“C’est un documentaire sur l’amitié, la guerre et une facette de l’Ukraine qui est souvent passée sous silence.” Voilà en quelques mots comment Popular Front résume Frontline Hooligan, court documentaire de 28 minutes sur une part méconnue de la résistance ukrainienne. Jake Hanrahan a partagé un peu du quotidien de membres du Hoods Hoods Klan alors qu’ils se préparaient pour rejoindre le front à l’Est du pays, dans le Donbass, où les combats font rage et où quelques membres du groupe seraient déjà.
Au sein du bataillon anti-autoritaire rattaché à la Force de Défense Territoriale
Créé en 2006, le Hoods Hoods Klan est l’unique de groupe de supporters à assumer des positions anti-racistes dans des tribunes ukrainiennes gangrénées par les groupes ultra-nationalistes, suprémacistes blancs ou simplement néo-nazis. Ce qui en a longtemps fait une cible privilégiée pour tous les autres, tout en contribuant à faire sa renommée. Mais depuis 2019 et la faillite de l’Arsenal Kiev, ce sont des hooligans « sans équipe ».
“Pendant plus de dix ans dans le football, on s’est battu avec des gars violents, donc ce n’est pas nouveau pour nous. […] Aujourd’hui nos ennemis ne sont plus les gars des autres équipes de football ukrainiennes, mais les porcs russes.”
Au lendemain de l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes, le groupe – qui s’y préparait – s’est transformé en une unité de soldats qui s’est intégrée au bataillon anti-autoritaire formé au sein de la Force de Défense Territoriale, mise sur pied en 2014 au moment de l’invasion en Crimée et du déclenchement des premiers combats dans le Donbass. Ils participent à la coalition composée d’antifascistes et d’anarchistes ukrainiens connue sous le nom de “Comité de Résistance” et sont en lien avec les activistes de l’Opération Solidarité, chargée de l’aide matérielle aux combattant.e.s anti-autoritaires.
La parole précieuse des antifascistes ukrainiens
Comment se sont-iels retrouvés là ? Quelles sont leurs motivations ? Comment accordent-iels leurs convictions antifascistes et anarchsites avec les exigences de la guerre ? Quelques-unes des questions auxquelles le documentaire s’efforce d’apporter des réponses, sans fuir la complexité de la situation pour cette fraction minoritaire obligée de composer avec les courants d’extrême-droite, surpuissants dans les rangs des combattants ukrainiens. Ce que les intervenants du documentaire, qui assument le choix de prioriser la résistance populaire ukrainienne face à l’impérialisme russe et au projet macabre de Poutine, ont néanmoins tendance à minimiser.
Une ligne de conduite qui leur vaut d’être snobés par une certaine partie de la gauche antifasciste européenne qui a adopté une position pro-russe. Malgré tout, les antifascistes qui soutiennent cette frange anti-autoritaire de la résistance ukrainienne ne manquent pas. Le club anglais de Clapton CFC est de ce camp-là. Il organise dans son club house du Old Spotted Dog Ground une projection-débat, en présence de Jake Hanrahan le 13 juillet prochain et tous les bénéfices seront reversés au Hoods Hoods Klan.
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