AVRIL 2024 A CALAIS envoyé le 30/04/24 - Locales
Anarchie Locale - Mai 2024 à Lille envoyé le 27/04/24 - Locales
Un BINGO contre les JO ! envoyé le 14/04/24 - Locales
Anarchie Locale - Avril 2024 à Lille envoyé le 01/04/24 - Locales
Déjà un an ! Occupation de Lille 3 envoyé le 01/04/24 - Locales
MARS 2024 A CALAIS envoyé le 31/03/24 - Locales

1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | ... | 13

PS JO 2024 : L’arbitre est aussi policier ! envoyé le 28/04/24 - Articles d’ailleurs
Spoiler JO 2024 : La flamme des CRS a fait son tour de France envoyé le 25/04/24 - Articles d’ailleurs
De la mer au Jourdain, l’égalité des droits envoyé le 21/04/24 - Articles d’ailleurs
CARTOGRAPHIE DES RESEAUX NEOFASCISTES DANS LE DEPARTEMENT DU CHER envoyé le 18/03/24 - Articles d’ailleurs
La Librairie Publico attaquée par l’extrême droite envoyé le 18/03/24 - Articles d’ailleurs
Fedayins, vous nous faites chier  ! envoyé le 08/02/24 - Articles d’ailleurs  - 1 complément

1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | ... | 34

Vers la fin du droit écrit en Europe et en France ?
envoyé le 05/01/05 par Luis Gonzalez-Mestres Mots-clés  europe   lois sécuritaires  

Vers la fin du droit écrit en Europe et en France ?

« Pays du droit écrit » est un adjectif que l’on appliquait souvent, au XII siècle, à ce que l’on appelle actuellement le « Midi de la France ». A savoir, le Pays Occitan. C’est là qu’eut lieu la première tentative de révolution bourgeoise que l’histoire ait connue. Au XII siècle, la bourgeoisie marchande des principales villes occitanes revendiquait, et implantait de son propre chef, des régimes politiques comportant des avancées démocratiques qui bouleversaient la société féodale. Elle revendiquait également, et s’accordait autant que possible, la liberté des transactions, du prêt avec intérêt, du commerce… des libertés à l’époque révolutionnaires. Le droit écrit était un héritage de l’Empire Romain qui, au XII siècle, permettait de s’opposer au pouvoir discrétionnaire féodal. La règle et la norme raisonnablement utilisées, les lois et circulaires écrites, les contrats écrits… étaient (et restent) les garants de la liberté individuelle, de l’égalité et de l’équité.

Ce sursaut de liberté fut impitoyablement écrasé, au XIII siècle, par la Croisade Albigeoise. Mais la révolution bourgeoise finit par refaire surface au XVI siècle, notamment avec la République de Genève qui fut, avec Calvin et Bèze, une véritable dictature révolutionnaire de la bourgeoisie. Elle inspira, entre autres, le mouvement des puritains de Cromwell au XVII siècle en Angleterre.

Plus tard, avec les Révolutions Américaine et Française, le droit écrit finit par devenir un acquis démocratique global du monde occidental. La révolution bourgeoise a nécessité plus de six siècles. Mais allons-nous, à présent, perdre progressivement ces avancées de plusieurs siècles ? A commencer par le droit écrit.

Droit écrit, ça veut dire des lois, des décrets, des circulaires… mais pas seulement. C’est aussi la transparence dans l’application des lois et, par là, notamment, le caractère public, écrit et motivé des décisions de justice. Si les décisions de justice écrites, avec description de l’affaire et réponse motivée des juges aux arguments des parties, faisaient défaut, alors les lois et décrets perdraient leur signification dès lors qu’il n’y aurait pas de jurisprudence faisant état de la manière dont ils sont interprétés et appliqués dans la pratique. Il n’y aurait pas, non plus, de garantie de l’égalité effective des citoyens devant la loi et la justice. Ce serait, à terme, le « droit » pour quelques-uns mais le pouvoir discrétionnaire à l’encontre de la grande majorité des citoyens, non pas à cause des juges mais du système mis en place. Sans motivation écrite, et publique, de tous les jugements, il n’y a pas de droit écrit.

Mais aujourd’hui, depuis l’entrée en application début 2002 de la Loi nº 2001-539 du 25 juin 2001 promulguée par le gouvernement Jospin, un nombre croissant de pourvois en cassation peut être rejeté sans aucune motivation ni description de l’affaire par une formation de trois juges, voir par exemple :

http://paris.indymedia.org/article....

Une procédure éliminatoire calquée sur celle préalablement introduite au sein de la Cour Européenne des Droits de l’Homme, voir également :

http://paris.indymedia.org/article....

http://paris.indymedia.org/article....

http://paris.indymedia.org/article....

http://paris.indymedia.org/article....

http://paris.indymedia.org/article....

La choix des milieux politiques français et européens a été très « simple » : comme leur politique antisociale génère de plus en plus de litiges, et qu’il est hors de question d’admettre cette évidence, il faut « en conclure » qu’il y a trop de recours inutiles. « Par conséquent », il faut « préserver le fonctionnement institutionnel » en opposant à cette augmentation du nombre des recours une procédure éliminatoire efficace et dissuasive. Et c’est la jurisprudence de la Cour Européenne des Droits de l’Homme qui a permis à la Cour de Cassation de ne pas motiver les refus d’admission actuellement opposés aux pourvois.

Et comment la Cour Européenne des Droits de l’Homme, qui pour les plus de 800 millions d’habitants des pays du Conseil de l’Europe dispose en tout de 45 juges (un proposé par chaque gouvernement) peut-elle matériellement examiner les dizaines de milliers de recours qu’elle reçoit ? Pour 2001, la Cour fait état de 13.858 requêtes enregistrées, voir :

http://echr.coe.int/Fr/FDocs/Histor...

En 2002 et 2003, il y a eu sauf méprise de ma part des numéros d’enregistrement supérieurs à 30.000 chaque année, sans doute jusqu’à environ 40.000. Même à supposer que tous les justiciables s’étant adressés à la Cour ne renvoient pas le formulaire qui leur est transmis, et qu’une partie d’entre eux renonce en cours de route, ces chiffres ne présentent aucun rapport avec les moins de 1000 affaires jugées tous les ans en audience publique et avec un arrêt motivé, dont fait état le site de la CEDH.

Avec tout le respect dû aux magistrats et à l’institution, combien de temps consacre, en moyenne, un juge de la Cour Européenne des Droits de l’Homme à une requête, même au stade de la « phase éliminatoire » qui nécessite l’unanimité de trois juges et qui peut également en impliquer deux autres (rapporteur, « juge national ») ? La question a déjà été soulevée ici lors des débats, mais le résultat d’un calcul simple ne paraît pas de nature à rassurer les justiciables.

La question des moyens de la justice et du temps consacré par les juges aux actions des citoyens n’est pas une simple affaire d’intendance, ni d’ « optimisation des ressources ». C’est l’indicateur d’un problème politique, où il en va de la notion même de démocratie et où les responsabilités appartiennent à ceux qui gouvernent et légifèrent. Par définition, les magistrats ne sont que des exécutants de la volonté du législateur.

Luis Gonzalez-Mestres
luisgm@free.fr


envoyé le 5 janvier 2005  par Luis Gonzalez-Mestres  Alerter le collectif de modération à propos de la publication de cet article. Imprimer l'article
www.indymedia.org
africa
Ambazonia Canarias estrecho / madiaq Kenya Nigeria South Africa
canada
London, Ontario Maritimes Montreal Ontario Ottawa Quebec Thunder Bay Vancouver Victoria Windsor
east asia
burma Jakarta Japan Korea Manila QC
europe
Abruzzo Alacant Andorra Antwerpen Armenia Athens Austria Barcelona Belarus Belgium belgrade Bristol Brussels Bulgaria Calabria Croatia Cyprus emilia-romagna estrecho / madiaq Euskal Herria Galiza Germany grenoble Hungary Ireland Istanbul Italy La Plana Liege liguria Lille linksunten lombardia London Madrid Malta Marseille Nantes Napoli Netherlands Nice Northern England Norway Nottingham Oost-Vlaanderen Paris/Ãle-de-France Patras Piemonte Poland Portugal Roma Romania Russia Sardegna Scotland Sverige Switzerland Torun Toscana Toulouse Ukraine United Kingdom Valencia
latin america
Argentina Bolivia Chiapas Chile Chile Sur CMI Brasil CMI Sucre Colombia Ecuador Mexico Peru Puerto Rico Qollasuyu Rosario santiago Tijuana Uruguay Valparaiso Venezuela
oceania
Aotearoa Brisbane burma darwin Jakarta Manila Melbourne Perth QC Sydney
south asia
India Mumbai
united states
Arizona Asheville Atlanta Austin Austin Indymedia Baltimore Big Muddy Binghamton Boston Buffalo Charlottesville Chicago Cleveland Colorado Columbus DC Hawaii Houston Hudson Mohawk Kansas City LA Madison Maine Miami Michigan Milwaukee Minneapolis/St. Paul New Hampshire New Jersey New Mexico New Orleans North Carolina North Texas NYC Oklahoma Philadelphia Pittsburgh Portland Richmond Rochester Rogue Valley Saint Louis San Diego San Francisco San Francisco Bay Area Santa Barbara Santa Cruz, CA Sarasota Seattle Tampa Bay Tennessee Urbana-Champaign Vermont Western Mass Worcester
west asia
Armenia Beirut Israel Palestine
process
FBI/Legal Updates Mailing Lists Process & IMC Docs Tech Volunteer
projects
Print Radio Satellite TV Video
regions
United States
topics
Biotech

copyleft Copyleft Indymedia (Independent Média Center). Sauf au cas où un auteur ait formulé un avis contraire, les documents du site sont libres de droits pour la copie, l'impression, l'édition, etc, pour toute publication sur le net ou sur tout autre support, à condition que cette utilisation soit NON COMMERCIALE.

RSS articlesRSS articles |  Site réalisé avec spip 3.2.19 [24473]
Top