Nous sommes anarchistes et féministes. Nous sommes précaires. Nous sommes critiques de tout système de domination. Nous ne défendons pas l’idée d’une technologie libératrice. Nous partageons des critiques anti-industrielles et anti-technologiques. Nous ne comptons pas aménager le capitalisme ou le rendre plus durable. Nous sommes contre le contrôle technologique de nos vies. Contre le contrôle d’où qu’il vienne. C’est pourquoi nous sommes ici.
Pourquoi attaquer Pièces et Main d’Oeuvre, si nous sommes nous aussi critiques de la technocratie et du transhumanisme ? Parce que leur lutte anti-industrielle va de paire avec une vision réactionnaire du monde. Le collectif a pris un sévère tournant anti-féministe depuis une dizaine d’années.
L’humour cynique dont ils usent pour emballer leurs idées ne nous fait pas rire. Quand lors d’une conférence, l’un d’eux remercie sa mère de ne pas avoir avorté, ça ne nous fait pas rire. Le sous-titre de leur brochure nauséabonde « a propos des tordus queer », ne nous fait pas rire. Nous trouvons à gerber leur théorie conspirationniste d’une « alliance entre le réseau queer et les scientifiques transhumanistes ».
PMO regrette la fin de la famille, de l’hégémonie masculine, et de l’évidence hétérosexuelle. Comme si refuser la machine technocratique impliquait nécessairement de s’accrocher à une nature fantasmée, un passéisme rassurant. Or pour nous, l’ennemi de notre ennemi n’est pas nécessairement notre ami. À entendre PMO, ils seraient de pauvres militants anti-industriels isolés et attaqués par des féministes universitaires bourgeoises. Quelle connerie. PMO sait bien qu’il y a toujours eu des féministes et des queers dans les luttes anti-industrielles. Des mouvements non-violents aux actions de sabotage vénères. Notre existence ne colle pas à l’image simpliste qu’ils dressent. PMO préfère nier cette réalité et s’adosser à des préjugés réactionnaires sortis tout droit de la manif-pour-tous. Qu’ils ne s’étonnent pas d’être exclus de luttes anti-industrielles qu’ils prétendent représenter.
Nous n’avons pas attendu PMO pour critiquer et lutter contre les technologies médicales, le dogme scientiste, le nucléaire civil et militaire, l’agro-industrie, la télécommunication, la digitalisation du contrôle social … Et nous préférons continuer sans eux.
juin 2022, Lille
NB : Pour une critique plus poussée du masculinisme de PMO, on vous conseille la lecture du « coming out masculiniste de Pièces et Main d’oeuvre » du collectif stop-masculinisme. Et pour une contextualisation et un dépassement de la pensée de PMO, on conseille « trans n’est pas transhumanisme » de Alex B.
Les commentaires sont modérés avant d’être visibles et n’apparaissent pas directement après les avoir proposés.
Les objectifs de commentaires sont :
compléter l’information donnée dans la contribution
apporter un argument ou contre-argument à la contribution
apporter une interrogation ou un questionnement par rapport au sujet de la contribution.
Tout commentaire ne répondant pas à un de ces trois objectifs, ou étant contraire aux précédents points de la charte sera supprimé définitivement du site.