DANS NOTRE SI PERFORMANTE DEMOCRATIE ?

On pourrait nous dire que le tag est une imposition d’idées, un déni de démocratie (et même une prise en otage de nos murs à la blancheur clinique !) : avec 4€ et un visage masqué, toutE unE chacunE peut se payer une bombe de peinture et écrire sur une surface immaculée ce qu’iel voudra, avec peu de risque d’être poursuiviE.
Nous répondrons que nous en avons ras-le-bol de participer à des instances présentées comme démocratiques mais complètement bidons, ou de passer notre temps à combattre des politiques manifestement improductives voire destructrices.
Comme dirait l’autre : « La raison du plus fort est toujours la meilleur ». Alors nous pensons que seul l’imposition d’un rapport de force fera changer les choses (et comme on est sympas on en appelle quand même à la raison de nos interlocuteurICEs par communiqués amicaux publiés sur https://lille.indymedia.org).

CONCLUSIONS

Si l’administration par un communiqué nous convainc par ses arguments qu’elle a raison d’être une fac publique interdite au public, et de ne garder qu’une entrée ouverte, nous nous engageons à enlever les tags.
Sinon, nous en remettrons encore et encore jusqu’à ce qu’elle résilie ses mesures sans fondement ; privant les habitants du coin des savoirs disponibles dans la fac ; aux effets ghettoïsant ; favorisant la méfiance et la crainte de l’autre ; ou encore prenant inutilement du temps aux étudiantEs et personnels.

Aux personnes qui enlèveront ces tags, nous témoignons notre respect pour leur personne, et leur assurons que ce n’est pas par plaisir que nous leur prenons de leur temps et de leur énergie (surtout en hiver). Il est toujours dommage de devoir en arriver par des moyens autres que le dialogue pour être entendu ou susciter le débat, mais force est de constater que cette fac de droit n’a – à notre connaissance – jamais été très ouverte aux oreilles autres que celles de ses dirigeantEs.

SIGNE :
Les personnes ayant taguées à Lille dans la nuit du 1er au 2 février la fac de droit, de sciences politiques et de gestion.

PS : Nous avons choisi d’utiliser les mot "iel", "lae", "celleux"... Pourquoi ? Ces contractions de par exemple « il » et de « elle » permet d’inclure toute personne se définissant comme « il », « elle » ou ne se reconnaissant ni dans le genre masculin, ni dans le genre féminin et revendiquant autre chose, que ce soit un entre-deux, ou une sortie d’un système de pensée binaire et genré qui oriente voire enferme nos façons de sentir, de penser et de faire. En peu de mots, rappelons que l’existence des genres pose des problèmes notamment de patriarcat et d’homophobie, avec toutes les souffrances que cela impose (peur de ne pas être conforme à ce qu’on attend de son genre, souffrances, suicide).

BONUS : METHODOLOGIE POUR RENDRE PUBLIC UN ACTE ILLEGAL

Si toi aussi tu souhaites faire la promotion d’un acte illégal, on t’invite à expliquer anonymement l’acte en question (même si tu n’en es pas l’auteur). Pourquoi ? Parce qu’en expliquant cela peut décupler sa portée (la majorité des gens sont de nos jours justes choquéEs et dans le rejet en voyant quelque chose d’illégal, et ne pensent pas que ça peut être politique… tandis qu’en expliquant ça oriente le débat vers une direction plus politique).
Comment revendiquer ton acte ? A minima via le navigateur Tor (https://www.torproject.org/), mais si tu peux te faire une clé USB Tails c’est beaucoup plus sécurisé (c’est assez simple, va sur https://tails.boum.org/ pour en savoir plus). Ensuite, il y a des sites comme https://lille.indymedia.org, où il est possible de publier anonymement des textes politiques, et le tour est joué ! Tu peux aussi te créer un faux mail qui te servira juste une fois pour envoyer ton texte à différents médias, si tu estimes que c’est pertinent.


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