La lutte contre l’État fait partie de la lutte contre le patriarcat.
Quelques mots de la compagnonne anarchiste Mónica Caballero
Il y a deux ans, un jour comme aujourd’hui, le 8 mars, les rues des
principales villes du territoire dominé par l’État chilien étaient
pleines de milliers de personnes qui, avec des couleurs, des cris, des
slogans, du feu et des barricades visibilisaient et/ou attaquaient la
plaie machiste. Aujourd’hui, seuls quelques corps sont présents dans les
rues. Beaucoup préfèrent attendre les changements tellement promis par
le nouveau gouvernement confortablement à la maison, des changements qui
promettent d’en finir avec le machisme hétéropatriarcal chez les
habitant-e-s de ce territoire.
L’expectative de nouvelles politiques publiques et de réformes sur les
“questions de genre” a suscité un espoir chez une partie des groupes et
individualités féministes, des dissidences sexuelles et dans
pratiquement tous les secteurs chupa banderas sociaux-démocrates.
Les attentes et espoirs en sont malheureusement restés là, parce que
l’hétéro-patriarcat ne prendra pas fin avec une quelconque réforme
légale ou des aides sociales.
Malheureusement, l’hétéro-patriarcat fait partie du système économique,
social et culturel qui nous domine. Il est partout ! Nous le trouvons
dans la manière dont nous nous voyons nous-mêmes et dont nous voyons les
autres. Dans la manière de nous relationner, dans la façon dont ils nous
soumettent etc. Il n’y a personne qui ne soit affectx par le patriarcat,
mais sans aucun doute les attaques machistes ne sont pas les mêmes pour
les hommes que pour les femmes ou les personnes trans, queers, les
pédés, les lesbiennes, sans les victimiser ces 5 catégories sont les
plus touchées.
Aujourd’hui le pouvoir s’habille à la mode, il prend des allures
féministes et de dissidences sexuelles, Et pourquoi ne le ferait-il
pas ? Si tout le monde a sa place dans la fête démocratique, tout le
monde peut être représenté dans les institutions, nous pouvons toutes et
tous avoir les mêmes droits constitutionnels.
Les puissant-e-s peuvent revêtir tels ou tels atours afin de se
maintenir au pouvoir, tout comme ils et elles peuvent mettre en œuvre
diverses initiatives pour améliorer les conditions de vie des femmes et
des dissidences sexuelles, mais l’exercice du pouvoir et de la
domination étatique ne se terminera pas autant.
Les changements dans la forme et la manière dont les puissant-e-s
“humanisent” la sujétion, ou créent un appareil répressif plus tempéré,
ou proclament des lois plus inclusives pour différents collectifs, ne
devraient pas faire partie des luttes de celles et ceux qui veulent
réellement la destruction radicale de toutes les formes d’oppression.
Pour que quelque chose change radicalement, nous devons toutes et tous
agir sans délégué-e-s ni intermédiaires, et sans attendre.
Aujourd’hui ce sont celles et ceux qui n’attendent pas que d’autres
brisent leurs chaînes qui sortent dans la rue, celles et ceux qui
veulent détruire le patriarcat ici et maintenant.
Action directe contre le macho !
Que toutes les institutions brûlent jusqu’à leurs fondations !
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