Bonjour à toutes et à tous
Je vous fais parvenir mes notes sur le livre de Thierry Ribault « Contre la résilience à Fukushima et ailleurs » car il est utilisé actuellement dans des discussions ou des propositions de discussions contre le nucléaire, comme référence obligée ou presque.
C’est bien sûr important qu’il y ait de telles discussions et propositions d’activités. Car, comme vous le savez, le nucléaire et le thermonucléaire (celui-ci militaire pour l’essentiel) ont le vent en poupe, relativement du moins (si nous ne nous en tenons pas aux effets de manches de Macron) dans de nombreux pays. Je dis relativement car, par exemple, les usines de retraitement pour le Mox ferment les unes après les autres, l’usine Mox de Dessel en Belgique, l’usine Mox de Sellafield en Angleterre, etc., ou leur construction est abandonnée en cours de route : faillite totale du projet de retraitement et de production de Mox, Orano associé à Chicago Bridge & Iron Company aux USA, difficultés énormes et répétitives sur des décennies pour créer l’usine Mox Orano-Japan Nuclear Fuel Limited à Rokkasho, abandon du projet d’usine de retraitement Orano-CNNC dans la province du Jiangsu, en Chine continentale, vu les résistance massives des irradiés potentiels, etc. Pour des raisons à la fois d’instabilité et de coût du Mox. Aucun réacteur civil au monde ne peut fonctionner exclusivement au Mox sous peine de catastrophe et même les deux EPR installés en Chine utilisent du combustible habituel mélangé au Mox. Or, les EPR français que le monde entier attend, aux dires de la propagande étatiste hexagonale, sont prévus pour utiliser du Mox, rien que du Mox.
En France, comme dans nombre de pays nucléaristes, le programme militaire thermonucléaire est relancé depuis plusieurs années dans la plus grande discrétion, bien avant les projets pharaoniques annoncés autour de l’EPR. Les installations obsolètes sont en cours de démantèlement (pour quarante ans !), en particulier les réacteurs Célestin de Marcoule de production de tritium, indispensable pour faire démarrer les réactions thermonucléaires dans les têtes des missiles. Par suite, le CEA a fait diverger depuis trois ans le réacteur militaire RES, spécialisé dans la réalisation des réacteurs embarqués et la production de tritium (depuis trente ans en France, les Célestins ne produisaient plus de plutonium 239 de longue vie, dont les stocks s’accumulent, mais du tritium de courte vie, dont il faut recharger tous les dix ans les têtes à l’usine militaire de Valduc sous peine d’en faire des pétards mouillés mais radioactifs).
Vu la situation au niveau du nucléaire, vu en particulier les projets en cours, civils et militaires, vu les exercices d’acceptation du nucléaire qui sont prévus jusque dans les cours d’école, il est clair que nous ne pouvons pas rester les bras croisés, en théorie comme en pratique. C’est dans cette optique que je critique le livre de Thierry Ribault. Car je ne vois pas en quoi il peut nous être utile, sinon à titre documentaire, au grand maximum. Pas par ses thèses qui relèvent de l’étude universitaire et qui, en matière de critique de fond du monde nucléarisé, ne nous apportent rien. Contrairement à ce que pensent des libertaires.
André Dréan
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