Le texte avec cartes de la revendication des Indiens Wayana et Teko (ne pas
être dans la partie du parc national autorisée aux chercheurs d’or) est sur
le site www.solidarite-guyane.org. Cette demande présentée au cours de
l’enquête publique vient d’être refusée. D’où cette réaction immédiate des
Indiens du Haut Maroni, en Guyane francaise. Le temps presse, pour des
raisons d’échéances électorales proches, l’Etat souhaite signer très
prochainement le décret de création de ce parc.
Parc décrit sur www.parc-guyane.gf
Képétomac Tamo Antecume Pata Le projet de Parc national
28/12/06
Courrier posté ce jour sur le site de la Présidence de la République
Monsieur le Président de la République,
Nous, Amérindiens Wayana et Teko habitants du haut maroni, fleuve de Guyane
française, venons d’apprendre par voie de presse que notre zone de
subsistance ne sera pas mise sous la protection du coeur du futur parc
national de Guyane, contrairement à notre revendication unanime.
Nous nous permettons de vous signifier le deuil de nos populations à perdre
ainsi le dernier espoir que nous avions fondé en l’entendement de la
République française à sauvegarder notre avenir. En effet, sauf à être
préservé efficacement de toutes formes d’orpaillage et autres usages
destructifs de la forêt amazonienne, si fragile, qui nous fait vivre, notre
temps est désormais compté, après avoir su nous adapter et vivre avec
dignité pendant 1000 ans, sur ces terres de Guyane.
Il apparaît que la décision prise de ne pas accéder à notre requête relève
d’un motif politique, qui voit la volonté de création de ce parc avant les
prochaines élections présidentielles primer sur toutes autres
considérations, les plus sensées comprises.
Il n’est qu’à examiner le tracé retenu pour ce parc pour que le plus simple
bon sens y relève cette anomalie manifeste d’exclure tout notre espace de
subsistance de sa protection. Ce tracé n’est clairement que le résultat d’un
mauvais travail, irrationnel, de sa détermination : une erreur que la
République pourrait avoir la dignité d’admettre.
Au lieu de cela, cette incurie va nous faire disparaître, en tant qu’entité
ethnique, culturelle, économique, citoyenne. Disparaître comme ont disparu
les Amérindiens d’Amérique du nord, sacrifiés à l’autel d’intérêts moins
futiles que ceux de votre gouvernement.
Mais pourtant, nous ne sommes plus au 19eme siècle et ses génocides, ses
massacres, ses terribles leçons. A l’évidence, ces leçons de l’histoire ne
suffisent pas à la République Française du 21eme siècle pour se montrer plus
avisée... Ne serait-ce qu’à penser à ce qu’il restera d’elle, dans
l’histoire du monde, après le mal qu’elle aura fait à nos peuples.
A ce point de désolation, comment espérer rendre la France à plus de
civilisation ?.
Espérant votre salutaire intervention, nous vous assurons, Monsieur le
Président de la République française, l’expression de notre très profond
respect.
KËPËTOMAC TAMO, collectif des Amérindiens du haut Maroni.