Tract distribué lors de la "concertation publique" organisée par Réseau de transport d’électricité (RTE) à Phalempin le 18 juin au sujet du doublement de la ligne à Très haute tension entre Avelin et Gavrelle.
Il y a un an et demi, à Oignies, un petit nombre de personnes était parvenu à interrompre le « débat public » qui s’y tenait. C’est avec de semblables intentions que nous sommes venus ce soir à Phalempin.
De même que RTE-Réseau de Transport d’électricité persiste, pour faire face au « développement de nouveaux sites de production électrique » et à « l’augmentation des échanges d’énergie avec les pays voisins », à vouloir « renforcer » la ligne très haute tension (THT) reliant le poste d’Avelin à celui de Gavrelle, nous persistons de notre côté à refuser, non seulement cette ligne plus « performante », mais aussi les manœuvres de « concertation » visant à nous la faire accepter.
La société RTE, filiale d’EDF, elle-même compagnie d’État, n’a paraît-il pas vocation à faire du profit. Elle se contente de construire des pylônes de 50 mètres de haut et de distribuer l’électricité de la maison-mère, comme d’autres, en d’autres temps et toutes choses égales par ailleurs, se « contentaient » de remplir rationnellement des wagons à bestiaux. Que l’électricité provienne du nucléaire, responsable des catastrophes interminables de Tchernobyl et Fukushima, de l’éolien, qui achève de coloniser industriellement les terres et les mers, ou encore des centrales à gaz, qui viennent ajouter leur part de poison au poison global qu’est devenu notre air, RTE a des ordres : dans tous les cas, il lui faut faire circuler l’électricité produite. Et cette activité est en pleine expansion : ce sont des flux électriques en constante augmentation, quoique toujours aux trois quarts d’origine nucléaire, que RTE prend en charge dans ses lignes THT puis distribue partout en Europe, bien connue pour sa sordide arriération en matière d’électricité. Après la construction de la ligne Cotentin-Maine appuyée par les tirs de la gendarmerie mobile, le « renforcement du maillon faible » entre Avelin et Gavrelle est une nouvelle manifestation locale de l’électrification totale de la société qui nous est promise.
Bien qu’il soit légitime d’invoquer le ravage des paysages et des milieux naturels qu’impliquerait la construction d’une nouvelle ligne, les nuisances visuelles et auditives déjà subies et bien sûr les champs électromagnétiques, reconnus comme un « cancérogène possible » par l’Organisation mondiale de la Santé, ces motifs ne suffiront pas à ébranler RTE, toujours susceptible de faire des promesses et des concessions de détail (les fameuses « mesures compensatoires ») pourvu que l’essentiel du projet reste intact.
Qui veut vraiment la peau de ce projet ? Pas les rédacteurs des « cahiers d’acteurs » consultés l’an dernier : quand les Verts n’aspiraient qu’à « participer aux différentes et indispensables négociations qui conduiront à des compromis », certains associatifs locaux ne demandaient que l’enfouissement de la ligne, qui non seulement ne supprime pas le champ électromagnétique mais est de toute façon jugé trop cher par RTE. Une opposition digne de ce nom, quant à elle, n’a pas à se résoudre au choix du supplice : « variante est », « variante ouest » ou enfouissement, c’est au bout du compte la même chaise électrique. Il y a lieu au contraire de formuler un refus pur et simple de la THT, aussi bien sur le fond de l’affaire que sur la forme des « échanges ». Sur le fond, n’enfouissons pas les premières questions qui viennent à l’esprit, ce sont les meilleures : pourquoi tant d’électricité ? Pour satisfaire quels besoins ? Toujours plus d’automatisation, de mobilité à grande vitesse et de communication sans contact ? Est-ce là une vie si désirable ? Sur la forme, sachons reconnaître le seul objectif de ces réunions publiques : celui de susciter notre parole pour mieux nous faire oublier que nous ne déciderons de rien. L’occasion est ici offerte de montrer que l’on ne nous maintient pas si facilement « le couteau sur l’os et la laisse sur la nuque ».
Des quelconques d’ici et d’ailleurs, le 18 juin 2013.
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