Le vrai visage de la "démocratie" s’est dévoilé sans complexes cette semaine : en réponse aux luttes menées par les étudiants sur le campus de Grenoble, les présidents des trois universités envoient vigiles Securitas et chiens sans muselière, patrouilles de police, CRS et BAC en force.
Mardi 13 novembre, une assemblée générale de plus de 1 000 personnes "officialise" la lutte estudiantine sur le campus de Grenoble. De jolies décisions "démocratiques" sont prises : blocage total et illimité de la fac, occupation de la fac, etc.
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Le soir-même, l’occupation est donc lancée, mais se trouve très vite confrontée à des difficultés fort peu "démocratiques" : des vigiles Securitas qui mordent encore plus que leurs chiens repoussent les quelques premiers étudiants qui investissaient tranquillement la galerie des amphis. Ceux-ci se dirigent alors vers une occupation-protestation de l’administration universitaire. Les vigiles se repointent et jouent de la gazeuse lacrymogène. Bonjour l’ambiance...
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Dans la foulée, le hall sud de la fac de Stendhal (Grenoble 3) est occupé, ainsi qu’un amphi. Après une pseudo négociation engagée par la présidence, qui de toute façon ne "demandait" qu’une chose, que les étudiants dégagent de là, ça se termine par un scénario qui deviendra classique : peu avant 22h, la police expulse les occupants.
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Suite à cette occupation, trois étudiants ont été placés en garde-à-vue pour avoir pris sur un chantier du matériel (dans l’objectif de barricader le bâtiment occupé).
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Le lendemain matin, mercredi 14, le blocage de la fac est total. En début d’après-midi, un assez important cortège étudiant rejoint la manif des cheminots. A la fin de cette manif, une partie des étudiants se dirigent en manif sauvage vers le comico, en vue d’exiger la libération des trois personnes placées en garde-à-vue. Quand la manif sauvage arrive devant le comico, plein de flics armés protègent le lieu, mais les trois étudiants sont dehors, libres (et semble-t-il sans poursuites judiciaires).
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Jeudi 15, le blocage de la fac continue. Des étudiants vont à l’AG des cheminots, qui continuent leur grève également.
En fin d’après-midi, entre 130 et 150 personnes se réunissent en comité de grève dans une des (petites) salles de l’Agora. Ils décident d’occuper un amphi, et plus si affinités. Cette fois, direction Grenoble 1, les deux autres facs étant fermées administrativement. Réuni dans un amphi, le comité de grève continue. Et vers 22h, la présidence se pointe et "demande" la même chose que mardi soir : "vous dégagez de vous-mêmes ou les flics viendront vous dégager". La "négociation" se fait avec le sourire, la présidence est certainement "de gauche", mais le résultat est le même. Des CRS accompagnés de la BAC expulsent les étudiants qui occupent l’amphi. Dehors, quelques bousculades ont lieu, un étudiant se fait traîner par les cheveux, il est arrêté momentanément puis relâché quelques dizaines de minutes plus tard, sans poursuites.
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Vendredi 16, lendemain d’expulsion et de soirée Beaujolais Nouveau (hé oui), la fac semble morte. Les blocages continuent. Dans la nuit, de nombreuses autres facs ont été "évacuées" par la police : la Sorbonne à Paris, Nantes, Lyon, Montpellier, Strasbourg, et sûrement d’autres...
D’un côté le gouvernement est plus que ferme (il est carrément répressif), et de l’autre, le mouvement étudiant s’étend, prend de l’ampleur.
Pour info, voici deux tracts qui ont été distribués dernièrement sur le campus de Grenoble :
"Pourquoi nous bloquons", par le comité de grève des facs de Grenoble
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"A celles et ceux qui ne savent pas...", par un étudiant grenoblois
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Des photos du campus de Grenoble (entre les 8 et 14 novembre) :
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http://contre-faits.org/spip.php?ar...