Il fut un temps ou « agent-e provocateur-ice » était balancé à toutes les sauces pour discréditer la critique et surtout faire taire les opposants au pouvoir des appareils, qu’ils furent communistes ou anarchistes. Et oui, c’est pas un scoop, même chez les anarchistes le pouvoir de dominer autrui existe sous ses mille et un stratèges directs et indirects… L’anathème « agent provocateur-ice » étant passé de mode, même chez les pires crapules marxistes-léninistes, il fut un temps remplacé par « petit-e bourgeois-e », bien que celui-ci soit toujours en vigueur surtout contre les féministes, puis par « saboteur-euse », « militant-e radical-e » etc.
Depuis quelques années c’est l’accusation de « troll-e » ou de « trollage » qui est balancée à la légère sur le web, sur le modèle calqué (ou claqué, au choix) des gauchistes en modes automates balançant des « fascistes » à tout bout de champ et banalisant ainsi le fascisme par la même occasion.
Vous critiquez des positions indéfendables de telle orga, tels actes de domination et autre coup bas de militant-e-s ? Vous ne pouvez être qu’un-e troll-e ! D’autant plus si cette orga/militant-e jouït d’une aura prestigieuse ! (L’idolatrie n’épargne personne, ni le copinage…) On l’a encore bien vu avec la LFI lorsque des « têtes pensantes » ont été accusées d’agression(s) et ses milliers de souteneur-euse-s.
Ca aurait pu être ridicule et franchement prêter au rire si c’était qu’une fiction, si en conséquence de ces accusations proférées pour réduire aux silences la critique (des accusations proférées à tort et à travers par des gestionnaires d’espaces ouverts aux publications d’articles et aux réactions), s’il n’y avait pas des victimes réelles de leur autoritarisme. I-e-ls se revendiquent « anti-autoritaires » mais sont de très mauvais pratiquant-e-s de l’anti-autoritarisme. Pour leur défense I-e-l-s se revendiquent « neutres » mais la neutralité n’existe pas en politique, il y a toujours des partis pris et les leurs sont toujours celui des dominants, des fonctionnaires du militantisme et leur pouvoir de bureau.
Des féministes gueulent sur tel connard ?
— Trollage !
Des antiracistes gueulent sur tel pourri ?
— Trollage !
Un leader est conspiraciste ?
— Trollage !
Et c’est sans fin parce que le connard, le pourri et l’autre crapule de leader sont « connus », ou sont leurs potes, ou parce qu’ils « font autorité », jouissent d’une « légitimité » décrétée par Dieu-sait-qui.
Une citation pour finir et tout à fait applicable à leurs pratiques de petit-chef de clavier (Poutine engage bande de fumiers) :
« Le but de la propagande est de produire le découragement des esprits, de persuader chacun de son impuissance à rétablir la vérité autour de soi et de l’inutilité de toute tentative de s’opposer à la diffusion du mensonge. Le but de la propagande est d’obtenir des individus qu’ils renoncent à la contredire, qu’ils n’y songent même plus ». (Georges Orwell devant ses calomniateurs, EDN, 1997)