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Combien compte la vie d’une personne ?
envoyé le 22/10/22 Mots-clés  antifascisme  

Combien compte la vie d’une personne ?
Très peu pour les États, quand c’est des pauvres qui meurent.
Dans les guerres, qui sont toujours totales pour les couches sociales les plus basses de la société. Par une exploitation qui est tellement enracinée qu’elle semble être devenue, sous le nom de travail, la caractéristique principale de nos vies. Un vol de vie. Par une technologie qui nous ôte toute liberté, et nous réduit à son image : froide comme la mort.

Mais pour les amant.es de la liberté, comment ne pas faire la différence entre les responsables de la domination et les autres personnes, celles et ceux qui, à des niveaux et dans des formes différents, la subissent ?

On a donc été choqué.es par un texte paru sur le blog « Sans nom », « site anarchiste d’agitation » (toutes les citations entre guillemets sont extraites de l’article en question ou de la présentation du site) le 2 octobre dernier. Le titre est « Paraguay : beau comme des milliers de machines à voter qui partent en fumée » (on peut le lire ici : https://sansnom.noblogs.org/archives/13752).

Le titre reprend la rhétorique facile typique à ce site et à une certaine tendance anarchiste. On prend un fait divers dont on ne sait strictement rien, encore mieux si c’est à l’autre bout du monde ou dans un patelin perdu (d’où aucune voix contraire s’élèvera contre des mystifications), et comme dans les dissertations des bons élèves on tord les faits de façon à les faire coller à ses dogmes à soi. Dans ce cas précis, par exemple, rien laisse supposer que l’incendie du Tribunal supérieur de justice électorale soit autre chose qu’un accident. Mais voilà qu’avec un peu de savoir-faire journalistique il est présenté comme un exemple de « l’agir ici et maintenant contre la domination ».
Jusqu’ici rien qui surprend ni détonne, dans le populisme habituel et les sempiternelles fantasmes d’une révolte qui gronderait partout et en tout temps, avec lesquels cette tendance nous a suffisamment saoulé.es.

Cependant, dans la stupide banalité de leur propagande idéologique, un palier a été franchi.
Un fonctionnaire de ce tribunal est mort dans l’incendie. Il s’appelait José Aníbal Ortiz, il avait 39 ans. Nous ne savons pas qui il était (Sans nom se borne à dire qu’il était « coordinateur électoral du département de Concepción », c’est-a-dire un cadre moyen).
L’auteur.e de l’article nous en informe sans état d’âme, ielle ne cite même pas son nom. Comme si c’était un simple dégât collatéral. Ça ne vaut même pas la peine de s’y attarder trop. La vie d’une personne lambda ne vaut pas la peine qu’on perde du temps, quand on peut s’enthousiasmer pour « un tel gâteau flambé ». Un incendie d’origine inconnue, à 10 000 kilomètres de distance.

Nous ne savons pas si José Aníbal Ortiz était quelqu’un de bien ou pas, nous ne connaissons pas ses idées ni sa vie. Mais précisément à cause de ça nous ne pouvons pas accepter que sa mort puisse être traitée comme un accident, un petit pépin dans « l’incendie de plus d’un tiers des machines à voter du pays », dont on devrait se réjouir en dépit de tout.

Perdre sa vie ou donner la mort peut parfois être nécessaire pour changer le monde. Mais cela ne peut pas et ne doit pas être banalisé. Des camarades au Rojava sont mort.es ou ont tué leurs ennemis, les soldats du fascisme religieux. Les mouvements révolutionnaires de toutes le époques ont tué leurs ennemis. Patrons, flics, juges et autres responsables de la misère de ce monde. Mais rares ont été ceux et celles qui ont « tiré dans le tas » ou qui l’ont justifié de manière acritique. Cela a toujours, et justement, posé des problèmes d’ordre éthique, qu’on pourrait résumer par la phrase « nous ne sommes pas comme eux et nous ne voulons pas le devenir ».

Ce n’est pas en acceptant sans sourciller la mort d’une personne comme tant d’autres ou avec des envolées lyriques (comme le final de la présentation du site : « Parce que ce n’est que du négatif que pourra surgir le positif d’un monde complètement autre ... il reste un sûr moyen de cueillir la joie tout de suite ... Détruire passionnément ! ») qu’on pourra créer (parce qu’est-ce qui vous fait penser qu’il pourrait surgir tout seul ?) un monde complètement autre.
Ça sera (aussi) par un questionnement constant sur notre agir, sur sa cohérence et son caractère éthique, qui nous différencie de la domination. Ou pas.

quelques anarchistes

*****

Notes :

https://sansnom.noblogs.org/archives/13752

PARAGUAY : BEAU COMME DES MILLIERS DE MACHINES À VOTER QUI PARTENT EN
FUMÉE

2/10/2022

Jeudi 29 septembre 2022, un incendie s’est déclaré au cœur de la
capitale paraguayenne, Asunción, pour ravager le Tribunal supérieur de
justice électorale (TSJE), soit l’instance suprême du pays en la
matière. Dans ce gigantesque brasier, les milliers d’urnes électroniques
qui y étaient stockées ont également été réduites en cendres… en ne
pouvant désormais plus servir à la primaire interne du 18 décembre
prochain des grands partis politiques, ni à l’élection présidentielle
prévue en avril 2023.

Selon Jaime Bestard, président de cet organe judiciaire, environ « 8.500
urnes électroniques et leur matériel électoral » sont parties en fumée,
conduisant à la création immédiate d’un « comité de crise » pour
enquêter sur les causes de cet incendie, contre lequel 300 pompiers ont
lutté en vain pendant près de six heures. En vain, puisque tout a brûlé
à l’intérieur, et que le bâtiment devra certainement être démoli.

Selon la presse locale, un fonctionnaire du tribunal (coordinateur
électoral du département de Concepción) est décédé dans son bureau suite
à l’inhalation des fumées, rouvrant un début de polémique sur
l’évacuation de la centaine de membres du personnel alors présents, dans
un pays où ce sujet est particulièrement sensible depuis la tragédie de
2004 – bien que cela n’ait rien à voir dans ce cas*. Quant à l’incendie
du Tribunal supérieur de justice lui-même, il aurait précisément démarré
« à l’heure de la sieste » (vers 14h) dans le bloc G du bâtiment… celui
où se trouvaient les urnes électroniques et les serveurs informatiques
du système électoral national.

Concernant les dégâts précis évalués quelques jours plus tard, ce sont
en réalité 7 780 machines à voter (sur les 22 000 dont disposait le
Paraguay) qui ont été consumées par l’incendie, mais aussi l’ensemble
des équipements nécessaires au Système de Transmission des Résultats
Électoraux (TREP). Soit un kit composé à chaque fois des éléments
suivants : une imprimante spéciale pour émettre un « bulletin TREP »
vierge avec puce RFID remis aux électeurs par le président du bureau de
vote, plus un notebook avec écran tactile sur lequel choisir son
candidat après y avoir inséré ce bulletin (ladite « machine à voter »),
plus un scanner pour lire le QR code imprimé sur le bulletin après que
la machine l’ait recraché afin que l’électeur puisse vérifier qu’elle a
correctement codé son choix, ainsi que deux modems internet pour que la
machine à voter puisse envoyer en temps réel les résultats au système
central de décompte, plus un appareil utilisé pour lire la puce RFID du
bulletin au cas où le QR code ne serait pas reconnu par le scanner… ce
qui fait un autre bon paquet de matos parti en fumée, en plus des murs
du Tribunal supérieur de justice électorale et de son déjà vilain stock
de « máquinas de votación ».

Enfin, et puisqu’il fallait bien une belle cerise sur un tel gâteau
flambé
, Dominick Ramírez (directrice-adjointe des technologies de
l’information du tribunal) a tenu à préciser le 1er octobre dans une
interview, que le fournisseur officiel des urnes électroniques du pays
venait de lui annoncer qu’il serait impossible de les remplacer avant
bien longtemps… vu l’actuelle pénurie en semi-conducteurs de leur
constructeur chinois ! Ce qui n’a évidemment pas manqué de provoquer de
passionnants débats locaux à propos du manque brûlant de machines à
voter, comme « faut-il élargir les horaires de vote électronique ou
reporter le scrutin du 18 décembre prochain ? » et « la compagnie
d’assurance du Tribunal paiera-t-elle à temps les 10 millions de dollars
de dégâts normalement couverts, afin de pouvoir louer quelques machines
d’occaz au Brésil voisin ? », etc.

Tout cela, avant qu’un membre éminent de feu le Tribunal électoral
suprême, Cristhian Ruiz Díaz, son directeur financier, ne suggère
d’utiliser tout bêtement les téléphones portables pour remplacer une
partie du matériel détruit, afin de « scanner le QR code imprimé [sur
chaque bulletin validé] par la machine à voter, pour le transmettre
directement au siège central de la justice électorale ». Et c’est ainsi
que le plus pauvre des pays d’Amérique latine –où plus de 80 % des
terres cultivables sont possédées par 2,6 % de propriétaires terriens
qui en ont fait le quatrième exportateur mondial de soja
(transgénique)–, risque paradoxalement d’avoir la dictature formelle de
la majorité la plus technologiquement avancée du continent. Celle où
tous ceux qui se sont réjouis de l’incendie de plus d’un tiers des
machines à voter du pays parce qu’ils souhaitent la destruction du
pouvoir plutôt que sa délégation, pourront désormais tourner leur regard
vers les antennes de téléphonie mobile pour achever le travail…

[Synthèse de la presse paraguayenne, 2 octobre 2022]

* Le 1er août 2004, 400 personnes sont mortes dans l’incendie accidentel
d’un complexe commercial à Asunción, après que les propriétaires aient
cadenassé ses portes afin d’empêcher les clients de partir sans payer

*****

Recommencer à zéro. Toujours. Ne rien lâcher. Jamais. Voici donc un
nouveau site anarchiste d’agitation, qui rappellera peut-être quelques
souvenirs enthousiastes à certains –comme le fut pendant le Grand
confinement Démesure auquel nous avons emprunté la maquette–, et de
mauvais peut-être à d’autres. Qu’importe pourtant, puisque la seule
question qui vaille n’est bien entendu pas celle de la nostalgie, mais
celle du présent, de l’agir ici et maintenant contre la domination, dont
nous entendons recenser quelques traces non exhaustives.

Et puisque l’art avisé de la collection sied plus aux musées qu’à une
guerre sociale vivante qui ne connaît pas de trêve (pas même sanitaire),
ces brèves seront régulièrement accompagnées de réflexions variées pour
que la pensée et l’action puissent vibrer de concert.

Enfin, si en cette période particulière de pandémie il paraît que plus
rien ne doit demeurer comme avant, que ce soit alors au moins vers un
processus insurrectionnel qui mettra à bas ce vieux monde de flics et de
fric, d’autorité et de soumission, plutôt que de s’adapter une fois de
plus à l’existant et à ses impératifs. Parce que ce n’est que du négatif
que pourra surgir le positif d’un monde complètement autre, et pas d’une
alternative ou d’un aménagement vers le moins pire, il reste un sûr
moyen de cueillir la joie tout de suite – comme le disait déjà un vieux
compagnon : Détruire passionnément !

juin 2020


envoyé le 22 octobre 2022 Alerter le collectif de modération à propos de la publication de cet article. Imprimer l'article
Compléments
  • 25 octobre 2022 16:49, par Lm

    Merci pour le partage, c’est clair que ya pas à débattre qu’on ne peut se réjouir de la mort de quelqu’un dont on ne connait pas les idées. Je trouve que c’est la grande idée très forte et de ce texte critique : « Nous ne savons pas si José Aníbal Ortiz était quelqu’un de bien ou pas, nous ne connaissons pas ses idées ni sa vie. Mais précisément à cause de ça nous ne pouvons pas accepter que sa mort puisse être traitée comme un accident ». Gros big up pour ce point de vue. Il fait du bien à entendre.

    Le romantisme insurrectionnaliste ça va bien 2 minutes.

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