« Vite, vite, devisez et fondez des canons de 50 centim. et mettez-les en les traînant tous — vieux, femmes et enfants — pour les placer en position sur les hauteurs du sud pour attaquer les Huns par derrière… Armez-vous. Faites un effort surhumain — c’est comme cela seulement que la France reconquerra le droit et la force d’inspirer de sa civilisation, de ses idées de liberté, de communisme, de fraternité [entre] les peuples de l’Europe… Ne laissez pas ces atroces conquérants de nouveau écraser la civilisation latine… Ici, avec les amis anglais, nous faisons tout pour qu’on presse l’envoi des renforts… il faudra se défendre comme des bêtes FÉROCES… »
P. Kropotkine. Lettre à Jean Grave (2 septembre 1914)
in Un cas de démence sénile : M. Jean Grave et autres textes
(l’anarchie & l’en dehors)
Sommaire
« Poubelle ! » par Mauricius
« Jean Grave » par Le Photographe
« Les Mangeurs d’Individualistes » par René Brochon
« A propos d’une viste à M. Grave » par E. Armand
« Un cas de démence sénile : Monsieur Jean Grave » (l’en dehors)
Notes
Vivre leur vie comme ils l’entendent, voilà ce que revendiquent les anarchistes individualistes depuis la Belle Époque jusqu’à nos jours et qui a toujours irrité les anarcho-communistes.
Dans les pages des Temps Nouveaux, cette irritation prenait des airs de sainte inquisition, tant les accusations lancées contre les individualistes par Jean Grave étaient tissées de mensonges et confinaient au délire. Au fil des numéros de ce journal, les anarcho-individualistes se voyaient ainsi insultés de « bourgeois », de « mouchards » et carrément de « proxénètes » par « le porte-parole du mouvement anarchiste le plus réactionnaire en France » (L’Assoiffé).
Face aux boulets calomnieux envoyés par Jean Grave (alias « le blond de la rue Brocca ») et des adeptes du communisme kropotkinien, les anarchistes individualistes ne restèrent pas sans voix. Leurs ripostes étaient parfois dures, leur langage parfois sarcastique et a minima fleuri comme on le lira dans cette brochure.
Ses contre-attaques, en partie reproduites ici, furent publiés dans l’anarchie, journal cofondé par Albert Libertad et Anna Mahé. Les réquisitoires calomnieux des Temps Nouveaux sont quant à eux consultables sur des sites web et dans des centres d’archives.
En complément, on pourra lire Les Bandits Rouges (Editions l’Assoiffé), un petit livre qui faisait un retour sur la condamnation sans appel des illégalistes par la même team anarcho-communiste française. Errico Malatesta, qui fut pourtant un fervent opposant à la Première Guerre Mondiale (contrairement à Jean Grave et à ses quelques fidèles), se mettait presque au diapason de ces derniers pour condamner les anarchistes expropriateurs.
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