Reconquérir nos regards : stop aux écrans !

Le vendredi 10 février 2017 à 18h30, le groupe lillois de Résistance à l’Agression Publicitaire a mené une action dans la gare Lille Flandres (train et métro). Le but de cette action était de rappeler à la SNCF et à Transpole (et donc la MEL) que leur stratégie publicitaire était à l’opposé des enjeux énergétiques et écologiques.

Depuis décembre 2016, nous faisons face à une nouvelle invasion silencieuse mais bien visible dans nos gares et stations de métro : les écrans publicitaires.
En guise de protestation, nous avons occupé l’espace de jonction entre la gare Lille Flandres et le métro où on trouve la plus forte concentration d’écrans publicitaires (7 écrans géants affichant la même publicité). Affublés de panneau « Stop Pub Vidéo » façon homme sandwichs, l’idée était de faire écran aux écrans publicitaires imposés aux voyageurs.

Il y a plus d’un an déjà, une déboulonneuse avait lancé l’alerte sur l’invasion publicitaire à la gare en inscrivant notamment le message Gare à la pub sur un panneau. Elle sera en procès pour ce motif le 21 février prochain et nous lui apportons notre soutien.

D’après le site de MediaTransport (n°1 dans l’installation de ces écrans en France), 91% des voyageurs pensent que les publicités sur écrans attirent le regard. Un écran numérique est « 4,5 fois plus regardé que sa part d’espace dans l’environnement ». L’arrivée de ces écrans marque un nouveau palier de la puissance publicitaire : images mouvantes, colorées, et éclairées, l’esprit humain est plus que jamais ciblé.

Pourtant, nous savons aujourd’hui que les citoyens veulent moins de publicité dans leur quotidien, et en particulier dans les lieux exigus que sont les transports. En novembre dernier, la RATP a demandé à ses usagers des propositions pour améliorer le métro parisien. La proposition d’enlever les écrans publicitaires a été approuvée 7.279 fois alors que les autres idées peinaient à recueillir 1.000 « like ».

De plus, ces écrans sont énergivores, d’après l’association Negawatt, leur consommation est comparable à celle de deux familles de 4 personnes sur une année.
Dans le même temps, l’État cherche à sensibiliser le consommateur sur sa consommation énergétique, notamment en ayant prescrit aux entreprises vendant de l’énergie ou des services énergétiques, l’obligation d’incitation aux économies d’énergie : « L’énergie est notre avenir, économisons-la ». Par ailleurs, en août 2015, avec l’adoption de la Loi « relative à la transition énergétique et pour la croissance verte », il est question de réduire de 50% la quantité d’énergie consommée d’ici 2050 (avec un objectif intermédiaire de 20% en 2030). Cet objectif concret souligne l’urgence d’apprendre à économiser l’énergie dès aujourd’hui dans notre quotidien.

Quelle cohérence alors avec de tels dispositifs qui appellent à la consommation à outrance tout en représentant un gâchis énergétique ?
Dans ce sens, une pétition pour l’interdiction des publicités énergivores a déjà réuni plus de 35 000 signatures.
C’est à l’État, actionnaire principal de la SNCF, de prendre ses responsabilités et de mettre fin à cette politique de l’irrespect des usagers et de l’environnement en faisant retirer les écrans.
Au niveau des stations de métro de Transpole, c’est à Gérald Darmanin, Vice Président aux Transports Publics de la MEL, qu’incombe cette responsabilité.

Enfin, il nous semble important en tant que citoyens de rappeler aux entreprises privées qui s’approprient notre espace publique et personnel (mental) qu’elles sont en totale contradiction avec le principe de liberté de réception et les intérêts écologiques communs.

Site du groupe Lillois de Résistance à l’Agression Publicitaire (R.A.P. Lille)
Site national de Résistance à l’Agression Publicitaire (R.A.P.)


publié le 18 février 2017

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