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Raison de la mise en attente :
POURQUOI J’AI QUITTÉ LE COLLECTIF LES DÉVALIDEUSES ?
envoyé le 15/11/22 Mots-clés  luttes féministes   racisme  

Ce n’est pas avec un enthousiasme débordant que j’écris cet article, encore moins qu’il est publié. Néanmoins, il semble que la mise au point soit nécessaire pour pouvoir continuer paisiblement de mon côté, sans devoir repasser par l’étape des explications à chaque fois.

Pourquoi ai-je pris mes distances avec le collectif handi-féministe Les Dévalideuses ?

Autant vous prévenir dès le départ, cette histoire n’a rien d’original et n’est que la variation d’un même schéma qui se répète inlassablement, dans tous les milieux. Dans le meilleur des cas, il y aura peut-être quelques leçons à tirer de cette histoire pour celleux qui ont vécu (ou vivent encore) quelque chose de similaire et celleux qui souhaitent en éviter la reproduction. Mais soyons clairs, je ne gagne rien à le faire, au contraire, si ce n’est la satisfaction d’avoir pu cette fois faire plus que subir en silence.

Historique

J’ai rejoint Les Dévalideuses à l’aube du premier confinement, il y a une éternité mais en fait non. J’ai mis un petit moment à prendre mes marques et peu à peu fais ma place. Dès le départ, certaines choses m’ont mise assez mal à l’aise, sans réellement parvenir à mettre le doigt dessus. Un collectif qui se préoccupent des question lié au féministe et à l’anti-validiste certes, mais pas ou peu informé sur d’autres formes d’oppressions. Chaque membre arrive avec ses propres bagages sur le sujet. Derrière les consensus évidents peuvent alors se cacher des désaccords majeurs.

Cette connaissance n’est évidemment pas une obligation mais elle implique une chose : avoir une organisation qui se pense égalitaire sans prendre sérieusement en compte ces enjeux n’est pas possible. Une autre façon de le dire, sans une analyse des rapports de forces qui existent dans la société en générale, ceux-ci vont être amené à se reproduire même à petite échelle. C’est le principe même d’un privilège : vous n’avez pas besoin d’en être conscient·e pour qu’il s’exerce. Et moins l’organisation d’un groupe est basée sur des règles communes explicites, pire ce sera.

Pendant près de deux ans, j’ai été dans ce contexte, la seule personne racisée dans un groupe qui a compté officiellement jusqu’à 18 membres.

Token

Dans ce type de dynamique, il est souvent difficile de savoir quand une action relève d’une « maladresse » qui tient de l’ignorance, ou un acte ouvertement raciste. La plupart du temps c’est souvent les deux. En en étant la seule témoin, il est aussi facile de douter de ces perceptions. Pour avoir dû fréquenter des milieux majoritairement blancs pendant une grande partie de mon existence, je sais cependant avoir une grande tolérance pour ce type d’interaction. La capacité à tolérer la violence étant une réponse bancale à une situation bancale, pas une qualité.

Une violence qui par ailleurs est d’autant plus difficile à identifier dans un environnement qui en surface porte des valeurs féministes, anti-racistes, bref des trucs de gauche quoi. Si vous lisez le manifeste*, qui m’a, à l’époque, donnée envie, vous y retrouverez des notions de justice sociale et d’équité. Des valeurs revendiquées qui laisseraient croire à une implication politique qui s’étend au-delà de ses problématiques et/ou oppressions propres.

Cependant, dans un groupe basé sur des idéaux de justice sociale, je n’aurais pas dû avoir à « faire mes preuves » pour que ma parole et mon travail soient pris au sérieux au même titre que les autres membres. Je n’aurais pas non plus dû avoir à expliquer le principe du privilège blanc, ou prendre une grande inspiration à chaque comportement limite.

Il n’aurait pas non plus été nécessaire que pour la tenue d’un événement où j’avais souligné l’aspect problématique en amont, il ai fallu attendre la condamnation publique d’autres militant·es pour que l’affaire soit prise au sérieux.

Backlash

Suite au Backlash concernant l’événement précédemment cité, une conversation en ligne s’est tenue sur le racisme global présent dans les milieux de luttes handicapés. Celui est dénoncé depuis longtemps par plusieurs militant·es, notamment afroféministes (pour les archives). Alors que « les Dévalideuses » re-publiaient des articles sur le sujet (devinez l’auteure) et s’en sortait sans trop d’égratignure, une toute autre discussion avait lieu parmi nous.

En interne, une membre du collectif avait tenu des propos ouvertement racistes sans plus de réactions du reste. Sans aucun protocole de gestion de conflits ou aucune réflexion en amont sur la façon de gérer ce type de problème, il me fut proposé une médiation. Une des règles qui m’a semblé essentielle pour m’organiser avec le collectif était explicitement : pas de pédagogie. Je ne suis pas là pour ça, c’est fatigant, et il existe pleins de ressources accessibles. Le but d’une médiation est de trouver un terrain d’entente entre deux partis égaux. Il m’a fallu expliquer en quoi avoir une médiation concernant des actes racistes en étant uniquement entouré de personnes blanches était complètement inadapté.

Je n’ai pas pris le temps d’expliquer en quoi cette proposition pouvait en elle-même constituer une forme de violence en m’obligeant à justifier mon refus. Ni en quoi le fait d’instrumentaliser son ou ses handicaps pour justifier et excuser ses comportements oppressifs est inacceptable. C’est un procédé tellement classique qu’il en devient même une blague. Car la plupart des personnes racisées, en particulier celles fréquentant les milieux militants ont déjà subi des situations dans lesquels le handicap réel ou supposé d’une personne était brandi comme une carte d’immunité. Ça génère des deux côtés une stigmatisation et une méfiance qui n’était pas nécessaire.

La conclusion de cette histoire a été le départ d’elle-même de la membre peu de temps après. Cette situation aurait pu déclencher une sérieuses remise en question du fonctionnement du collectif et de ses hiérarchies internes. Ce ne fût pas le cas. Entre un système de gouvernance indéfinie, l’absence de gestion effective des conflits, voir mes propos pris au sérieux seulement lorsque la réputation du collectif entrait en jeu était la goutte de trop. J’ai pris un break de quelques mois du collectif, le temps que celui-ci prenne des positions plus claires.

Fool

À ce stade j’avais encore la croyance que la majorité du groupe tendait vers un fonctionnement plus équitable qui permette à chacune de bosser paisiblement. J’avais conditionné un éventuel retour à 4 points :

une réelle formation des membres sur les questions de racisme notamment lié aux questions du validisme
l’absence de mixité (qui concerne aussi des aspects de classe, d’éducation, …) n’est pas souhaitable et il faudra activement faire en sorte de la changer.
une mise au point publique suite aux écueils commis
la création d’un environnement plus serein pour toutses
J’ai réintégré le collectif, bossé à m’en épuiser avec au final la sensation de m’être fait avoir. La décision du collectif est allée dans ce sens, mais presque neuf mois après, les bonnes volontés n’ont pas donné lieu à des actions concrètes. Choisir entre subir un environnement délétère ou abandonner un espace après avoir investi tant d’énergie n’est pas une décision facile. Entre temps, les micro-agressions ont continué et d’autres conflits ont éclaté parmi les membres, eux aussi restés en suspend.

Voilà donc la recette pour créer consciemment ou non, un entre-soi qui exclut l’apport des minorités. Ce qui est décrit plus haut est encore très fréquent dans les groupes militants ou associatifs. Parce qu’il y a une image à tenir, une cause commune à défendre, le rejet n’est jamais frontal. Il s’agit le plus souvent d’une passivité de celleux qui bénéficient du statu quo. Pour ajouter à l’absurde, il est souvent demandé explicitement à celleux qui en subissent les conséquences de remédier à la situation. Vous êtes le problème, je ne suis pas votre solution.

Conclusion

Avec le temps passé le sentiment qui domine en écrivant est la tristesse plus que la colère. Ce collectif et ce que je pensais contribuer à construire était important pour moi. Il m’aura fallu un certain temps pour en faire le deuil et accepter que malgré une bonne volonté affichée, la situation n’allait pas changer. La question demeurait alors, combien de temps j’allais l’accepter ? Ironiquement, je sais que ces mots provoqueront probablement plus de réactions, même je ne dit rien de nouveau. Je n’ai plus envie de participer malgré moi à préserver l’image d’un collectif qui, comme beaucoup, a ses propres casseroles. Accorder le bénéfice du doute me paraît souvent nécessaire pour s’organiser avec d’autres humain·es, il y a aussi d’autres fois où se préserver passe par l’intransigeance. La mienne est intervenue déjà bien trop tard.

Dans la plupart des cas, l’option la plus sage est de sortir sagement par la petite porte pour éviter toutes répercutions négatives. Je ne gagne rien à en parler publiquement, plutôt l’inverse. Je sais que l’impact sur le groupe sera probablement temporaire et négligeable. Rien d’original. Rester silencieuse et prétendre que rien n’est arrivé n’était juste pas une position tenable pour moi. Je sais aussi que d’autres ont été en conflits et ont choisi de partir (sans rien dire) devant la passivité auquel elles ont fait face et je pense à elles.

Toute mon expérience avec les Dév n’a évidemment pas été faite que d’interactions pesantes. Derrière le groupe, il y a des personnes, des camarades de luttes. C’est avant tout un fonctionnement général que je déplore ici, pas quelques actions individuelles (le tout plus que la somme des parties, tout ça). J’ai pu frôler des doigts à quoi ressembleraient une culture et une solidarité handi qu’encore trop peu de gens ont la possibilité d’expérimenter, et l’envie sincère d’y contribuer. Cela a façonné la militante que je suis aujourd’hui et permis de voir quels étaient mes combats. Faire partie d’un collectif donne une force et une confiance incroyable. On peut ainsi être plus ambitieux·se que ce que permettent nos personnes fatiguées, et c’est aussi plus fun. Faire partie des Dévalideuses m’a permis d’avoir accès à des lieux d’expression qui ne m’auraient jamais été accordés par ailleurs. Probablement que la plupart des journalistes qui m’ont parlé ne m’auraient jamais accordé leur tribune autrement.

Je ne sais pas comment évoluera ce groupe, ou si un travail sérieux et sincère de déconstruction sera entamé. En rejoignant Les Dévalideuses, mon but était d’apprendre, de créer des ressources et de rendre visibles les luttes anti-validistes. Pas uniquement pour des universitaires curieux mais d’abord et surtout pour celleux qui auraient besoin d’entendre et de lire sur ce qu’ielles peuvent vivre, et de comprendre qu’ielles ne sont pas seules. Il n’a jamais été de générer du profit, de devenir un outil de communication pour des institutions discriminantes, ou de servir de carte de visite pour la carrière et l’enrichissement personnel des plus avantagées.
Mon objectif n’a pas changé, c’est juste les moyens qui seront différents.

*extrait : “Nous ne ne voulons pas d’un féminisme qui néglige de regarder ses propres privilèges, comme le féminisme blanc, bourgeois, et les populations les plus discriminées auront toujours notre priorité.” _ “Toutefois nous nous sentons profondément liées et proches des luttes (…) et plus généralement à toutes les discriminations (…) dans un esprit intersectionnel tel que l’a développé Kimberlé Crenshaw à propos des femmes noires.

IL Y A 6 JOURS ON NOVEMBRE 08, 2022 AT 4:45 PM
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disabilitysocial justiceperformative activismactivismfeminismableist nonsenseableismwhite feminism

https://www.harrietdegouge.fr/post/700367339562106880/pourquoi-jai-quitt%C3%A9-le-collectif-les-d%C3%A9valideuses


envoyé le 15 novembre 2022 Alerter le collectif de modération à propos de la publication de cet article. Imprimer l'article
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