Mauroy est mort, Vive Mauroy !

Qu’est-ce qu’on a pas entendu comme conneries à la télé. Et cette minute de silence là, que « tous les lillois » sont appelés à respecter pendant que les sirènes de la ville vont gueuler. Mauroy-le-dernier-des-socialistes. Mauroy-le-tournant-de-la-rigueur. Mauroy-les-ouvriers. Mauroy-tous-les-lillois célébré dans un-grand-moment-populaire. Merde ! faîtes chier avec Mauroy. Mauroy c’était pas ça. Et le grand moment populaire, c’est juste bon pour BFM ou La Voix.
Mauroy à Lille c’est « l’homme du consensus », comme on dit pour pas brusquer, surtout les niaiseux qui se racontent encore des histoires sur la droite, la gauche, etc. Comme si c’était un exploit d’être socialiste et de faire la ville avec les patrons, la chambre de commerce, l’association pour la promotion internationale de Lille Métropole (rien que ça). Comme si c’était pas le même consensus que partout pour faire une gare TGV aux bourgeois. Mauroy c’est Euralille et toutes ses merdes en vitrine fabriquées au Bangladesh. C’est la Tour Crédit Lyonnais et ses mètres-carrés-de-bureaux à la con. C’est le quartier de la gare défiguré qu’on dirait maintenant n’importe quelle métropole mondiale sans saveur. Les Jeux Olympiques ratés, la capitale européenne de la culture, c’est tout ça Mauroy : les grandeurs et le Vieux Lille laissé aux promoteurs, aux touristes et aux bars à thème. C’est le tunnel sous la Manche – non mais t’y crois, un tunnel sous la Manche ? Y’a que les jeunes beaufs dynamiques qui font affaire à la City et les patrons du BTP pour célébrer la mort de Mauroy. Et Thatcher, cette ****** de militaro, briseuse de grève et copine des fachos, à qui il va serrer la pogne. Les affaires c’est les affaires. L’homme du consensus, comme on dit. Aubry a plus qu’à se baisser. Des Gare Saint Sauveur, des Euralille 2, des Euratechnologies, c’est toujours la même carotte. Mauroy est mort, vive Mauroy.