Pour Vakhtang, Mohammed et tous·tes les autres … CRÈVE LA TAULE !!!
Le 18 janvier 2020, Vakhtang Enukidze est mort à l’hôpital de Gorizia après avoir été battu à mort par les forces de l’ordre entre les murs du CPR* de Gradisca d’Isonzo (Frioul-Vénétie Julienne).
La préfecture et le ministère public ont tenté d’étouffer cette histoire en affirmant que le décès était le résultat d’une rixe et en décrivant Vakhtang et les autres détenu·es comme des personnes violentes, toxicomanes ou encore des violeurs.
Face à ces mensonges, des témoignages de détenu·es ont fini par sortir avec l’aide des militant·es sur place. Toutes et tous affirment que Vakhtang a été battu à mort.
La répression a durement touché celles et ceux qui ont osé parler : saisie de tous les téléphones portables et intervention violente de policiers anti-émeute armés. Les trois compagnons de cellule de Vakhtang, qui eux aussi s’étaient déclarés prêts à témoigner, ont été déportés en pleine nuit dans le secret le plus total.
Au centre de rétention de Vincennes, le vendredi 8 novembre 2019, Mohammed 19 ans, est retrouvé dans son lit par ses co-détenus entre la vie et la mort. Faute de médecin sur place et face à la lenteur des flics à réagir, les pompiers n’arrivent qu’au bout d’une demi-heure, trop tard. Les détenus présents affirment qu’il s’agit d’une overdose suite à l’ingestion d’un cocktail médicamenteux : Mohammed recevait chaque jour de l’infirmerie des pilules de valium, tramadol et autres somnifères. C’est le deuxième décès qui a lieu dans ce centre en trois mois. Le 19 août 2019, un prisonnier de nationalité roumaine avait aussi été retrouvé mort dans sa cellule. Là encore les prisonniers évoquent une overdose de méthadone.
Comme pour Vakhtang, et à chaque fois qu’un décès se produit dans un centre d’enfermement, les autorités font tout pour cacher, dissimuler et étouffer la vérité. Cette fois, le parquet de Paris privilégie la piste d’un mélange entre médicaments et stupéfiants et réprime les mouvements de révoltes à l’intérieur comme à l’extérieur.
Les CRA et les CPR sont des lieux d’enfermements où les prisonnier·ère·s sont constamment poussé·e·s à bout. Tout pousse à leur destruction physique et psychologique. En plus de l’enfermement, les violences des keufs sont quotidiennes et la prise en charge médicale est pratiquement nulle, hormis l’administration d’anxiolytiques, de calmants et de somnifères. Dans ces circonstances, la mort ou le suicide en centre de rétention ne sont pas une surprise mais plutôt la conséquence directe de la machine à expulser.
Solidarité avec les prisonnier.es !
Feu aux centres de rétention !
Liberté pour tou.te.s !
*CPR : Centri di Permanenza per i Rimpatri (centre de rétention pour les rapatriements), équivalent italien des CRA (Centre de Rétention Administratif) dans lesquels la détention est possible jusqu’à une durée de six mois contre 90 jours en France. Plus d’informations sur abaslescra.noblogs.org et/ou nofrontierefvg.noblogs.org.