Extrait de https://lundi.am/Gentioux-Association-de-malfaiteurs-du-15-juin
Appel à rejoindre le comité 15 juin
Nous, premiers témoins et soutiens des personnes mises en cause par les arrestations du mardi 15 juin en Creuse et en Haute-Vienne, avons vu des policiers armés et cagoulés arrêter six personnes mardi 15 juin, scènes brutales(jusqu’à défoncer une porte ouverte !) et choquante pour les voisins et amis présents sur place ayant assisté à la débauche de moyens parfaitement disproportionnés déployée : la Sous Direction Anti Terroriste (qui s’est déjà tristement illustrée en Limousin lors de l’affaire Tarnac), le Peloton Spécial d’Intervention de la Gendarmerie, la police judiciaire et la gendarmerie du secteur, rien que cela.
Ce furent deux cents agents, des dizaines de véhicules investissant des villages(à Gentioux, Cieux, Bussière-Boffy), cernant des habitations pour interpeller, menotter, questionner et perquisitionner. Des opérations qui se sont déroulées en huit endroits différents dont Limoges visant 12 personnes dont six furent l’objet d’arrestations musclées et gardées à vue dans divers commissariats et gendarmeries à Limoges, Saint Junien, Bellac ... Gardes à vue pouvant durer jusqu’à 96h.
Ils ont entre 50 et 70 ans : une directrice d’école, une potière, un plombier, une menuisière, un chargé de cours à l’université et une infirmière, à avoir fait les frais de ce déploiement policier. Déploiement qui ressemble, comme en son temps l’« affaire de Tarnac », à une vaste opération de renseignement et de mise sous pression de personnes (trop rares) qui agissent au quotidien, pour défendre une autre idée de ce que vivre veux dire, contre la dégradation des conditions de vie sur terre et les atteintes constantes à la dignité humaine. L’ordonnance de placement sous contrôle judiciaire d’une des trois inculpé.e.s stipule très sérieusement que : « les deux femmes partagent de nombreuses idéologies en lien avec le souci d’une préservation de la nature (notamment la forêt limousine), ou encore le refus de voir installer des équipements technologiques (compteurs Linky, 5G) » en guise de caractérisation de leur soi-disant parcours de « radicalisation » !
On les soupçonne de « destructions matérielles en bande organisée portant atteinte aux intérêts de la Nation » et d’« association de malfaiteurs » suite à deux événements : l’incendie, en début d’année, d’antennes TDF de diffusion de la TNT et de la téléphonie mobile, et celui un an auparavant de véhicules Enedis.
Rien en tout cas qui ressemble de près ou de loin à des actes de terrorisme, alors que ce sont bien les moyens de l’antiterrorisme (SDAT, garde-à-vue prolongée) qui sont employés : la seule répercussion de l’événement en question a été une coupure de télévision de quelques jours. Absolument rien qui justifie qu’on déploie un dispositif aussi démesuré.
C’était sans compter la montée de la violence d’État qui s’est opérée ces derniers temps à l’égard de tout citoyen par les moyens de plus en plus étendus donnés aux forces de police et l’élargissement des mesures d’exception de plus en plus intégrées au droit commun.
L’opération ressemble à un coup de filet assez large et mal ajusté pour faire du renseignement sur des gens dont les engagements humanistes déplaisent au pouvoir. Quatre perquisitions ont même été menées chez des personnes convoquées finalement en tant que témoins ! L’amalgame et le spectre de "l’ultra gauche" sont agités dans un discours grossier qui justifie la mise en scène policière.
Nous constituons aujourd’hui un comité de soutien pour que ces personnes, prises malgré elles dans la trame de cette sordide pièce de théâtre politique ne soient pas isolées et puissent se défendre contre la violence qui leur est faite sans se retrouver broyées par cette grande machine à fabriquer des ennemis intérieurs que nous avons déjà trop vue à l’œuvre.
Nous constituons également ce comité pour dénoncer ensemble la radicalisation sans frein d’un pouvoir qui use de terreur et de surveillance pour masquer sa peur d’avoir un jour des comptes à rendre à tous ceux qu’il maltraite au quotidien.
Ce mardi 15 juin, c’est donc six personnes qui furent interpellées, et six de plus (ainsi que deux enfants) qui subirent intrusion policière, perquisition et saisies de matériels (non encore restitués aux personnes n’ayant pas de charges judiciaires) ; trois jours plus tard, seules trois des personnes ciblées étaient poursuivies, et les autres relâchées sans charges.
Ce mardi 15 juin et les suivants, c’est aussi des dizaines de soutiens qui commencèrent à se mobiliser pour dénoncer une police et une justice qui se permettent de surveiller et inquiéter n’importe qui, n’importe quand, n’importe comment.
REJOIGNEZ-NOUS, INTERVENEZ, PARTICIPEZ AU COMITÉ 15 JUIN !
MULTIPLIONS LES TEXTES, POÈMES, BANDEROLES, INTERVENTIONS PUBLIQUES,
POUR DÉNONCER CE NOUVEAU DÉLIRE DE L’ÉTAT POLICIER !
DÉFENDONS-NOUS !
COMITE15JUIN at RISEUP.NET | FACEBOOK : SOUTIENARRESTATIONS15JUIN
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