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Réponse au communiqué « Des nouvelles de la zap (31/03) » paru le 02/04/20
envoyé le 09/04/20 Mots-clés  droit au logement   urbanisme   luttes des sans-papier-e-s  

Vous voilà prévenu.e.s.

Les détenteurs d’une action politique légitime et efficace, ci-après « vénères et anti-autoritaires », rappellent que quiconque souhaite apporter un soutien aux exilé.es présent.es sur la friche, sans autorisation dérogatoire de leur part, courent le risque d’être accusé.es par le tribunal de la morale radicale de citoyen.nes ou pire « d’activistes de gauche ». Mais c’est bon, ça y est, iels vous donnent le feu vert en expliquant ce qui avait déjà été expliqué : « il y a moyen de déposer de la nourriture(...) des vêtements(...), du matériel sanitaire ou d’hygiène de base, du matos de construction ou de consolidation ». Si le site de dépôt qui a été créé visait à prendre des précautions quant à la propagation du virus et d’éviter de mettre encore plus en danger les habitant.es du site ; en venant plus d’une fois, les « vénères et anti-autoritaires  » se seraient rendu.es compte que certain.es ne les ont pas attendu.es pour venir directement à l’intérieur du camp, tout en maintenant des précautions.

En bonus à la fin du communiqué, d’autres idées sont ajoutées : « distribution de boissons chaudes, de jeux et de livres ». Une question tout de même : en quoi « ces idées » auraient plus de « sens politiquement », et cette « solidarité » serait plus « effective », que celles proposées par d’autres avant eux ? Elle est où la différence entre X certifié.e « anti-autoritaire vénère » qui se ramène avec un thermos et X bénévole à Utopia qui se ramène avec un pack d’eau ? Le pack d’eau est-il ontologiquement citoyenniste et la boisson chaude substantiellement « vénère et anti-autoritaire » ? Hmmm...
En tout cas maintenant, vous voilà rassuré.es, vous pourrez être solidaires sur la friche avec l’aval des « anti-autoritaires ».

Cependant vous êtes encore prévenu.es (parce qu’on n’est jamais assez prévenant) : si vous venez sur place vous serez nécessairement amené.es à « être en contact » avec, pire que le COVID 19, des membres d’Utopia56, du collectif Fête la Friche, des altermondialistes ! Mais ne vous inquiétez pas, si vous y allez dans une « démarche solidaire et politique », ce que bien évidemment eux ne font pas, vous êtes immunisé.es. Ouf !

On pourrait s’arrêter là mais on a quand même envie de rectifier 2-3 observations, en s’adressant aux auteur.rices de ce communiqué salé (on se demande effectivement si leur vénéritude ne leur a pas fait manquer de discernement…) :

Que « zap rime aujourd’hui avec misère, errance, exil  » on ne va pas le contredire – merci d’être passé.es. Ces « certain.es individu.es » que vous décrivez et qui tentent d’améliorer les conditions de vie des habitant.es de la friche, peut-être pas en suivant vos méthodes et stratégies « effectives », en sont bien conscient.es. Que leur action rime avec invisibilité sociale, le procès est un peu fort. Vous savez pertinemment que cette invisibilité est entretenue par les divers services de l’État et qu’en période de confinement, elle est d’autant plus observable. Vous ne leur en ferez donc pas porter la responsabilité.
Plutôt que de perpétuer cette « invisibilité sociale », les actions engagées (dans l’urgence imposée par le confinement) par les assos et personnes sur place, ont participé à reloger (provisoirement) une partie des exilés et à faire émerger un embryon de solidarité de quartier.

Quant à l’alternative, l’expérimentation politique, écologiste et participative dont vous déplorez l’absence, c’est ignorer un peu vite ceux et celles qui depuis plusieurs années sont passé.e.s sur la friche, ont noué des liens, ont semé quelques graines de révolte et quelques autres à cultiver, fait vivre le lieu de manière festive avec certes plus ou moins de succès mais toujours avec la volonté de rappeler que ces hectares emmurés peuvent être le lieu d’initiatives collectives et individuelles.

Finalement, quand on lit ce communiqué, on n’arrive pas trop à discerner la critique de fond, si tant est qu’il y en ait une. Si la critique c’est que la carte présente sur le site ne reflète pas la situation réelle sur place et que le choix des termes est inapproprié, c’est pas forcément à celles et ceux que vous accusez de planer à dix mille qu’il faut s’adresser (à part si c’est les couleurs et le style qui vous écorchent vraiment). Allez dire aux gars du campement qui ont décidé du terme "village", qu’ « on n’est pas au club med wesh », comme vous l’avez gentiment griffonné sur la carte (on suppose que c’est vous, vous nous aviez prévenu…), que c’est « indécent » et qu’ils devraient bien reprendre un peu de « principe de réalité ». Autre option, lire la carte avec la même ironie que le nom donné au squat évacué en avril dernier, le « 5 étoiles ».

Autre pépite révélatrice de la bienveillance qui vous anime. L’inscription « grosse tête aussi grosse que ta merde » taguée à destination d’un type qui pourtant souhaitait proposer, avant que ne tombe l’annonce du confinement, des moyens d’expression aux habitants de la friche pour visibiliser leur situation dans une démarche tout sauf égotique.

Quant aux « partout chez nous » avec lequel vous avez recouvert la signalisation des cabanes sur la carte, on va pas vous contre-dire, si ce n’est qu’on ne discerne plus très bien si ici, « partout chez nous » n’exprime pas en réalité « partout chez vous ».

Enfin, si la critique vise une soi-disant « gestion autorisée  » et monopolisée par quelques un.es, beh non en fait. Il n’est écrit nulle part, ni sur les réseaux, ni sur la zone, que seuls Utopia56 et P.A.R.C sont «  légitimes à passer là-bas, à s’intéresser aux trajectoires de vies et à poser des questions. » (par ailleurs si des membres de l’asso P.A.R.C sont présent.es sur le site, leur engagement est individuel et non au nom de cette asso qui n’a pour objet que l’action juridique contre le projet d’aménagement).

Nous ne souhaitons pas nourrir des conflits inutiles, simplement ça devient fatigant de se voir servir des leçons de morale si ce n’est des insultes, comme ce fut le cas l’an dernier de la part de « soutiens vénères et anti-autoritaires » du 5 étoiles. Les personnes qui actuellement apportent du soutien sur la friche ne se sont pas décrétées « gestionnaires autorisés » de cette situation. Elles savent que la situation est compliquée, qu’iels n’ont pas toutes les réponses « clefs en main », qu’il y a des choses qu’elles peuvent faire et y consacrent du temps, que bien évidemment il y aurait d’autres choses à faire, que bien des stratégies et des modes d’actions peuvent se compléter, se concilier et se discuter. Mais peut-être autrement plus efficacement qu’à coups de communiqués vénères anonymes (et un peu mesquins) et de tags insultants et ignorants.
En bref, vous l’avez dit : « On peut trouver critiquable des présences, des manières de faire », on peut aussi « confronter des points de vues et des manières de faire.  ». Encore faut-il en avoir l’envie, si vous ça vous semble insurmontable, n’en dégoutez pas les autres.

Des citoyen.nes autoritaires.


envoyé le 9 avril 2020 Alerter le collectif de modération à propos de la publication de cet article. Imprimer l'article
Compléments
  • Réponse intéressante, elle épouse bien la forme du texte dont elle est à l’origine, ça sonne plus sincère qu’un communiqué.

    Deux choses (j’dis ce qui m’passe par la tête) :
    - Pour ma part, j’ai constaté des personnes que j’identifie comme faisant partie d’Utopia invitaient très clairement des individus qui voulaient s’approcher de la Friche et même y entrer à ne pas le faire. À laisser les comestibles devant le pont d’entrée, et à repartir, sans virus ni contact humain (on ne peut pas dire que quelqu’un-e qui fait la police est un contact humain).
    Dans le même genre, un type qui fait de la vidéo pour un média type gilets jaune vient parler de la solidarité plus que des causes de la solidarité. Faire parler les solidaires plus que les concerné-e-s. Il faut pas interdire aux solidaires de parler, mais pas oublier que cette invisibilisation là existe, et qu’on la reproduit sans s’en rendre-compte forcément. Si c’est pas toujours facile d’aborder les gens, cette manière de présenter le "drame humain", c’est pas ce que j’appelle du journalisme.
    Aussi, des gens chasublés qui débarquent avec des sabots énormes, et qui produisent un témoignage qui ressemble à une forme d’exemplarité et de distance philantropiste du sujet qui l’amène. L’effet produit d’un tel discours est clair (même s’il n’est pas forcément conscient par les personnes qui l’émettent) : pour venir ici, il faut être carré, il faut être organisé, il faut savoir un peu ce qu’on vient y faire. Ne venez pas si vous ne savez pas ce que vous voulez. En clair, ça n’invite pas toutes les forces existantes à participer selon leurs modalités, parfois balbutiantes.
    Tout cela m’amène à penser que, oui, il y a des forces "organisées" autour de structures reconnues (associations, médias...) qui empêchent l’action spontanée et la désobéissance civile au nom de la solidarité. Ne plus avoir le goût de revenir ensuite ou circonscrire son action selon des modalités qui nous dépassent, c’est ça aussi le dégoût.

    Proposition, écrire plus distinctement : "Venez donner des coups de main, venez passer du temps, venez parler aux gens, ça fait partie de ce qu’ils ont besoin pour une bonne partie. Rien ne l’interdit." ?

    - Faire pour, faire avec, faire à côté. C’est comme ça que je résumerai l’expérience de la zap et de la Friche, depuis toutes ces années. Faire pour, c’est à dire sans les personnes concerné-e-s mais pour leur bien. Faire avec, c’est à dire avec les personnes concerné-e-s, et pour elles (ça veut donc pas dire "il y a un problème eh ben on va faire avec..."). Faire à côté, c’est à dire sans que ça interfère avec ce qui se fait déjà , sans les concerné-e-s mais à côté d’eux (sans être, donc "à leur côtés").
    On ne peut pas "faire pour" et "faire avec" en même temps. Ni faire "à côté" et "faire pour". Ces cases que je propose sont très cloisonnées et, vous vous en doutez peut-être, je mets un jugement de valeur sur chacune de ces cases. Ca pose la question de "qu’est-ce qu’on fait avec les gens ?", "qu’est-ce qu’on prescrit pour les gens ?", "est-ce que ce que je fais à côté interfère avec la vie des gens ? en bien ? en mal ?".
    Quand t’es un bobo de gauche et qu’on te confronte, dans l’idéal tu te remets en question. Quand t’es un vénère anti-autoritaire, et qu’on te confronte, dans l’idéal tu te remets en question. Après, il y a des positions sociales qui facilitent la remise en question...
    On doute des prescriptions car elles sont l’outil de la société technocrate qu’on prétend tous et toutes combattre. Combattre les expert-e-s, c’est donner la parole et le pouvoir aux concerné-e-s, et nos capacités à leur laisser la place peuvent être aussi mises en doute. C’est comme ça qu’on tombe "à côté", et qu’on laisse les gens s’autodéterminer. La lutte écolo manque souvent cruellement d’une dimension sociale, et érige l’urgence climatique au dessus de l’urgence à faire que chacun-e ait une vie digne. C’est ce qui, selon moi, en fait une lutte "à côté", mais je ne dirais pas ce que je pense de l’expérience écologique et sociale de la zap.

    Proposition, écrire : "Il est interdit d’interdire", j’ai toujours trouvé ça débile, sorti du contexte révolutionnaire et petit-bourgeois duquel il vient, mais ça ferait pas de mal pour que, dans les deux camps, le débat avance. Si c’est aussi véhément (je le trouve aussi d’un haut niveau, et c’est rare), c’est que ça doit être dit, pour que ça avance.

    Je vois ça d’un oeil extérieur, d’une personne de passage, qui parle un peu à tout le monde, qui choisit plutôt le "faire avec", mais sans jamais avoir l’impression de faire assez. Un sentiment d’être concernée par les questions d’exil, de racisme, et d’expériences contraintes de vie collective, sans pour autant subir la précarité qu’elles entraînent. Tout aussi colérique et contre les institutions mortifères, donc ma balle penche plutôt vers un camp. (pour vous donner un peu d’où je parle)
    J’espère que cette contribution très individuelle et peu modeste permettra de faire avancer le débat (au passage, je pense qu’il ne sera jamais fini, et qu’il vous faudra faire avec). Je pensais pas être aussi long, je vous prie de pardonner cet étalement.

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