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L’idéologie de l’identité de genre est profondément misogyne et homophobe
envoyé le 06/01/24 Mots-clés  critiques des genres   LGBTQI-phobie   luttes féministes   sexisme  

Interview de Sally (de Women’s Declaration International) par Francine Sporenda

FS : Pouvez-vous nous dire comment et pourquoi la Déclaration des droits des femmes basés sur le sexe a été lancée ?

Sally : La Déclaration a été écrite en 2018, comme réponse au remplacement croissant de la catégorie du sexe par celle de « l’identité de genre ». Elle est basée sur le CEDAW (Convention pour l’élimination de toutes les formes de discriminations envers les femmes) qui a été adoptée par les Nations-Unies en 1979 et qui définit les discriminations envers les femmes comme des discriminations basées sur le sexe.

A la date d’aujourd’hui, cette Déclaration a été signée par 37 000 personnes (principalement des femmes mais aussi quelques hommes) et 570 organisations dans 170 pays.

FS : J’ai été stupéfaite quand j’ai lu (dans le livre « Womens’Rights, Gender Wrong » publié par Women’s Declaration International) que, dans certains pays d’Amérique du Sud, l’avortement et interdit mais que les hommes peuvent légalement changer leur genre sur simple auto-identification. Qu’est ce que cela nous dit sur la nature politique de ce mouvement ?

Sally : Il y a une certaine corrélation entre les droits à l’avortement et l’auto-identification, mais ce n’est pas absolu. Il y a des pays où l’avortement est illégal ou très restreint, et qui autorisent pourtant l’auto-identification. Quand nous avons démarré ce projet, nous espérions trouver des pays où le droit à l’avortement existait mais pas l’auto-identification, mais s’ils existent, nous n’en n’avons pas encore trouvé. Comme je le dis dans l’introduction du livre, ce n’est pas une bataille entre la gauche et la droite mais entre le patriarcat et les femmes. Le déni du droit à l’avortement comme l’adoption de l’auto-identification font tous les deux partie d’une offensive patriarcale contre les droits des femmes.

FS : Dans certains pays, non seulement des hommes peuvent être admis dans des refuges pour femmes victimes de violences masculines et dans des prisons pour femmes – des endroits où les femmes qui y sont détenues ont précédemment été la cible de niveaux élevés d’agressions masculines – mais même le fait que des hommes aient été auparavant condamnés pour des faits d’agression sexuelle n’est pas une raison valable pour leur refuser l’accès à ces espaces. Le livre cité plus haut mentionne le cas (au Canada) d’une femme qui a été emprisonnée pour avoir tué son violeur, qui a été ensuite violée par un détenu de sexe masculin, et à qui les autorités de la prison ont demandé de retirer sa plainte contre son violeur. Vos commentaires ?

Sally : Au Royaume-Uni, les règles ont récemment changé de façon à ce que les détenus condamnés pour des agressions sexuelles ne soient pas placés dans des espaces pour femmes mais cette règle n’est pas absolue. Et même cette règle n’a été adoptée en Ecosse qu’après une affaire très médiatisée qui a provoqué un scandale public. En 2022, en Californie, il y avait près de 290 prisonniers de sexe masculin réclamant leur transfert dans des prisons de femmes. Que l’on puisse même envisager ce transfert est choquant, si l’on considère que 70 à 80% des femmes détenues ont été victimes de violences masculines dans le passé. C’est vrai aussi au Royaume-Uni et je suspecte qu’il en va de même dans la plupart des pays du « Nord global », si ce n’est pas universel.

Permettre l’accès des hommes aux refuges pour les femmes victimes de violences, c’est ignorer totalement les traumas et l’expérience des femmes pour qui ces refuges ont été créés. Il est possible que des hommes, y compris ceux qui disent être des femmes, fassent occasionnellement l’expérience de la violence conjugale mais ils devraient créer leurs propres refuges plutôt que d’exiger d’être admis dans les refuges pour femmes. On connait le cas d’un refuge ayant été crée spécialement pour les hommes trans-identifiés mais aucun des lits disponibles n’a jamais été occupé pendant une seule nuit.

FS : Dans des prisons californiennes, non seulement les femmes détenues doivent vivre côte à côte avec des hommes qui s’identifient comme femmes mais si elles n’utilisent pas les « pronoms corrects » avec eux, elles peuvent faire l’objet d’un rapport pour comportements ou propos abusifs et insultants, ce qui peut entraîner un allongement de leur incarcération. Et même si des détenues femmes sont agressées sexuellement par un homme qui s’identifie comme femme, elles doivent utiliser des pronoms féminins pour signaler l’agression. En Ecosse, une agression commise par un transgenre mtf sera enregistrée dans les statistiques comme ayant été commise par une femme. Dans ces situations, clairement, « le droit des hommes de vivre selon le genre qu’ils ont choisi » a priorité sur la sécurité des femmes. Vos commentaires ?

Sally : Placer des hommes dans des prisons de femmes est incompréhensible pour moi. Cela démontre le manque total de considération que notre système politique a pour les femmes, pour notre droit à la dignité et même pour notre sécurité physique. Récemment, nous avons appris qu’un délinquant sexuel violent avait été placé dans un hôtel en Irlande et qu’il devait partager une chambre avec 5 femmes. Les femmes qui sont en prison sont parmi les plus vulnérables de la société et elles n’ont plus aucun lieu sûr où aller puisqu’elles sont enfermées avec des délinquants sexuels.

Nous observons la pratique absolument absurde et profondément choquante d’enregistrer des violeurs comme étant de sexe féminin dans de nombreux systèmes légaux. Ce qui a plusieurs conséquences, en plus de la pratique insultante d’obliger les femmes à faire référence à leurs violeurs en utilisant des pronoms féminins : il est impossible de mettre au point des stratégies adéquates de prévention de ces crimes si vos statistiques criminelles disent qu’il y a eu une augmentation soudaine du nombre de femmes qui commettent des agressions sexuelles et des viols, ce qui implique que les mesures pour prévenir et combattre les viols doivent viser les femmes autant que les hommes.

Il y a plusieurs juridictions où il a été exigé des femmes incarcérées qu’elles réfèrent aux prisonniers mâles en utilisant le pronom « elle » et ont été menacées de perdre des remises de peine si elles ne le font pas. Ca revient à condamner ces femmes à une peine de prison si elles se rendent coupables de « mégenrer » quelqu’un (je préfère appeler ça plus correctement « sexage »), alors que ce n’est évidemment pas une infraction pénale. Que cela se produise est révélateur de la façon dont les autorités ont été capturées par le mouvement transgenre et de ses attaques sur les femmes.

FS : En Hollande, les enfants qui sont à l’école peuvent « choisir » leur genre dès l’âge de 4 ans, et peuvent exiger l’emploi du langage inclusif avec eux (l’usage des pronoms qu’ils choisissent). Des bloqueurs de puberté sont prescrits à des filles âgées de 13 ans. Quels sont les risques, pour les garçons et les filles, de prendre des hormones leur vie durant ? Quels sont les risques des mastectomies, de l’ablation des organes génitaux masculins, et d’avoir un vagin ou un pénis chirurgicalement créés ?

Sally : Une fille de 4 ans que je connais voulait être un colis mais personne n’a envisagé de la mettre dans une boîte à lettres.

Les dommages physiques et psychologiques de ces pratiques ne sont pas discutés dans le livre. Nous savons ce que nous apprennent d’autres recherches : que toutes les interventions médicales et chirurgicales que vous mentionnez peuvent avoir des impacts négatifs à vie sur la santé de ces personnes. Les femmes à qui on a enlevé la poitrine seront, au mieux, dans l’incapacité d’allaiter leurs enfants. Et il est probable que les enfants qui auront pris des bloqueurs de puberté – et certainement ceux qui auront subi des opérations de chirurgie génitale – seront infertiles, et peut-être incapables d’avoir des relations sexuelles et des orgasmes. La testostérone produit une atrophie de l’utérus, et de nombreuses femmes qui prennent des hormones qui ne correspondent pas à leur sexe doivent subir une hystérectomie 4 ou 5 ans plus tard, même si elles ne le souhaitent pas. D’autres effets négatifs de l’usage à long terme de ce type d’hormones incluent une large gamme de sérieux problèmes de santé, tels qu’un risque accru de cancer de l’utérus et du sein.

Si vos lecteurs.trices sont intéressé.es par cette question, iels peuvent lire « Time to Think » de Hannah Barnes ou « Irreversible Damage » d’Abigal Shrier.

FS : Le nombre de filles qui désirent transitionner, se faire opérer et prendre des hormones est en augmentation, et ce phénomène semble contagieux. Quelles sont les raisons pour lesquelles des filles veulent changer de genre ?

Sally : Nous n’abordons pas cette question dans le livre. Cependant, nous savons qu’il existe des preuves de cette contagion sociale – j’ai entendu parler d’un groupe entier d’adolescentes qui étaient amies qui ont fait leur coming out trans ensemble. Aussi, c’est branché d’être « non-conformiste du genre ». J’ai parlé à des adolescentes qui disent qu’elles ne sont qu’une poignée d’élèves hétérosexuelles dans leur classe, que la plupart de leurs camarades de classe sont dans une catégorie ou une autre des options de non-conformistes du genre. Malheureusement, il y a aussi beaucoup moins d’élèves lesbiennes et de gays – il est maintenant plus probable qu’ils se définissent eux-mêmes comme « gender queer », « non-binaire » ou « trans ». Il est choquant de constater que, si des jeunes femmes ne veulent pas être vues comme lesbiennes, c’est parce que le terme est de plus en plus associé à une catégorie de pornographie, à laquelle même les enfants sont exposés, étant donné son omniprésence sur les réseaux sociaux. Et il y a une énorme pression sur ces jeunes femmes pour qu’elles se conduisent comme ce que les garçons ont vu sur les sites porno. Ce n’est pas étonnant si les filles refusent ou veulent échapper à cette version pornifiée de la féminité, étant donné ce que cela implique pour elles.

Le mouvement de l’identité de genre est basé sur un renforcement et une intériorisation des stéréotypes de genre que les féministes combattent depuis des années. Alors que moi et mes contemporaines avancent que les garçons devraient pouvoir porter des tutus roses s’ils le désirent, maintenant toute déviation par rapport à ces normes de genre sexistes est vue comme un signe que l’enfant est en fait un membre du genre opposé. Un des slogans favoris du mouvement de l’identité de genre est : « mieux vaut un fils trans qu’une fille lesbienne morte » mais il n’y a aucune preuve que les jeunes se suicident si on ne les laisse pas transitionner. La réalité est que l’identité de genre est profondément misogyne et homophobe et qu’il serait bien plus exact de reformuler ainsi ce slogan : « mieux vaut un fils trans hétérosexuel qu’une fille lesbienne ».

FS : Le livre souligne une contradiction majeure de l’idéologie de l’identité de genre : si le genre est juste une construction sociale et qu’on peut en changer sur la base d’un simple ressenti, alors pourquoi hommes transgenres prennent des hormones et se font opérer (sex reassignement surgery) pour que leur corps soit plus similaire à celui des femmes ?

Sally : Ce n’est pas les idéologues de l’identité de genre qui disent que le genre est une construction sociale – en fait, certains disent maintenant que l’identité de genre est réelle, tandis que le sexe serait une construction sociale – mais bien sûr vous avez raison de signaler cette contradiction. Certains hommes grands, barbus, musclés, génitalement intacts exigent d’être reconnus comme femmes. Ils disent que notre compréhension de ce qu’est une femme est périmée et qu’eux (les hommes) ne sont pas différents des femmes nées femmes. Mais ils disent « les autres femmes » pour impliquer qu’ils sont eux-mêmes des femmes.

D’autres hommes veulent remodeler leurs corps pour qu’il ressemble davantage à celui d’une femme – mais bien sûr cela ne peut être fait. Un néo-vagin n’est qu’une plaie ouverte qui ne peut jamais avoir aucune fonctionnalité. Et en fait, bien que pas mal d’hommes se font poser des implants mammaires ou prennent des hormones féminines, très peu d’entre eux vont jusqu’à l’ablation de leurs organes génitaux.

FS : Vous dites que le langage concernant ces hommes a évolué : on est passé de « travesti » à « transgenre » et « dysphorie de genre », et les femmes sont appelées « uterus havers » (possesseuses d’utérus), dans des documents tels que des articles médicaux ou des rapports – mais le mot « homme » n’a pas été remplacé par l’expression « possesseur de pénis ». Pourquoi ce changement unilatéral du langage et quelle différence ça fait ?

Sally : Pourquoi ? Le patriarcat. Quelle différence ça fait ? Cela rend les femmes invisibles et ça conforte la domination masculine.

FS : « Si n’importe qui peut légalement se dire une femme, alors les femmes sont légalement éradiquées ». Pouvez-vous expliquer les conséquences du remplacement de la catégorie du sexe par celle du genre dans les lois et les documents internationaux, et pourquoi ça porte atteinte aux droits des femmes ?

Sally : Nous voyons déjà certaines conséquences de l’éradication légale des femmes Cela permet aux hommes de prendre la place des femmes, par exemple dans les quotas de candidatures féminines, dans les sports (bien que, heureusement, des organisations sportives commencent à revenir au bon sens), et ça permet aux hommes d’accéder aux espaces réservés aux femmes femmes. Au Brésil, la femme qui a obtenu le plus de votes aux dernières élections est en fait un homme.

Ignorer légalement la classe de sexe des femmes cause d’immense dommages aux droits des femmes. L’usage de « genre » au lieu de « sexe » sert à cacher l’étendue et même l’existence de l’oppression et de la subordination des femmes. Permettre aux hommes de se définir comme femmes leur donne accès au peu de droits que nous croyons avoir obtenus, ce qui concrètement nous enlève ces droits. Nous ne pouvons mesurer ou même agir pour une amélioration des droits des femmes si nous ne pouvons définir précisément quels individus devraient être inclus dans la catégorie « femme ». Nous ne pouvons même pas discuter un concept relativement simple, comme l’égalité salariale, si nous ne savons pas combien les femmes sont réellement payées puisque leurs revenus sont mélangés avec ceux d’un nombre inconnu d’hommes qui cochent la case « femme » dans les enquêtes.

Nous ne pouvons envisager aucune mesure en faveur des femmes – logement, santé, taux de criminalité ou taux de victimation, accès à l’éducation et à la santé, discriminations au travail, niveaux de participation politique – pour ne nommer que quelques domaines, si nous ne savons pas qui sont les femmes. Quand les statistiques confondent ou assimilent sexe et genre, il est impossible de ventiler les données pour pouvoir donner des informations exactes sur les femmes.

Mal enregistrer le sexe des personnes peut aussi avoir des conséquences très sérieuses – il y a eu un cas tragique il y a quelques années d’un patient apparemment de sexe masculin qui a été hospitalisé souffrant de violentes douleurs abdominales. Quand le personnel médical a finalement réalisé qu’« il » était en fait une femme enceinte, c’était trop tard et le bébé est mort.

Je dois dire que je n’ai jamais compris la logique d’autoriser que le sexe incorrect d’une personne soit enregistré sur son passeport. Un passeport est une pièce d’identité qui, je suppose, décrit avec précision l’individu – et en effet, les passeports incluent une variété d’informations physiques. Mais permettre à un homme d’avoir une pièce d’identité internationalement reconnue établissant qu’il est une femme semble aller à l’encontre de cette notion. Imaginez une personne qui parait manifestement être un homme et qui se présente à un contrôle des passeports comme une femme. Qu’est ce que le malheureux agent de l’immigration est censé faire face à une telle situation ?

Il y a aussi la préoccupation croissante qu’un changement de sexe et de nom légal permet aussi aux fraudeurs, blanchisseurs d’argent et délinquants sexuels de cacher leur identité.

FS : Le livre souligne que la large reconnaissance de l’idéologie de genre équivaut à baser des lois et des institutions sur des « fantasmes personnels », plus exactement sur des fantasmes masculins. Qu’est-ce que l’autogynéphilie (AGP) et pourquoi est-ce que de nombreuses féministes radicales considèrent le mouvement de l’idéologie de genre comme une tentative d’aseptiser et de normaliser les paraphilies masculines ?

Sally : Il existe un très petit nombre d’individus qui souffrent réellement de dysphorie de genre et qui méritent notre sympathie et un traitement approprié. Cependant, cette condition ne transforme pas un homme en femme, même s’il est absolument convaincu d’en être une. Bien sûr, un homme ne peut savoir ce que c’est d’être une femme (je ne suis même pas sûre de le savoir moi-même – et vous ?). Quel que soit ce sentiment, il implique qu’une personne ait fait l’expérience d’être femelle depuis la naissance, et d’avoir vécu les discriminations, la misogynie et les violences auxquelles toutes les femmes sont confrontées. Même les hommes qui souffrent de dysphorie de genre peuvent seulement imaginer ce que c’est d’être une femme, ce qui n’a probablement pas grand’chose à voir avec ce qu’est vraiment une femme réelle, et là nous entrons dans le domaine des fantasmes masculins.

Mais le mouvement de l’identité de genre soutient qu’il est possible pour un homme d’être une femme, même sans souffrir de dysphorie de genre. C’est une identité, disent-ils, ce qui, quand on y réfléchit, ne signifie rien en fait.

Le mouvement de l’identité de genre semble être devenu un aimant pour les hommes affectés d’un grand nombre de paraphilies, et en particulier, comme vous le dites, l’autogynéphilie. L’AGP, c’est le fait qu’un homme ressent une excitation sexuelle à l’idée qu’il est lui-même une femme (et vous n’avez pas à beaucoup chercher pour trouver des photos de ces hommes avec des érections pointant sous leurs jupes pour pouvoir le constater). Ces hommes ne croient pas du tout qu’ils sont des femmes, il s’agit plutôt pour eux de réaliser leur fantasme, d’abord en s’habillant comme une femme et ensuite d’aller plus loin en réalisant leur désir de vivre tout le temps comme une femme. Leur demande d’être appelés « elle » est une autre exigence de validation, de nouveau aux dépens des femmes.

Plus on attend des gens qu’iels acceptent et valident l’illusion qu’un homme est une femme, plus ce concept et les paraphilies masculines sont ainsi normalisés. A chaque fois que l’on nous dit d’être « gentilles », et de faire passer les fantasmes masculins avant la vérité, plus ils sont banalisés. On voit à quels extrêmes particulièrement choquants ceci peut atteindre quand des hommes hétérosexuels prétendent être des lesbiennes et exigent d’avoir accès à des femmes lesbiennes (s’il était vrai que des hommes puissent devenir des femmes, alors logiquement, ils seraient des lesbiennes : ils ne cessent pas d’être attirés par des femmes quand ils mettent une robe).

L’une des catégories porno qui fait l’objet de plus grand nombre de recherches est « lesbienne », à tel point que de nombreuses lesbiennes, en particulier les plus jeunes, préfèrent ne plus utiliser ce mot pour se définir. Permettre aux hommes de se définir comme lesbiennes et forcer les femmes à les accepter dans leurs réseaux, et même dans leur dating pool promeut une culture particulièrement abusive dans laquelle les lesbiennes femmes se sentent incapables de se refuser aux hommes et où le viol est de facto acceptable. De nouveau, nous pouvons voir comment l’idéologie transgenre normalise et rend présentables les fétichismes sexuels des hommes.

FS : Qu’est-ce que vous pensez du soutien de la gauche à l’idéologie de genre ? En France, Sofia Chikirou, une femme qui est une des dirigeantes de La France insoumise, le principal parti de gauche, a déclaré que « les droits des trans étaient non négociables », un énoncé qui implique que, quand ces droits des trans entrent en conflit avec ceux des femmes, ce sont les droits des femmes qui sont négociables. Vos commentaires ?

Sally : Il me semble qu’il n’y a jamais eu de période de l’histoire où les droits des femmes n’étaient pas négociables. Le patriarcat a une capacité énorme d’évoluer avec le temps et d’adapter ses exigences aux circonstances présentes. L’idéologie de genre n’est que la plus récente expression du projet patriarcal, donc nous ne devrions pas être surprises que la gauche l’ait embrassé avec enthousiasme.

FS : Dans le livre, la féministe Melissa Farley explique qu’il y a des similarités entre la promotion de la prostitution et du porno et l’idéologie de genre. Pouvez-vous expliquer ces affinités, qui sont aussi apparentes dans le fait que plusieurs promoteurs de l’idéologie transgenre sont également actifs dans les « syndicats de travailleuses du sexe » ?

Sally : La prostitution, la pornographie et l’idéologie de genre sont des concepts patriarcaux sexistes et misogynes qui soumettent les femmes aux caprices et aux désirs des hommes. Mais pour une réponse plus détaillée, mieux vaut demander à Melissa !

FS : J’ai relu l’article de Melissa Farley figurant dans « Women’s Rights, Gender Wrong », et voici ce que j’ai trouvé à ce sujet : elle écrit qu’un parallèle peut être fait entre le mouvement politique promouvant l’auto-identification ou les droits des transgenres et le mouvement politique promouvant la prostitution comme « travail du sexe ». Les deux sont basés sur l’objectification sexuelle des femmes, la suprématie masculine, la subordination féminine et des stéréotypes rigides sur la masculinité et la féminité. Et le mouvement en faveur de l’auto-identification est pareillement « dissimulé sous le parapluie du mouvement de la libération des gays et des femmes ».

Elle signale que la prostitution et l’auto-identification sont pareillement basées sur des stéréotypes toxiques de la féminité et de la masculinité : les hommes qui s’auto-identifient comme des femmes performent un stéréotype de la féminité qui inclut des comportements qui sont des rituels de subordination aux hommes et les avocats de l’auto-identification normalisent le commerce du sexe parce « qu’il valide leur vision des femmes comme des objets sexuels ». Comme exemple des liens concrets existant entre ces mouvements, Melissa Farley cite les noms de plusieurs transgenres auto-identifiés qui sont à la tête de mouvements promouvant la décriminalisation de l’achat de sexe (Cecilia Gentili aux Etats-Unis, Antonella Lorca en Roumanie), tandis que Sophie Pezzato est affilée à SWOP (Sex Workers Outreach Project) et A Gender Agenda.

https://revolutionfeministe.wordpress.com/2023/12/24/lideologie-de-lidentite-de-genre-est-profondement-misogyne-et-homophobe/


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