Critique de la planification écologique

Face à la Crise, les adversaires de l’austérité et du libéralisme rabâchent les heureuses expériences des grands programmes de planification économique de relance. Depuis quelques années le New Deal (Nouvelle Donne en anglais) refait surface jusque dans un collectif nommé « Roosevelt 2012 ». On exhume le rapport Beveridge anglais, le Plan Marshall, le Commissariat Général au Plan.

Ces espérances de relance productive s’accompagnent néanmoins d’une feinte prise en compte des limites écologiques de la planète. « Le futur pacte de croissance européen doit être ’vert’ » trépignent les eurodéputés écologistes. En 2009, l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) publie son « Cadre de la stratégie pour une croissance verte ». Il faudrait « Verdir l’appareil productif pour retrouver la croissance », estime Le Monde. En août 2012, le Centre d’analyses stratégiques – le bureau de prospective rattaché au premier ministre – publie un rapport intitulé « Des technologies compétitives au service du développement durable ». Le fond de l’air est vert.

Les partisans de la planification se trouvent « naturellement » à la gauche de la gauche. Et plus particulièrement au Front de gauche, lui aussi rallié à la verdeur ambiante – Mélenchon reconnaissant d’ailleurs la carence écologique de la gauche industrielle. Plus de cinquante ans après les premières dénonciations de la « société de consommation », du « système technicien » ou de la « société nucléaire », et deux cents ans après l’insurrection des luddites contre la discipline de fabrique. Mais quand un front commun de socialistes, de communistes, d’altermondialistes et d’écolos de gauche prend la défense de l’environnement, on découvre vite qu’ils programment, en compétition avec Europe Écologie, l’Enfer Vert.

Vous pensiez qu’une alliance entre Rouges et Verts atténuerait les ravages du capitalisme ? Sous la banderole écosocialiste, le programme du Front de gauche comme l’action des élus locaux ne portent qu’un énième projet de relance industrielle. Vous pensiez la vieille planification centralisée et autoritaire définitivement ringardisée par les conseils en analyse stratégique ? Le Front de gauche offre une nouvelle légitimité à une technocratie d’État plus effective que jamais, quoi qu’en disent les ennemis du « libéralisme ». Si l’Enfer Vert des écologistes est un contrôle des comportements lié à une rationalisation technologique, celui des écosocialistes est une économie dirigiste avec un vernis écologique.

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publié le 22 avril 2013

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