Bonjour, Merci pour votre initiative.
J’en profite pour dire mon avis sur ce "noeud". Je suis content qu’il soit constaté et j’espère que la parole va se libérer et que les militants vont trouver un terrain d’entente. Pour moi la cause est l’isolement qui conduit aux réseaux qui conduit au GAFAM.

Instagram, Facebook, Google sont spécialistes pour créer des produits à partir de beaucoup de nos profondes aspirations, à partir de ce que l’on aime, y compris nos convictions politiques

Cette récupération des luttes par les réseaux sociaux a pollué le débat en dictant une certaine façon de lutter est socialement plus clivante et grumelante : il y a qu’à voir l’état de la gauche de façon générale, ou on essaie de recoller pleins de rêves qui semblent divergeants.

A l’image des réseaux, le débat se fait entre petites tribus d’individus esseulés, crispé, immédiat, moins dialectique, moins développant. Sur des plate-formes YouTubiforme, où n’importe quel menteur peut se faire passer pour sérieux. Où un mot-clé, un fétiche, un cliché, une image suffit pour déclencher un torrent d’émotion.

Seule pour recoller cette fragmentation individualiste, on use d’une maladroite colle tantôt "bienveillante", tantôt "mélanchoniste" qui prends mal. Bref, une division qui appelle un règne. Comme par hasard cette fragmentation est causée par un web possédé, on le sait, par des capitalistes technophiles en col roulé, souvent enfants gâtés des élites, brainstormant dans des piscine à boules, souhaitant que la convergeance des lutte se fasse en sauce californienne, à savoir une espèce d’arche de noé bling bling...

Ainsi, au risque dans froisser certains, je pense vraiment qu’il ne faut pas se leurrer. Le wokisme, androgynat, méta-corps, montée des idées américaines ressorties(type gender studies), l’écologie pittoresque aux accents magiques et autres utopies dématerialisantes, mélant l’arc an ciel LGBT au nuancier Pantone des start-up, mignoneries de façades assorties d’une langue managériale tranchante, d’anglicismes et "be yourself" entrepreunarial.. tout cela sont une seule et même chose : un produit idéal du marché, et non une lutte réelle à mes yeux ! Fausse bonne idée totale !

Méfions nous, corps perdus, de cette attitude de caméléon libéral macroniste, qui joue de notre l’appétance que peut susciter une image.

Car comme toute publicité, gadgets et produits "modernes", ils s’adressent à la part de nous la plus noble et désireuse de justice, mais au contraire notre part individualiste, la plus consommatrice, la plus impatiente, la plus infantile , bref la moins critique, la moins solidaire.. Fausse bonne idée...

Je regrette que ce point fasse souvent bondir certains militants confondant parfois une blessure d’égo avec une saine colère indignée et politique face à l’injustice.
Surtout quand les GAFAM mettent le paquet pour semer la confusion en ce lieu (notamment en faisant en sorte que les luttes soient à la mode, "stylées")

Cette influence des GAFAM me rends profondément triste, triste de voir que certains militants LGBT (Pas tous, j’insiste, tout ça est très grumelé) semblent par exemple s’être épris à concevoir un esprit pur et non genré libéré du corps !

Cela est bien joli, mais induit une perte de repère, plonge in fine dans la confusion,
N’oublions pas : l’"esprit maître du corps" a toujours été l’apanage des puritains et des cathos de manif pour tous, qui, au nom d’un esprit "angélique" rectifiaient les homosexuels. Laissons ces postures exagérément innocentes aux cul-bénis qui ne peuvent vivre sans un maître-Dieu.

Le corps est déterminant, quoi que l’on fasse ! Ce n’est pas du sexisme discriminatoire mais bien du matérialisme libérateur.. Une pensée qui a toujours permis que la gauche, sociale écolo ou communiste s’entende pour bâtir ses idéaux. Autrefois, l’argument d’excellence pro-homosexualité était "c’est naturel" et la nature c’est pas toujours tout joli, et c’est très bien ainsi.. de la moustache de josé bové, au sueur et cambouis de l’ouvrier, les caricatures de Charlie et du Canard enchaîné...

Ainsi, il me semble du bon sens de s’entendre de ne plus juger sur des attributs biologiques (couleur, sexe, âge). Ainsi le racisme, la misogynie, ne doivent pas être permis, de la même façon que les "ok boomers" ou "ok millenials" ou la critique du vilain "mâle blanc hétéro" et ce genre de quolibets qu’on trouve dans le débat. Ça me semble vraiment problématique d’un point de vue de l’image que les mouvements renvoient.

Bref à mes yeux il faut se méfier, le Capital n’a jamais été aussi surveillant et sournois. l’isolement et les GAFAM. Voici le problème.