Invitation pour la rencontre "ni CPE ni CDI" des 14-15 octobre à Paris
http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=70645
Bonjour à toutes et à tous
Au mois de juin, quelques personnes ou groupes plus ou moins constitués de
différentes villes de France se sont réunis à l’appel de l’ex-collectif «
chômeurs, précaires, étudiants » à Toulouse (voir texte 1). Ceux qui ont répondu
à cet appel se sont reconnus dans une tendance « ni CPE, ni CDI » qui a émergé
durant le « mouvement anti-CPE », même si certains ont pu trouver ce mot d’ordre
insatisfaisant et réducteur (voir texte 2).
Les discussions ont dépassé le bilan du mouvement, il a été question notamment
des « émeutes de novembre 2005 ». Lors de cette rencontre, sont apparues la
volonté de sortir des limitations catégorielles et celle de trouver comment se
coordonner et s’organiser, sans retomber dans le réseau d’individus, ni dans une
structure rigide et bureaucratique.
Une prochaine réunion a été décidée : elle se tiendra !
Cette rencontre qui était prévue autour du 30 septembre aura lieu finalement le
week-end des 14 et 15 octobre 2006 à Paris (le lieu sera précisé plus tard sur
la liste petiteriviere@lists.nokods.org).
Les débats seront ce que nous en ferons ; mais, pour que les textes soient
discutés, il est préférable qu’ils soient envoyés à l’avance sur la liste.
Pour notre part nous nous chargerons de la logistique : merci de préciser sur
cette liste le nombre de personnes qui souhaitent venir pour les questions
d’hébergement.
Nous comptons sur votre participation, notamment en faisant circuler
l’invitation à bon escient.
À bientôt.
Contact : petiteriviere@lists.nokods.org
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Texte 1 - Appel de Toulouse : Appel à coordination nationale des collectifs ni
CPE ni CDI
Le dernier mouvement qui a été amorcé par le refus du CPE à mis en lumière une
crise bien plus profonde. Comme pour la révolte de novembre 2005, les médias ont
bien évidement caché l’essentiel : une partie de la population s’oppose à ce
système et lutte en dehors du carcan politico-syndical habituel.
Pendant le mouvement, les syndicats ont une fois de plus joué leur rôle de
sabotage social en n’appelant pas à la grève générale. Depuis 1968 la place de
ces syndicats au côté du pouvoir est évident, mais cette fois-ci, ils se sont
complètement fait déborder par la spontanéité de la lutte. De nouvelles méthodes
ont été inventées : blocage économique comme en Argentine, appel direct à la
grève général auprès des travailleurs, déménagement des ANPE et agences
d’intérims... On a vu aussi beaucoup de textes circuler dans toute la France
refusant le salariat, la valeur travail et le rapport marchand.
On pourrait dire qu’une tendance « Ni CPE-Ni CDI » a vu le jour spontanément.
Pour toutes ses raisons l’ancien collectif Chômeur-Précaire-Etudiant de Toulouse
fait un appel à une rencontre nationale auprès de toutes les personnes ayant
lutté dans ce sens. Ce sera l’occasion d’échanger ensemble, de débattre et peut
être de s’organiser en vue des luttes futures.
Cette rencontre aura lieu le Samedi 17 et Dimanche 18 Juin au parc de la Mounéde
à Toulouse à partir de 10H à l’occasion du festival L’ATIPIK. Des hébergements
seront proposés.
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Texte 2 - Contribution de Paris pour Toulouse : « ni CPE, ni CDI » oui, mais non
...
Dès le début du mouvement, une tendance « ni CPE ni CDI » a vu le jour.
Cet énoncé a eu sa force et son efficacité en cela qu’il posait un dépassement
de la seule question du CPE.
En effet, le refus du CPE pouvait s’entendre, et d’ailleurs certains
l’exprimaient ainsi, comme l’aspiration à un emploi stable, assuré et sécurisé,
incarné par l’idéal d’un « CDI pour tous ». « Ni CPE ni CDI » est une
formulation qui présente, à notre sens, l’avantage de ne pas réduire la question
de la précarité à une forme contractuelle : ce n’est pas la forme juridique que
revêt le travail qui importe mais bel et bien les conditions matérielles
imposées par sa restructuration. Non seulement certains CDI sont précaires
(caissières, temps partiels, équipiers de fast-food, par exemple : autant
d’emplois, souvent en CDI, où les horaires et les tâches sont ajustés au gré des
patrons, le salaire minable et la démission prévue dès le début), mais encore,
tendanciellement, la précarité touche toutes les formes d’emploi. Ainsi,
l’invocation d’un CDI comme forme idéale du travail procède d’une illusion.
Cependant, si la précarité est en effet le mouvement général de la
restructuration du salariat, il ne s’agit pas pour nous de la poser comme le mal
absolu qui contamine l’organisation du travail.
Le mouvement de précarisation constitue le modèle actualisé (dans la présente
phase de restructuration du capital [Note ironique de do : ça, "présente phase
de restructuration du capital", c’est une expression qui vient pas de n’importe
où, ça sent son économisme 19ème restructuré fin 20ème à plein nez !
l’économisme est une idéologie dont il faut se débarrasser à tout prix.]) de
gestion de la main-d’oeuvre et de vente de la force de travail. Ce constat fait,
pas question pour autant de revenir à un autre modèle qui, en son temps, révolu,
et de manière différente, permettait l’organisation de cette même vente :
plein-emploi et compromis fordiste, salariat stabilisé dans l’espace d’une même
usine ou dans une même branche le temps de toute une vie, encadrement des
loisirs et du temps hors travail pour assurer la reproduction de la
main-d’oeuvre, possibilité d’augmentation salariale et de promotion,
représentativité syndicale et défense du travailleur... Le problème est bien
moins l’organisation de l’exploitation que l’exploitation elle-même.
Il ne s’agit pas pour nous de retomber dans le partage entre bon et mauvais
travail. Ni de poser un refus aristocratique, individuel et toujours sans effet
du travail. « Faut vraiment être con pour bosser ». Mais, si les gens
travaillent, ce n’est sûrement pas par plaisir mais bien pour de l’argent. Du
potager autogéré à la communauté Emmaüs, personne n’a encore trouvé - et pour
cause - de solution alternative, massive et offensive au problème de la
subsistance dans un monde capitaliste ...
Nous voulons poser au contraire la question du travail et de ses formes
actuelles comme quelque chose qui nous tient tous, avec ou sans emploi, et
contre quoi nous voulons nous organiser et lutter.
Or, à notre connaissance, le slogan « ni CPE ni CDI » n’a jamais vraiment pu la
poser, ni même pu déboucher sur des formes d’actions. Ne pas poser cette
question, y compris jusque dans la rigidification purement étudiante du
mouvement (comme si les étudiants ne travaillaient pas...) a été pour nous une
des impasses de ce mouvement.
Pour notre part, dès l’occupation de l’EHESS, nous avons essayé de constituer un
lieu d’organisation pour ceux qui ne trouvaient pas leur place dans les AGs
étudiantes. Nous ne pouvons pas dire pour autant que cela a permis de dépasser
en actes la question du corporatisme, ni de trouver des modes d’organisation
efficaces, ni de poser la question du travail de manière satisfaisante.
Cette expérience a quand même permis de produire collectivement quelques textes
que, nous qui avons continué à nous réunir après l’AG en lutte, nous apportons à
cette rencontre en plus de cette contribution rétrospective au débat.
Paris, Juin 2006
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REMARQUE de do :
QU’EST-CE QU’UNE COORDINATION : http://mai68.org/textes/coordination.htm
RETRAIT DU CPE : Victoire ou défaite ? : http://mai68.org/ag/978.htm
Merci pour votre attention,
Meilleures salutations,
do
http://mai68.org
Post scriptum : Voilà, l’appel ci-dessus est pour celles et ceux d’entre vous qui
s’intéressent à la vraie politique, c’est-à-dire qui veulent prendre eux-mêmes leurs
affaires en main. Quant à celles et ceux qui préfèrent laisser quelques politiciens
véreux de droite ou "de gauche" décider à leur place de la façon dont ils vivent ou
survivent, c’est ici :
POLITIQUE POLITICIENNE - RIRES ET REMARQUES : http://mai68.org/ag/1059.htm