Un BINGO contre les JO ! envoyé le 14/04/24 - Locales
Anarchie Locale - Avril 2024 à Lille envoyé le 01/04/24 - Locales
Déjà un an ! Occupation de Lille 3 envoyé le 01/04/24 - Locales
MARS 2024 A CALAIS envoyé le 31/03/24 - Locales
Anarchie Locale - Mars 2024 envoyé le 03/03/24 - Locales
FEVRIER 2024 A CALAIS envoyé le 29/02/24 - Locales

1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | ... | 13

CARTOGRAPHIE DES RESEAUX NEOFASCISTES DANS LE DEPARTEMENT DU CHER envoyé le 18/03/24 - Articles d’ailleurs
La Librairie Publico attaquée par l’extrême droite envoyé le 18/03/24 - Articles d’ailleurs
Fedayins, vous nous faites chier  ! envoyé le 08/02/24 - Articles d’ailleurs  - 1 complément
Dissolution de l’association d’extrême droite La Citadelle envoyé le 07/02/24 - Articles d’ailleurs
Victoire Tuaillon : du ‘féminisme radical’ aux pub pour Airbnb envoyé le 26/12/23 - Articles d’ailleurs  - 5 compléments
Matinee de soutien aux inculpe.e.s du 8/12 envoyé le 11/12/23 - Articles d’ailleurs

1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | ... | 34

⚫ SITUATION À CALAIS - FRONTIÈRE CONTAMINÉE D’UN ÉTAT NÉCROSÉ.
envoyé le 01/04/20 par Lille Insurgée Mots-clés  luttes sociales   luttes des sans-papier-e-s   racisme   sans frontières   prisons  

Un camarade nous envoie ce récit sur la situation à Calais où les exilé.e.s sont méprisé.e.s et complètement oublié.e.s des mesures sanitaires et de confinement.

Nous assistons, jour après jour, à la condamnation à mort par non-assistance de l’ensemble des personnes enfermées en prison, en centre de rétention, à la frontière, à la rue. Nous devenons une nouvelle fois témoins immobiles d’une sélection sociale construite pour maintenir les logiques d’écrasement. Nous y sommes, la survie est maintenant régie par le mérite et la place sur l’échiquier économique.

Aujourd’hui, à Calais, l’« évacuation sanitaire » du lieu de vie des plus de 300 personnes exilées vivant dans les derniers campements non clôturés a été annulée. « Un nombre de places insuffisant » a expliqué la préfecture. Comme une mauvaise blague. Elle est finalement reportée car deux habitant.e.s d’un campement ont été diagnostiqué.e.s atteints du covid-19, hébergé.e.s directement dans un appartement en quarantaine, avec équipe médicale associée.

Alors pour les centaines d’autres, l’hébergement, on verra plus tard. Tant que les citoyen.ne.s avec papiers et maison ne sont pas touché.e.s, il n’y a pas d’urgence à la dignité. En revanche, la paix sociale avant tout. Laisser les « migrants contaminé.e.s » à la rue ferait peur aux braves français.e.s non-contaminé.e.s, cloitré.e.s dans leurs maisons.

Le « migrant jonchant nos trottoirs, violent, voleur, et sanguinaire », déjà décrit par la préfecture comme le pinacle de l’horreur, n’a jamais autant fait peur que depuis qu’il risque de contaminer.

Même la tuberculose n’avait pas fait autant trembler la préfecture, lorsque les associations alertaient en 2018 sur les risques de contagion, après que des dizaines de cas avaient été diagnostiqués dans les campements calaisiens. Aucune réponse, aucune solution d’hébergement proposée, aucun soin adapté.

Le Docteur Fabre-Teste, responsable du CLAT (Centre de Lutte Anti-Tuberculeux) avait justifié cette non-réaction par le simple statut« exilé » des patients. « Ils l’ont tous attrapé en Libye ». « De toute manière, ils vont partir en Angleterre ». Si le cheveu d’un.e calaisien.ne aurait été effleuré, l’état de crise sanitaire aurait surement été décrété sur le champ.
Quand le racisme d’État s’immisce dans la médecine, le syndrome de Godwin se dessine.

Une autre musique assourdissante est parallèlement jouée lorsque la classe dominante connait son premier décès. Un appel de deuil national est quasi commandé par l’ensemble de la sphère politico-médiatique pour Devedjian, élu ultra-nationaliste connu pour ses ratonnades de jeunesse. La même semaine, une caissière meurt sans hommages nationales. Macron, quant à lui, supplie les travailleur.se.s précaires de ne pas oublier les actionnaires. Comme quoi, le droit à l’existence n’est pas règlementé depuis aujourd’hui.

Cela fait des dizaines d’années qu’éxilé.e.s, citoyen.ne.s, militant.e.s, associations, s’agitent devant les pouvoirs publics pour demander le respect du droit à l’hébergement inconditionnel. Quelle naïveté, il n’a jamais existé.

Tous les préfets du pays n’auraient pas le cynisme de contester le fait que les recours proposés aux personnes à la rue sont virtuels. Le DAHO (Droit à l’Hébergement Opposable) n’est qu’un outil bureaucratique du pouvoir pourgagner du temps.

Même le référé Liberté (procédure administrative censée permettred’obtenir, dans un délai très bref « toutes mesures nécessaires » quand l’administration, dans l’exercice de l’un de ses pouvoirs, porte une « atteinte grave et manifestement illégale » à une liberté fondamentale) est truqué. Il demande des conditions si strictes qu’il suppose de prouver que l’on mérite plus qu’un autre le droit d’avoir un toit sur la tête. Il installe délibérément une hiérarchie dans la vulnérabilité d’une existence à la rue, une concurrence entre précaires. Comme si l’on pouvait s’adapter à la rue, se faire à la misère, être compréhensif face « aux difficultés structurelles liées à la saturation du dispositif d’hébergement ». Bref, une procédure hurlante d’absurdité et de sarcasme, tout sauf inconditionnelle.
Les mesures de confinement proposées aux éxilé.e.s de Calais gardent ce ton.

A l’heure du martellement des règles de confinement, des hashtags, de la culpabilisation collective, les propositions d’hébergement pour les personnes jugées indésirables sont abandonnées.

A Calais, on annonce reporter le confinement comme s’il s’agissait d’une maladroite erreur d’inattention. On fait semblant d’ignorer que les personnes à la rue étaient si nombreuses. On fait comme si une opération sanitaire d’ampleur humanitaire avait été prévue, alors que les mesures prises se réduisent à une simple expulsion de campement reproduite des centaines de fois ces dernières années.

Puisque c’est déjà trop, rien ne sera fait. La communication politique permet de feindre des actions d’exception, quelques douches en plus, une solidarité nationale exemplaire.

A l’heure de l’exacerbation des valeurs identitaires et de la délation pseudo-fraternelle, écoutons attentivement les murs se briser sous les coups lourds et sourds des oublié.e.s enfermé.e.s. Est venu le temps de la riposte collective pour mettre fin au processus d’exclusion généralisée mené par un système d’ores et déjà en fin de vie.


envoyé le 1er avril 2020  par Lille Insurgée  Alerter le collectif de modération à propos de la publication de cet article. Imprimer l'article
Liste des documents liés à la contribution
inshot_20200401_(...).jpg

Compléments
  • Aucun compléments d

Avertissement

Les commentaires sont modérés avant d’être visibles et n’apparaissent pas directement après les avoir proposés.

Les objectifs de commentaires sont :
- compléter l’information donnée dans la contribution
- apporter un argument ou contre-argument à la contribution
- apporter une interrogation ou un questionnement par rapport au sujet de la contribution.

Tout commentaire ne répondant pas à un de ces trois objectifs, ou étant contraire aux précédents points de la charte sera supprimé définitivement du site.

Lien vers la politique éditoriale du collectif


Commentaires modérés à priori

Les compléments de cet article sont modéré à priori : votre contribution n'apparaîtra qu'aprè;s avoir été validée par un membre du collectif.

Saisissez votre compléments

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

www.indymedia.org
africa
Ambazonia Canarias estrecho / madiaq Kenya Nigeria South Africa
canada
London, Ontario Maritimes Montreal Ontario Ottawa Quebec Thunder Bay Vancouver Victoria Windsor
east asia
burma Jakarta Japan Korea Manila QC
europe
Abruzzo Alacant Andorra Antwerpen Armenia Athens Austria Barcelona Belarus Belgium belgrade Bristol Brussels Bulgaria Calabria Croatia Cyprus emilia-romagna estrecho / madiaq Euskal Herria Galiza Germany grenoble Hungary Ireland Istanbul Italy La Plana Liege liguria Lille linksunten lombardia London Madrid Malta Marseille Nantes Napoli Netherlands Nice Northern England Norway Nottingham Oost-Vlaanderen Paris/Ãle-de-France Patras Piemonte Poland Portugal Roma Romania Russia Sardegna Scotland Sverige Switzerland Torun Toscana Toulouse Ukraine United Kingdom Valencia
latin america
Argentina Bolivia Chiapas Chile Chile Sur CMI Brasil CMI Sucre Colombia Ecuador Mexico Peru Puerto Rico Qollasuyu Rosario santiago Tijuana Uruguay Valparaiso Venezuela
oceania
Aotearoa Brisbane burma darwin Jakarta Manila Melbourne Perth QC Sydney
south asia
India Mumbai
united states
Arizona Asheville Atlanta Austin Austin Indymedia Baltimore Big Muddy Binghamton Boston Buffalo Charlottesville Chicago Cleveland Colorado Columbus DC Hawaii Houston Hudson Mohawk Kansas City LA Madison Maine Miami Michigan Milwaukee Minneapolis/St. Paul New Hampshire New Jersey New Mexico New Orleans North Carolina North Texas NYC Oklahoma Philadelphia Pittsburgh Portland Richmond Rochester Rogue Valley Saint Louis San Diego San Francisco San Francisco Bay Area Santa Barbara Santa Cruz, CA Sarasota Seattle Tampa Bay Tennessee Urbana-Champaign Vermont Western Mass Worcester
west asia
Armenia Beirut Israel Palestine
process
FBI/Legal Updates Mailing Lists Process & IMC Docs Tech Volunteer
projects
Print Radio Satellite TV Video
regions
United States
topics
Biotech

copyleft Copyleft Indymedia (Independent Média Center). Sauf au cas où un auteur ait formulé un avis contraire, les documents du site sont libres de droits pour la copie, l'impression, l'édition, etc, pour toute publication sur le net ou sur tout autre support, à condition que cette utilisation soit NON COMMERCIALE.

RSS articlesRSS articles |  Site réalisé avec spip 3.2.19 [24473]
Top