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Raison du refus :
À propos de Black Lives Matter (BLM)
envoyé le 21/04/21 Mots-clés  amérique du nord   répression policière   religions & mysticisme  

À propos de Black Lives Matter (BLM)
http://mouvement-communiste.com/documents/MC/Letters/BLM%20VF.pdf

À propos de Black Lives Matter (BLM)

Le refus de nommer les classes

Ce qui caractérise BLM, c’est le refus de la notion de classe et, par-là, de la lutte des classes. Les Noirs sont présentés comme une population homogène sans contradictions en son sein. Même si le terme de capitalisme est parfois employé dans leurs textes de référence, il est présenté comme une détermination parmi d’autres de la société « blanche » qui oppresse « les Noirs » (quid des autres « colorés » ?). Les Noirs doivent ainsi obtenir réparation, voilà en extrême synthèse le programme de BLM. Une fois les réparations arrachées, les Noirs seraient enfin prêts pour bâtir une contre-société noire, séparée des autres composantes de la population. Une contre-société peuplée de quartiers noirs, d’entreprises noires, d’associations noires, d’églises noires, etc. Ce projet séparatiste ne contemple guère de place pour les autres qui n’ont pas la peau sombre.

L’idéal de BLM est de transformer le Color blindness(1) en Non Black blindness, c’est à dire en se désintéressant de tous ceux qui ne sont pas Noirs. Pour en revenir à la définition du capitalisme par BLM, elle identifie le capitalisme aux seules grandes banques qui, bien sûr, devront être remplacées par des banques noires. Jolie contradiction, si l’on pense que le financement de BLM, dans les six derniers mois de 2020, a été centralisé par le fonds spéculatif de Georges Soros. Cette réduction du capitalisme au système de crédit tire son origine de l’alter-mondialisme pour qui la finance, c’est l’ennemi, dédouanant ainsi le capital productif où en revanche se loge l’exploitation des ouvriers. En fait, BLM ne s’occupe que de la « répartition des richesses » dont les Noirs doivent, selon lui, obtenir une plus grosse part.

Quelles que soient les possibilités que des points du programme de BLM aboutissent, jamais BLM n’indique comment obtenir cela de l’État. Et pour cause, car pour BLM, l’État se résume en les forces de répression (Police, Justice) ET les subventions publiques. Dans ces conditions, il est normal que cette organisation n’appelle pas les Noirs à s’organiser par eux-mêmes mais seulement à se constituer en groupes de pression. Cela dit en passant, quelles qu’aient été les limites et erreurs du programme du Black Panther Party (BPP) de 1966, c’est se moquer du monde de prétendre que celui de BLM en est l’héritier....

Un peu d’histoire

Black Lives Matter a été créé en août 2013 par trois femmes noires - Alicia Garza(2), Patrisse Cullors(3) et Opal Tometi, toutes pourvues d’un passé militant(4) - à la suite de l’acquittement de George Zimmerman(5), l’assassin par balles du jeune (17 ans) Trayvon Martin, abattu froidement en février 2012. Black Lives Matter était à l’origine un simple « #hashtag » référé à cet épisode raciste. En 2014, BLM obtient une visibilité nationale après les événements de Ferguson.

BLM est une nébuleuse qui comprend un site, un mouvement et un parti, le tout agglomérant différents groupes préexistants. Son réseau compte 34 sections, le mouvement est en revanche décentralisé et repose « presque uniquement sur une direction locale, plutôt que nationale ». Selon Patrisse Cullors, l’organisation du mouvement « est souvent spontanée et n’est pas dirigée par une personne ou un groupe de personnes ».

En 2016, une coalition de plus de 50 organisations, connue sous le nom de Mouvement pour les vies noires a publié une plate-forme, Vision 4 Black Lives(6), tirée en partie du programme en dix points du BPP de 1966 (voir plus loin). Démontrant les frictions entre les différents groupes de militants opérant sous la bannière du BLM Movement, en août 2015, Campaign Zero(7) a présenté son propre programme politique et n’a pas signé la plate-forme générale. Entre-temps, le groupe influent Black Youth Project 100(8) s’active en soutenant de nombreuses initiatives militantes.

Quant au financement, on estime que les groupes associés au Mouvement BLM ont encaissé 133 millions de dollars entre 2013 et 2018. Les organisations associées au financier milliardaire George Soros auraient fourni au moins 33 millions de dollars à divers groupes du mouvement BLM depuis 2016(9). BLM vient de publier son bilan financier pour 2020(10). BLM a reçu 90 millions de dollars en 2020 avec un budget de fonctionnement de 8,4 millions de dollars.

Arrière-pensées et non-dits

La nébuleuse BLM couvre un vaste spectre, depuis des éléments séparatistes et anti-Blancs, à ceux qui veulent faire pression sur les élus comme BLM PAC (Political Action Committee)(11). À l’autre bout par rapport à BLM PAC, on trouve, par exemple, Daunasia Yancey(12), une militante de BLM, qui déclare : « Nous sommes une organisation radicale, avec une politique radicale, et nous avons des tactiques radicales. Il n’y a aucun moyen d’adoucir cela » Quoi qu’il en soit des tactiques adoptées par les nombreuses composantes du mouvement, on peut affirmer que BLM n’affiche pas d’hostilité « raciale » envers les Blancs. En revanche, il ressort sans ambiguïté que BLM est totalement indifférent au sort des sans réserves de couleur différente de la noire.

« L’affirmation "les vies noires comptent" n’est pas une proposition anti-blanche. Elle contient un "aussi" non-dit mais implicite, comme dans "les vies noires comptent aussi", ce qui suggère que la déclaration est une déclaration d’inclusion plutôt que d’exclusion. Cependant, les blancs qui continuent à mal interpréter l’affirmation de la valeur de la vie des Noirs comme étant anti-blancs suggèrent que pour que les vies des Blancs aient de l’importance, les vies des Noirs ne peuvent pas en avoir. C’est un principe fondamental de la suprématie des Blancs. Elle est contraire à ce que le mouvement Black Lives Matter représente, à savoir la simple proposition selon laquelle "les vies noires ont aussi de l’importance Le mouvement Black Lives Matter exige que le pays affirme la valeur de la vie des Noirs de manière pratique et pragmatique, notamment en s’attaquant à l’écart croissant entre les richesses des différentes races, en réparant les écoles publiques en difficulté, en luttant contre les problèmes d’inégalité de logement et d’embourgeoisement qui continuent à pousser les personnes de couleur hors des communautés dans lesquelles elles vivent depuis des générations, et en démantelant le complexe industriel carcéral. Rien de tout cela n’est lié à la haine de la vie blanche. Il s’agit de reconnaître que le système traite déjà les vies blanches comme si elles avaient plus de valeur, comme si elles étaient plus dignes de protection, de sécurité, d’éducation et de bonne qualité de vie que les vies noires. Il faut que cela change.(13) »

Un autre élément à garder en mémoire est la forte influence de la religion sur BLM. Faut-il rappeler que ML King était pasteur et que les églises protestantes (notamment les Méthodistes) avaient déjà joué un grand rôle dans le mouvement des droits civiques des années 1960 ? À la lecture d’un article(14) de The Conversation, on apprend que BLM n’est pas une création démoniaque comme le prétendent les pentecôtistes pro-Trump mais baigne dans la bienveillance, le bouddhisme, la religion animiste, la résilience. Tricia Hersey(15) a déclaré qu’elle considère les corps humains comme des « sites de libération » qui relient les Noirs américains au « créateur, aux ancêtres et à l’univers ». Elle décrit le repos comme une pratique spirituelle pour la guérison et la résistance de la communauté et les siestes comme des « portails de guérison ». Hersey relie cette conviction à son éducation dans l’Église pentecôtiste noire de « Dieu en Christ »(16), où, explique-t-elle, « j’ai pu voir le corps être un véhicule pour l’esprit ».) Finalement, selon Erika Gault(17), chercheuse à l’Université d’Arizona, avec Black Lives Matter, « nous voyons en fait plus de religion, et non moins » même si « l’Église noire n’est pas le seul puits religieux dans lequel les mouvements noirs ont historiquement puisé ».

À propos de la plateforme de 2016 de BLM

La plate-forme s’articule en six points principaux : les réparations pour les torts passés et présents faits aux Noirs, des investissements dans l’éducation et la santé, la justice économique et des emplois réservés, contrôle communautaire sur les institutions, la refonte du système politique américain et le respect du droit des manifestants(18).

En lisant ce texte, il en sort clairement que BLM est un mouvement interclassiste de contestation interne au système si l’on en juge de ses objectifs politiques. La réforme de la police et du système judiciaire est, en extrême synthèse, le premier grand thème de son programme. Une réforme qui comprendrait notamment la baisse des ressources allouées aux forces de répression, l’épuration des flics racistes, une justice moins discriminatoire envers les Noirs, etc. BLM inscrit ainsi son action sur ce terrain dans l’application de la Constitution.

L’autre aspect notable de la politique de BLM est la revendication d’une redistribution plus équitable des revenus en faveur des Noirs, ce qui correspond à une approche des problèmes de type syndical corporatiste. Celui-ci n’est certainement pas le terrain de combat du prolétariat car la politique redistributive (notamment par la voie de l’« équité fiscale » et le développement des « services publics ») représente le principal obstacle idéologique dans les pays capitalistes avancés à la reprise d’une lutte massive sur les salaires. De plus, dans l’esprit de BLM, telle politique redistributive plus équitable devrait concerner uniquement les Afro-américains dévoilant pleinement le potentiel de division des classes subalternes que l’action et la pensée de cette organisation recèle.

LIRE LA VERSION COMPLETE DE MOUVEMENT COMMUNISTE / Annexe B : à propos de Black Lives Matter (BLM)
http://mouvement-communiste.com/documents/MC/Letters/BLM%20VF.pdf

NOTES

1 C’est l’indifférence à la couleur de peau, c’est-à-dire le fait de dénier l’existence du racisme.
2 Voir : https://www.npr.org/2020/10/18/924701747/black-lives-matter-co-founder-on-her-new-book-the-purpose-of-power
3 Voir : https://nypost.com/2020/06/25/blm-co-founder-describes-herself-as-trained-marxist/ Ce site n’est pas un site « progressiste » mais il y a plein de vidéo de PC où elle reconnaît « être marxiste »
4 Voir : https://time.com/collection/100-most-influential-people-2020/5888228/black-lives-matter-founders/ et https://www.ft.com/content/71efd9a2-c1bb-47b6-b4c5-7795b1a66cac et https://www.politifact.com/article/2020/jul/21/black-lives-matter-marxist-movement/
5 5George Zimmerman(né en 1983) était au moment des faits coordinateur des groupes de voisins vigilants du quartier fermé Twin Lakes à Sanford, en Floride.
6 Voir : https://m4bl.org/
7 Voir : https://en.wikipedia.org/wiki/Campaign_Zero
8 Voir : https://en.wikipedia.org/wiki/BYP100
9 https://www.opensocietyfoundations.org/
10 https://apnews.com/article/black-lives-matter-90-million-finances-8a80cad199f54c0c4b9e74283d27366f
11 Voir : https://www.politico.com/news/2020/10/09/black-lives-matter-pac-428403
12 Voir : https://www.bostonmagazine.com/news/2015/01/29/education-daunasia-yancey/
13 Voir : https://www.phillyvoice.com/video-black-lives-matter-organizer-tells-white-people-get-back/
14 Article du 14/09/2020, voir : https://theconversation.com/far-from-being-anti-religious-faith-and-spirituality-run-deep-in-black-lives-matter-145610, traduit en français et diffusé le 13/11/2020.
15 Voir : https://en.wikipedia.org/wiki/Tricia_Hersey
16 Voir : https://en.wikipedia.org/wiki/Church_of_God_in_Christ
17 Voir : https://africana.arizona.edu/people/egault
18 Voir :https://m4bl.org/policy-platforms/reparations/

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[BLM :] Un mouvement antiraciste contre la police mais en défense de l’État...

Les bavures policières sont fréquentes aux États-Unis. Depuis la longue révolte de 1965-1968, elles donnent lieu à des affrontements sporadiques qui ne se transforment pas en émeutes à l’exception près de celles, en avril-mai 1992, qui ont suivi l’acquittement des policiers ayant tabassé Rodney King, en mars 1991, à Los Angeles(2), de l’assassinat d’Oscar Grant par un garde de la compagnie de métro, le BART, le 1er janvier 2009, à Oakland(3), et l’assassinat de Michael Brown à Ferguson en août 2014(4). L’assassinat de George Floyd, le 25 mai 2020 à Minneapolis, a déclenché un mouvement contre les bavures policières, la police et le racisme qui a encore engendré des nouveaux meurtres de Noirs(5). Le mouvement a duré, après son moment fort en juin, jusqu’en octobre et a compté, au total, 5 750 manifestations sur tout le territoire américain et dans des villes de toutes tailles. La journée du 31 mai a vu 450 000 personnes descendre dans la rue et celle du 6 juin, 500 000(6) (7). Un trait important de ces actions collectives à souligner a été la participation massive des Blancs et des Hispaniques. Dans leur grande majorité les défilés se sont déroulés sans incidents notables. Ce mouvement a donc été d’une ampleur inédite depuis les années 1960 tant par sa durée que par son extension territoriale. Il s’est pourtant affaissé progressivement. Ses participants exigeaient plus de « justice » et l’arrêt des bavures policières.

Dans plusieurs grandes villes (Minneapolis, Seattle, Portland, etc.) les protestataires ont adopté le mot d’ordre « Defund the police » (supprimer ou réduire le budget de la police). Une revendication qui explicite en soi le périmètre politique dans lequel s’est situé ce mouvement. La plupart de ses militants ont choisi de camper dans le cadre de la dialectique démocratique de l’État, sans exprimer des pratiques politiques d’organisation autonome, capables de tracer les premières lignes d’un autre ordre social que celui du capital.

Les mouvements démocratiques qui ne sont pas en mesure de transcroître en abandonnant dans leur développement les illusions démocratiques bourgeoises, en bâtissant concrètement et par le combat contre les forces de la conservation et de l’ordre des espaces de liberté individuelle et collective se vouent définitivement à la subalternité en s’exposant à l’intégration par les différents corps intermédiaires de l’État, politiques, associatifs ou syndicaux. Les seuls mouvements libertaires qui ont une chance de garder leur indépendance sont ceux qui ne demandent rien à l’État, qui savent imposer leurs propres revendications et qui reconnaissent en le prolétariat l’acteur de toute véritable transformation révolutionnaire de la société.

Demander l’éloignement de la police des quartiers pauvres, exiger le licenciement des policiers les plus violents, etc. n’est par ailleurs pas une solution pour les sans-réserves qui vivent dans des zones d’habitats dégradés. Pour rendre leur existence plus viable, il faudrait aussi que les polices informelles (dealers, trafiquants, gangs en tous genres) qui tiennent ces quartiers en coupe réglée et qui rivalisent de violence anti-prolétarienne et de barbarie avec les milices de l’État soient neutralisées à leur tour. En cas contraire, on court le risque (comme c’est déjà le cas dans bon nombre de quartiers dits à risque des métropoles du capital du monde entier) que des secteurs importants des populations les plus pauvres agglutinées dans ces habitats concentrationnaires se tournent vers les défenseurs « officiels » de la loi et de l’ordre existant, donc vers la police et ses supplétifs légaux. Des exemples récents (Seattle, Minneapolis et Portland(8)) montrent que le retrait de ces derniers des quartiers « sensibles » s’est soldé par l’accroissement des agressions envers les habitants. Particulièrement visés, les commerçants font appel à des gardes privés renforçant ainsi la militarisation de ces territoires. Seule une organisation prolétarienne ample et militante pourrait casser ce cercle vicieux en instaurant un autre ordre, voué à la défense des prolétaires contre toutes sortes de troupes ennemies, des flics aux gangs en passant par les milices privées.

BLM, un empilement d’idées anti-ouvrières(9)

Expression d’une saine colère contre les agissements des forces de répression, il s’est néanmoins agi d’un mouvement démocratique d’une rare faiblesse politique et mal structuré. Un mouvement que les médias ont voulu attribuer exclusivement à la nébuleuse BLM. Par-delà ses divergences internes, BLM prétend corriger les excès de la dictature du capital en défendant la démocratie américaine par l’application de la Constitution. L’État, son monopole de la violence, ne sont jamais remis en cause. BLM a bien servi la campagne du candidat démocrate à la présidence des États-Unis, et le Parti démocrate en général, tout en aiguillonnant la mobilisation des partisans de Trump autour de la défense « de la loi et de l’ordre ». La question de l’exploitation capitaliste, de l’appartenance de classe, n’occupe aucune place significative au sein de BLM.

Ce conglomérat de cercles locaux très hétérogènes, mais à direction centralisée, exprime une idéologie partagée : le refus de la notion de classe et, par-là, de la lutte des classes. Ce rejet est allé jusqu’à stigmatiser des intellectuels noirs qui ont juste rappelé la dimension de classe de la condition des Noirs pauvres(10). Les Noirs sont présentés, par BLM, comme un groupe homogène sans contradictions en son sein, défini par une oppression fondamentale de type racial, issue directement de la période esclavagiste. Sur ces éléments liminaires d’appréciation se greffent des développements idéologiques plus sophistiqués élaborés autour de concepts tels le capitalisme « racisé », la blanchité et autre intersectionnalité. On traitera de cela plus loin dans le texte(11).

« Le mouvement Black Lives Matter exige que le pays affirme la valeur de la vie des Noirs de manière pratique et pragmatique, notamment en s’attaquant à l’écart croissant entre les richesses des différentes races, en réparant les écoles publiques en difficulté, en luttant contre les problèmes d’inégalité de logement et d’embourgeoisement qui continuent à pousser les personnes de couleur hors des communautés dans lesquelles elles vivent depuis des générations, et en démantelant le complexe industriel carcéral. Rien de tout cela n’est lié à la haine de la vie blanche. Il s’agit de reconnaître que le système traite déjà les vies blanches comme si elles avaient plus de valeur, comme si elles étaient plus dignes de protection, de sécurité, d’éducation et de bonne qualité de vie que les vies noires » (11)
Major Misconceptions About the Black Lives Matter Movement(12).

L’idée de fond est que le « système » dessert les Noirs et favorise les Blancs dans tous les domaines de la vie. Dans sa lettre à W. Borgius du 25 janvier 1894, Friedrich Engels affirme : « Nous considérons les conditions économiques comme conditionnant en dernière instance le développement historique. Mais la race est elle-même un facteur économique(13) ». Mais, comme le remarque Amadeo Bordiga dans son « Facteurs de race et de nation dans la théorie marxiste(14) », si « la race a été un facteur économique plus décisif dans les gens préhistoriques », c’est « la nation, entité beaucoup plus complexe, [qui l’est] dans le monde contemporain.(15) ». La question centrale est ainsi de savoir d’abord si les Noirs sont des « citoyens de seconde zone », s’ils sont les seuls à pâtir de discriminations et, ensuite, si la forme d’oppression qu’ils subissent est aujourd’hui comparable à celle de l’époque de l’esclavagisme moderne issu de la colonisation, et est encore fonctionnelle au mode de production capitaliste dans l’aire nord-américaine.

MOUVEMENT COMMMUNISTE
EXTRAIT DE « RACES » ET CLASSE OUVRIÈRE AUX ÉTATS-UNIS
http://mouvement-communiste.com/documents/MC/Letters/LTMC2148%20FRvG.pdf

NOTES

2 Voir : http://mouvement-communiste.com/documents/MC/Reviews/rmc_4_los_angeles_1.pdf et les autres PDF.
3 Voir : https://observers.france24.com/fr/20100709-oscar-grant-jeune-noir-tue-policier-fait-toujours-bouillir-oakland-etats-unis 4 Une annexe sur les évènements de Ferguson est disponible ici : http://mouvement-communiste.com/documents/MC/Letters/Ferguson%20vF.pdf. />5 Atlanta, Kenosha, Waukegan ou encore Philadelphie.
6 Voir : https://www.nytimes.com/interactive/2020/07/03/us/george-floyd-protests-crowd-size.html Cet article ne contient pas des listes précises de manifestations ni de nombre de manifestants par journée.
7 Voir : https://acleddata.com/2020/09/03/demonstrations-political-violence-in-america-new-data-for-summer-2020/
8 Voir l’article « Abolish the Police ? Those Who Survived the Chaos in Seattle Aren’t So Sure », paru le 7 août 2020, dans le New York Times in https://www.nytimes.com/2020/08/07/us/defund-police-seattle-protests.html
9 Une annexe regroupant le détail de la pratique et des positions du conglomérat BLM est disponible ici : http://mouvement-communiste.com/documents/MC/Letters/BLM%20VF.pdf. />10 https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2020/09/18/thomas-chatterton-williams-glenn-loury-coleman-hughes-les-anticonformistes-de-l-antiracisme_6052654_4500055.html
11 Autre caractéristique de BLM : l’instrumentalisation de la religion. Selon un article de The Conversation (« Far from being anti-religious, faith and spirituality run deep in Black Lives Matter ») paru le 14 septembre 2020, (in https://theconversation.com/far-from-being-anti-religious-faith-and-spirituality-run-deep-in-black-lives-matter-145610),BLM baigne dans la bienveillance, le bouddhisme, la religion animiste, la résilience. Citée dans l’article, Erika Gault, chercheuse à l’Université d’Arizona, rappelle qu’avec BLM, « nous voyons en fait plus de religion, et non moins » en soulignant que « l’Église noire n’est pas le seul puits religieux dans lequel les mouvements noirs ont historiquement puisé ».
12 Voir : https://richmondpledge.org/wp-content/uploads/11-Major-Misconceptions-About-the-Black-Lives-Matter-Movement.pdf
13 Voir : https://www.marxists.org/francais/engels/works/1894/01/18940125.htm
14 Publié, en 1953, dans Programma comunista n°. 16, 17, 18, 19 et 20.
15 Voir : http://www.sinistra.net/lib/bas/progra/vako/vakomfidif.htm


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