Ce jeudi 3 décembre au tribunal de Montpellier, ian, membre de Désarmons-les, se faisait juger sur la base d’un faux en écriture publique réalisé par un agent des Compagnies départementales d’intervention, Jean-Charles Notolan. Ce dernier, après avoir maltraité une observatrice de la LDH au cours de la manifestation du 28 septembre 2019 [1], en lui assénant des coups répétés de bouclier (affaire faisant l’objet d’une plainte IGPN de la part de ladite observatrice), s’était plaint de violences imaginaires de la part de ian, mais aussi d’outrage (il faut bien arrondir sa paie), avant que ses collègues n’ajoutent un délit de groupement en vue de commettre des violences, prétextant la présence dans sa sacoche d’un résidu de grenade lacrymogène percutée [2]
Le déroulé des faits avait été publié ici : https://desarmons.net/2019/10/01/ianb-membre-de-desarmons-les-revient-sur-son-arrestation-a-montpellier-le-28-septembre-2019/
Une affaire somme toute banale qui ne laissait pas présager un coup de massue comme celui qui est tombé sur la tête de ian en fin d’audience : 8 mois de prison ferme et 600 euros au titre des dommages et intérêts !
[...]
Pour ses proches et ami-es il est une évidence, au vu des faits et des poursuite engagées, que Ian subit un acharnement policier et judiciaire lié à son combat politique, contre les violences d’Etat, à son soutien aux familles de victimes de crimes policiers, aux mutilé-es, aux blessé-es et aux victimes de violences judiciaires ; ainsi qu’à son implication tant au niveau local que national, et international. Ce n’est en effet pas la première affaire au cours de laquelle ian est poursuivi sur la base de procès verbaux mensongers établis par des policiers et d’accusations affabulatoires de violences. Dans ce dossier, les mentions au TAJ et l’identité politique de ian sont encore une fois venues donner à l’affaire une couleur politique, transformant une affaire anodine en procès politique.
Ian a 10 jours pour interjeter l’appel, avec le risque que les institutions judiciaires engorgées de Montpellier sanctionnent cet appel d’une peine plus lourde encore. Justice expéditive, sur-judiciarisation et frénésie policière s’associent dans une fuite en avant, une politique de la “tolérance zéro” qui conduit à la construction de nouvelles prisons, un machine à enfermer, briser des vies pour préserver aveuglément et autoritairement une “tranquilité publique”. La tranquilité au prix des libertés, on a compris le message : l’Etat policier et judiciaire avance à pas de géants avec des politiciens, des juges, des procureurs, des cadres de police qui n’ont pas de yeux, pas d’oreilles, mais une grande bouche qui vocifère et légifère frénétiquement derrière ses murailles barbelées, bardées de caméras et gardées par une horde policière aux abois, débridée et incitée à mordre sans retenue. Présomption de culpabilité, délit d’intention, justice expéditive, préventive et punitive, partialité politique des magistrats, droits de la défense piétinés, procès inéquitables, le système judiciaire, encouragé par une politique revancharde, anxiogène et xénophobe, montre chaque jour davantage le masque grimaçant d’une grande imposture.
Il est toujours temps de réagir.
Le collectif Désarmons-les !
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