Présentation de la brochure « Günther Anders, du mythe à la triste réalité »

Présentation de la brochure « Günther Anders, du mythe à la triste réalité »
Je viens de rassembler des réflexions et des lettres, relatives à l’idéologie portée par Günther Anders, rédigées au fil du temps. Les premières datent des années 2000, au cours des combats radicaux contre les OGM en France, Malgré leurs limites, je pense qu’il est nécessaire de les éditer. Car la réputation qu’Anders a acquise, à titre posthume, depuis plus de vingt ans, comme critique sans pareil de la technoscience, est source de malentendus, voire d’illusions qui aveuglent parfois jusqu’à des partisans de la subversion de l’État. Sans compter que ses œuvres, par leur ambiguïté foncière, fournissent du grain à moudre et à remoudre pour alimenter les centres de recyclage et de récupération universitaires. Certes, nous pouvons trouver chez Anders des intuitions, des réflexions, etc., parfois pertinentes sur le rôle que joue la technoscience dans la société contemporaine. Mais elles sont en quelque sorte noyées et subsumées dans la perspective qu’il a défendue mordicus au cours des décennies qui succédèrent à Hiroshima, non sans contradictions d’ailleurs. Entre l’ontologie simpliste qu’il avait forgée, « l’ontologie de la machine » pour reprendre ses propres termes, et les réalités complexes du monde qui la contredisaient, il a toujours fini par tenter d’intégrer au forceps les secondes à la première, voire de les négliger, pire de les nier lorsqu’elles contredisaient son réductionnisme outrancier. Ce qui l’amena à l’occasion à sombrer dans de dangereux raccourcis relativistes, appréciés des négationnistes, à commencer par les adeptes de Robert Faurrisson, à propos d’Auschwitz au premier chef, présenté à plusieurs reprises, comme un moindre mal au regard d’Hiroshima. Lequel réductionnisme découlait, en partie, de l’ontologie de Martin Heidegger, bien qu’Anders, lui, n’ait jamais été nazi. Il n’empêche. La dépendance d’œuvres phares, telles que « L’Obsolescence de l’homme », envers Heidegger, entre autres œuvres d’héritiers et d’héritières de « notre roi secret », pour reprendre l’expression apologétique d’Hannah Arendt dans « Martin Heidegger a 80 ans », en 1969, est palpable pour quiconque est intéressé par l’histoire réelle, non mythifiée, des idéologies qui marquent les derniers siècles. Ce qui n’empêche pas que le mode d’appréhension du monde d’Anders est repris en partie jusque dans des milieux anarchistes alors qu’il relève de l’impasse pure et simple, sans nier bien sûr la puissance destructrice de la technoscience moderne. Pour obtenir la brochure « Günther Angers, du mythe à la triste réalité », sous forme numérique, il suffit de m’écrire à nuee93@orange.fr
André Dréan
Janvier 2023


publié le 21 janvier 2023

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