Un BINGO contre les JO ! envoyé le 14/04/24 - Locales
Anarchie Locale - Avril 2024 à Lille envoyé le 01/04/24 - Locales
Déjà un an ! Occupation de Lille 3 envoyé le 01/04/24 - Locales
MARS 2024 A CALAIS envoyé le 31/03/24 - Locales
Anarchie Locale - Mars 2024 envoyé le 03/03/24 - Locales
FEVRIER 2024 A CALAIS envoyé le 29/02/24 - Locales

1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | ... | 13

Spoiler JO 2024 : La flamme des CRS a fait son tour de France envoyé le 25/04/24 - Articles d’ailleurs
De la mer au Jourdain, l’égalité des droits envoyé le 21/04/24 - Articles d’ailleurs
CARTOGRAPHIE DES RESEAUX NEOFASCISTES DANS LE DEPARTEMENT DU CHER envoyé le 18/03/24 - Articles d’ailleurs
La Librairie Publico attaquée par l’extrême droite envoyé le 18/03/24 - Articles d’ailleurs
Fedayins, vous nous faites chier  ! envoyé le 08/02/24 - Articles d’ailleurs  - 1 complément
Dissolution de l’association d’extrême droite La Citadelle envoyé le 07/02/24 - Articles d’ailleurs

1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | ... | 34

Mayotte, vers une dérive génocidaire ?
envoyé le 03/11/23 par https://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article3966 Mots-clés  antinationalisme   racisme   sans frontières  

Nous avons longuement expliqué l’opération Wuambushu et la situation à Mayotte dans le numéro de Courant Alternatif de juin dernier. Nous revenons une nouvelle fois sur cette histoire. Ce qui se passe là-bas est en effet extrêmement grave. Cet article est écrit d’après les notes prises lors d’une intervention sur le sujet aux rencontres libertaires du Quercy de cet été.

Bref rappel historique

Il y avait quatre sultanats comoriens, un par île. Lors de la 1ère moitié du 19ème siècle, il y a eu un conflit important entre le sultan de Mayotte et celui d’Anjouan, l’île la plus proche, qui a entraîné une demande de protection de la France par Mayotte. De 1886 jusqu’à 1946, il y avait une seule colonie pour les 4 îles, administrée parfois depuis Madagascar, puis de Mayotte. 1946, année de la territorialisation, Mayotte est devenue le chef lieu du territoire, ce qui a permis l’apparition d’une petite bourgeoisie mahoraise fonctionnarisée. En 1958, la capitale a été transférée à Moroni, capitale actuelle des Comores. Une campagne de lobbying pour que Mayotte soit maintenue dans le giron français a commencé alors. En novembre 58, l’ensemble des notables, religieux et politiciens mahorais ont juré sur le coran fidélité à la France. En 1974-75, le vote a été favorable à l’indépendance dans l’ensemble des 4 îles, mais il y a eu 63 % de non à Mayotte. Mayotte a été alors dissociée.

Tout s’est joué en deux mois. Juste après la déclaration d’indépendance des Comores, il y a eu une chasse à l’homme à Mayotte contre les Comoriens des autres îles et les Mahorais indépendantistes. Des exactions ont été commises par des milices soroda (mot dérivé de soldat), sous le regard des autorités françaises, qui s’opposaient aux « serrez la main », sous-entendu aux autres îles. C’est alors la proclamation unilatérale de la fondation d’un conseil général de Mayotte qui va durer jusqu’en 1977 (où des élections ont lieu). Aucun document n’est resté dans les archives coloniales sur cette période, marquée par le harcèlement, etc. des opposants. Parallèlement, il y a un coup d’état à Moroni avec le célèbre Bob Denard. S’ensuivent 25 années de mercenariat, 2 présidents assassinés...

La reddition de Bob Denard en 95 a eu lieu quand il venait de destituer un 3ème président comorien que la France envoie à la Réunion en résidence surveillée. Au même moment, c’est l’instauration du visa Balladur. Pour la 1ère fois, les ressortissants comoriens ont besoin d’un visa d’entrée à Mayotte. La circulation ne s’arrête pas, sauf que maintenant il faut prendre des risques. Il y a eu environ 25 000 morts depuis. Les bateaux partent du sud d’Anjouan, 70 km de trajet. Ce n’est pas parce que les gens fuient des conditions intolérables. C’est que les conditions imposées par la France les obligent à prendre des risques. La notion d’immigration illégale à Mayotte est en effet une absurdité.

Les Comoriens, boucs émissaires

Depuis les années 80, les Comoriens servent de boucs émissaires à toute l’incurie de la gestion coloniale de Mayotte. Le problème en eau, c’est les Comoriens, les problèmes scolaires c’est les Comoriens, la saturation des infrastructures sanitaires, c’est les Comoriens, les maris qui ne veulent plus de leurs épouses mahoraises et qui trouvent mieux ailleurs, c’est les Comoriennes, etc. En 2003, un hameau de pêcheurs sans papiers en bord de mer et incendié sur ordre du maire du village, 28 cases incendiées, ce monsieur n’a jamais été inquiété en quoi que ce soit. Il y a eu des opérations de décasage sauvages avec croix rouges tracées sur les portes des baraques et autres habitats de fortune pour faciliter le travail de la police pour venir chercher les sans papiers. La police se promène depuis l’époque avec des camions bleus grillagés et charge femmes, enfants, Comoriens sans papiers, parfois sous les acclamations de la population. Et il ne s’agit pas de s’interposer en disant ça va pas ou quoi, vous êtes des gros fachos là, on se fait démonter la tête vite fait. Il y a une vraie hostilité cultivée à Mayotte vis à vis des trois autres îles.

Les femmes sont à l’avant-garde depuis la fin des années 50 début des années 60 du mouvement en faveur de Mayotte française. Ça s’explique pour des raisons anthropologiques. Mayotte comme tout l’archipel des Comores est une société matrilinéaire, c’est la lignée mères filles qui structure la généalogie familiale, cette matrilinéarité s’articule à une matrilocalité, c’est-à-dire que traditionnellement c’est la mère qui est propriétaire de sa maison, et c’est le mari qui vient habiter dans la maison de son épouse, et s’il est polygame il tourne entre les différentes maisons de ses épouses. S’il y a un problème, une séparation, la femme dispose de sa maison, c’est lui qui retournera chez sa mère.

Et c’est la raison pour laquelle le mouvement populaire mahorais s’est structuré à travers tous ces réseaux de sociabilité féminine, matrimoniale, villageoise, etc, qui ont été les fers de lance de Mayotte française. Avant l’indépendance, c’est ce qu’on appelait les chatouilleuses, dès qu’elles voyaient un notable des trois autres îles débarquer à Mayotte, à l’aéroport, elles l’agressaient, elles commençaient à le chatouiller, à lui enlever sa chemise, jusqu’à le laisser exsangue dans la poussière, sans le tuer, mais c’était une opération de harcèlement. Les femmes qui sont aujourd’hui à la pointe du mouvement pro wuambushu à Mayotte se revendiquent comme les descendantes des chatouilleuses.


Une dérive identitaire

Wuambushu n’est pas la première opération développée par l’État français. En 2019, il y a eu l’opération chikandra, chikandra c’est le nom d’un poisson extrêmement agressif qui a tendance à mordre quiconque vient se mettre dans son territoire de navigation. Vous voyez déjà l’imaginaire que mobilise le nom de ces opérations. Dans une manifestation de femmes dans le cadre de Wuambushu il y en a qui disaient à une Anjouanaise, allez, vas te jeter dans la mer. Il y a tout un imaginaire meurtrier qui est pré-génocidaire, qui affleure dans le langage, dans certaines pratiques, etc. Je fais référence au Rwanda 1994, parce que c’est exactement le même processus. La déshumanisation d’une altérité supposée, les trois autres îles ne sont absolument pas une altérité puisqu’elles font partie du même archipel, il y a l’invention d’une altérité comorienne. A partir du moment où elle est inventée, il y a ensuite sa dégradation et sa déshumanisation. Ça passe aussi par le langage.

Et à partir de là, ben tout est permis. A partir du moment où on ôte l’humanité à l’autre, on peut l’écraser comme un cafard comme on disait au Rwanda en 1994. Wuambushu ça s’inscrit dans cette logique, dans cette généalogie, et c’est porté donc officiellement par l’État français. Il n’y a aucune contradiction entre la politique procoloniale de l’État français à Mayotte, impérialiste aux Comores, et les menées des milices villageoises, les collectifs qui soutiennent l’opération Wuambushu, qui l’exacerbent, qui mettent la main à la pâte. Il y a eu plusieurs descentes dans des villages. Un propriétaire mahorais a été kidnappé par un commando cagoulé parce qu’il était accusé d’héberger des Comoriens sans papiers. Des femmes identifiées comme comoriennes ont été dégagées d’un petit kiosque lors d’une ratonnade par d’autres femmes à l’aéroport de Mayotte parce qu’elles vendaient des colliers de jasmin, qui est une tradition d’hospitalité devenue un truc touristique.

Le maire du village de Chikoni a ouvert une ligne de téléphone gratuite pour que la population puisse signaler toute situation problématique. Le mot « problématique » a été utilisé par le général de gendarmerie à Mayotte, lorsque il envoie ses flics dans les opérations de décasage il dit oui voilà au cas où il y aurait une situation problématique, on sécurise la zone, etc. Un autre maire a dit de toutes façons à un moment donné on va donner les listes des personnes indésirables. Avant l’indépendance c’était pratiqué par les soroda, il y avait une liste de gens soupçonnés d’être indépendantistes (au sens des autre îles), et les milices soroda se rendaient directement chez la personne et la sortaient. Donc il y a toujours cette idée des listes. Le premier président du Conseil Général a dit « A un moment donné, il faudra peut-être en tuer ». Ça a tourné en boucle. Estelle Defoufa, une des deux députés de Mayotte, au groupe LIOT, parle de bébés barbus pour faire allusion aux ressortissants des trois autres îles des Comores en situation d’être scolarisés sur Mayotte, c’est une manière de parler de Comoriens déjà pré-adolescents, mais qui reprennent au CE2, CM1. Mansour Kamarzine, au groupe LR, est un « grand remplaciste », il adapte la théorie du grand remplacement à Mayotte. Pour lui il y a un grand remplacement en cours des Comoriens des trois autres îles à Mayotte. Il est très remonté contre les associations qu’il appelle « droitdel’hommistes hémiplégiques ». Il appuie aussi tout un discours contre une certaine partie de la magistrature qu’il juge comme une sorte de 5ème colonne empêchant que l’opération Wuambushu se passe bien, puisque au début, avant que le premier grand bidonville ne soit détruit, il y a eu une bataille juridique à l’initiative de la présidente du Tribunal de Mayotte. Il est très remonté contre les magistrats, contre toutes les associations qui interviennent à Mayotte. Donc il y a une classe politique mahoraise qui est unanimement pour l’opération Wuambushu. Ceux qui sont contre le devenir de Mayotte ne le disent pas, c’est dangereux, même le représentant de la France Insoumise à Mayotte, s’il parle trop fort, s’il commence à protester, il est politiquement mort, et si ce n’est que politiquement, ça va.

… assumée par l’État français

Darmanin a déclaré « Nous allons détruire l’écosystème de ces bandes criminelles, et donc nous allons détruire les bangas. » Les politiciens mahorais, les collectifs, repris par la presse en France disent voilà 25 bangas détruits aujourd’hui, etc. Le Monde traduit « maison de tôle ». Traditionnellement, un banga est une petite maison en général de torchis décorée que le jeune préadolescent se construit sur la concession familiale à l’écart de la maison maternelle à l’âge de 10-11 ans pour avoir son autonomie de jeune garçon et ne plus être en contact à son âge avec les sœurs qui elles restent dans la maison maternelle. C’est quelque chose de très profond dans les sociétés bantoues pour éviter l’inceste. Mais ça montre aussi la pleine autonomie qui est concédée aux jeunes garçons pré-adolescents qui commencent à vivre à part, à se construire… A la fin des années 90, il y avait un concours de bangas qui était organisé au collège, chaque adolescent rivalisait de décorations. Encore en 2010, le mot n’avait pas de connotation péjorative. Il y a une sorte d’assimilation, de destruction du langage, le banga c’est la baraque de tôle de l’immigré comorien. C’est surprenant de voir comment un mot qui est au coeur même du processus d’individuation, d’autonomisation des jeunes garçons, est complètement dézingué et devient maintenant la lie. Tous les politiciens mahorais en parlent avec une moue de mépris. Eux-mêmes peut-être il y a trente ans ils étaient dans un banga. C’est une destruction de l’imaginaire et des cadres traditionnels de la représentation qui est vraiment d’une violence extrême.

Ça a tendance à bousculer un peu nos schémas quand on regarde d’ici, on pense qu’il y a deux sujets, il y en a un qui domine, c’est l’État français, et puis il y a des dominés qui subissent. Et là, ce qu’il faut voir, c’est que de la part d’une immense partie de la population mahoraise, il y a une autonomie d’action, une agentivité comme disent les universitaires, procoloniale qui est extrêmement importante.

L’Action Française est très impliquée à Mayotte, ils ont fait beaucoup de lobbying auprès de Chirac, Messmer, Michel Debré, le leader de l’Action Française a beaucoup oeuvré pour ça, un Mahorais aussi originaire de Grande Comore, qui s’appelle Adrien Giraud, en avançant le thème des harkis. Le leader de l’Action Française explique à Chirac, si tu lâches Mayotte, les Mahorais vont subir de la part des trois autres îles le même sort que nos harkis, ce qui est complètement délirant. Adrien Giraud, qui a tenu la Chambre de Commerce pendant 25 ans, pas un petit artisan ne pouvait monter son affaire sans lui graisser la patte, mobilisait aussi l’imaginaire des harkis, si jamais Mayotte est lâchée par la France, on sera tous zigouillés comme des harkis. Il y a une angoisse d’abandon de la part de Mayotte vis-à-vis de l’État français. C’est une sorte de pathologie collective. En mahorais on dit l’État magnégné, l’État bricolé.

Et quand on dit l’État magnégné, on fait allusion à l’état des infrastructures qui laisse vraiment à désirer, mais c’est aussi l’impression que Paris ne met pas la gomme, ne s’implique pas comme il le devrait, ça fait le jeu des immigrants comoriens, il n’est pas assez là. Wuambushu est en train d’être critiqué depuis la visite de Darmanin les 24 et 25 juin, parce que la CRS8 a quitté Mayotte d’urgence suite aux révoltes consécutives à la mort de Nahel. Il y a une insatisfaction à Mayotte, entretenue par les politiciens, depuis fin juin, par rapport aux résultats de l’opération Wuambushu. Safi Nassoulah, la leader des collectifs de citoyens de Mayotte, dit qu’il faut renvoyer tous les Comoriens sans papiers, avec une porosité entre les termes Comorien et sans papiers, qu’il faut raser toutes les cases, un discours maximaliste procolonial.

Il y a beaucoup de mariages traditionnels, devant le cadi, où donc c’est à égalité entre Comoriens, avec ou sans papiers, Mahorais, égalité devant le coran. Mais ce n’est pas reconnu comme mariage civil. Les ressortissants des trois autres îles sont ainsi rejetés dans la clandestinité juridique. Il y a un code coutumier qui reconnaît l’union et la filiation, qui représentait en 2007 la moitié des mariages. Le mariage civil, lui, ne concerne que les Mahorais. Les enfants ne sont pas considérés comme des vrais Mahorais, surtout dans les périodes tendues. [1] Il y a une destruction psychique et psycho-sociale de la jeunesse du fait de ces catégorisations et de cette violence à l’encontre de ceux qui sont désignés comme des barbares, terme que Darmanin reprend. Lorsque Darmanin est venu en juin pour faire un premier bilan de l’opération et annoncer la suite, il a déclaré au journal télévisé de Mayotte la 1ère : « On va inverser la courbe de la démographie à Mayotte. » Donc il va faire un Wuambushu de la natalité et de la nuptialité à Mayotte. C’est articulé mécaniquement aux expulsions. Dans le même entretien, il évoque les faux certificats de paternité, qui seraient en lien avec la complicité d’une partie de la population mahoraise. Ça entoure de fait d’une sorte de suspicion les unions mixtes. Ces enfants vont devenir en quelque sorte illégitimes, et sans pères légaux. Vous imaginez ce qui peut se passer dans la tête d’un enfant dont le père biologique est frappé d’illégalité. C’est aussi en lien avec le décasage et avec la notion d’espace vital. Darmanin dit que plus on va détruire de bangas de Comoriens, plus on va pouvoir construire de logements pour les Mahorais et les métropolitains. Et les collectifs mahorais tiennent ce langage là. Un bidonville a été rasé dans la commune de Kungu, et à la place il va y avoir une station d’épuration… Un autre bidonville de la même commune a été écrasé pour y construire un lycée du bâtiment.

Après quelle solution proposer ? Même une analyse de classe, ce n’est pas évident à immiscer là dedans, il y a une telle fiction identitaire qui est entretenue à Mayotte que ça occulte les disparités de classes qui sont certes importantes, mais comme ailleurs.

Sylvie

Notes

[1] Rappelons qu’une exception au droit du sol a été prévue dans la loi pour Mayotte, y être né n’y donne pas droit à la nationalité française


envoyé le 3 novembre 2023  par https://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article3966  Alerter le collectif de modération à propos de la publication de cet article. Imprimer l'article
Compléments
  • Aucun compléments d

Avertissement

Les commentaires sont modérés avant d’être visibles et n’apparaissent pas directement après les avoir proposés.

Les objectifs de commentaires sont :
- compléter l’information donnée dans la contribution
- apporter un argument ou contre-argument à la contribution
- apporter une interrogation ou un questionnement par rapport au sujet de la contribution.

Tout commentaire ne répondant pas à un de ces trois objectifs, ou étant contraire aux précédents points de la charte sera supprimé définitivement du site.

Lien vers la politique éditoriale du collectif


Commentaires modérés à priori

Les compléments de cet article sont modéré à priori : votre contribution n'apparaîtra qu'aprè;s avoir été validée par un membre du collectif.

Saisissez votre compléments

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

www.indymedia.org
africa
Ambazonia Canarias estrecho / madiaq Kenya Nigeria South Africa
canada
London, Ontario Maritimes Montreal Ontario Ottawa Quebec Thunder Bay Vancouver Victoria Windsor
east asia
burma Jakarta Japan Korea Manila QC
europe
Abruzzo Alacant Andorra Antwerpen Armenia Athens Austria Barcelona Belarus Belgium belgrade Bristol Brussels Bulgaria Calabria Croatia Cyprus emilia-romagna estrecho / madiaq Euskal Herria Galiza Germany grenoble Hungary Ireland Istanbul Italy La Plana Liege liguria Lille linksunten lombardia London Madrid Malta Marseille Nantes Napoli Netherlands Nice Northern England Norway Nottingham Oost-Vlaanderen Paris/Ãle-de-France Patras Piemonte Poland Portugal Roma Romania Russia Sardegna Scotland Sverige Switzerland Torun Toscana Toulouse Ukraine United Kingdom Valencia
latin america
Argentina Bolivia Chiapas Chile Chile Sur CMI Brasil CMI Sucre Colombia Ecuador Mexico Peru Puerto Rico Qollasuyu Rosario santiago Tijuana Uruguay Valparaiso Venezuela
oceania
Aotearoa Brisbane burma darwin Jakarta Manila Melbourne Perth QC Sydney
south asia
India Mumbai
united states
Arizona Asheville Atlanta Austin Austin Indymedia Baltimore Big Muddy Binghamton Boston Buffalo Charlottesville Chicago Cleveland Colorado Columbus DC Hawaii Houston Hudson Mohawk Kansas City LA Madison Maine Miami Michigan Milwaukee Minneapolis/St. Paul New Hampshire New Jersey New Mexico New Orleans North Carolina North Texas NYC Oklahoma Philadelphia Pittsburgh Portland Richmond Rochester Rogue Valley Saint Louis San Diego San Francisco San Francisco Bay Area Santa Barbara Santa Cruz, CA Sarasota Seattle Tampa Bay Tennessee Urbana-Champaign Vermont Western Mass Worcester
west asia
Armenia Beirut Israel Palestine
process
FBI/Legal Updates Mailing Lists Process & IMC Docs Tech Volunteer
projects
Print Radio Satellite TV Video
regions
United States
topics
Biotech

copyleft Copyleft Indymedia (Independent Média Center). Sauf au cas où un auteur ait formulé un avis contraire, les documents du site sont libres de droits pour la copie, l'impression, l'édition, etc, pour toute publication sur le net ou sur tout autre support, à condition que cette utilisation soit NON COMMERCIALE.

RSS articlesRSS articles |  Site réalisé avec spip 3.2.19 [24473]
Top