Brèves de meufx contre la violence ordinaire
du patriarcat en soirée
On rentre dans le son avec ma pote, du gros
hardcore. Un type arrive à côté de moi,
« danse », gigote, me bouscule et prend grave
mon espace. Quand je lui dis qu’il me dérange
et qu’il pourrait se pousser, parce que ouai
chui là, il répond « tu veux la bagarre ? »,
s’assoit sur la scène et me mate, me dévisage.
Ce soir là je suis sobre, hyper fem, j’ai pas le
temps de la pédagogie avec ce type et en
même temps je me sens vulnérable. Une pote
capte la situation, me demande si je voudrais
qu’elle fasse quelque chose. Elle le pousse
quelque fois, la salle réagit, le mec finit
dehors : on allait pas le laisser foutre une
ambiance de merde !
*
Une meuf danse en soirée avec un ballon dans
les mains quand un mec l’interpelle en lui
disant de faire gaffe à sa clope avec son ballon
sinon « il la balaye ». J’interviens et je dis à ce
connard qu’il va rien faire du tout.
Changement de discours, il dit qu’il blague. Le
ton monte, il me crie que je suis « mal baisée »
et avec une pote, on le dégage. Tous les autres
mecs autour comme des gros lâches
n’interviennent pas ou, au mieux, vont lui
parler. Pire y’en a un qui me félicite d’avoir viré
le connard alors qu’il était de mèche avec lui
pour relouter la meuf au ballon. Ça va on vous
dérange pas ?
*
On fait la fermeture d’un bar avec des copines
et j’avais pris des résolutions de non-violence
la veille. Une partie du groupe se fait
embrouiller plus loin par un mec : une copine
a bu une gorgée de SA bière posée au milieu
des 380 autres verres sur la terrasse. Le ton
monte, le mec cherche la merde et s’entête. Je
m’approche doucement sur le côté, j’entends
quelques insultes qui sortent de sa bouche et
je me répète comme un mantra : « c’est la
goutte de trop, il n’entendra jamais les
copines, il va prendre un poing ». C’est parti,
un seul coup tout droit, ses lunettes volent, il
saigne. Ses potes le récupèrent et semblent
comprendre notre colère. S’en suit une belle
fin de soirée entre copines, la joie d’avoir
coupé court ça arrive pas souvent alors on en
profite !
*
Un macho bourré nous reloute et nous
reluque, une envie de le gifler monte autant
que ma retenue de le frapper. Pas facile de
lancer le 1er coup mais sa tête de misogyne
m’a permis de dépasser ma bonne éducation.
Un ptit coup dans la tempe histoire qu’il
atterrisse au pied d’autres copines. Ping-pong
entre féministes. Galvanisant de le voir escorté
manu militari par plein de go sans tergiverser.
Simple et efficaces les copines. Pourtant ça n’a
pas loupé, un mec de l’orga est venu assombrir
ma résoi en nous rappelant que « ce n’est pas
comme ça qu’on gère les conflits en soirée
sinon ça serait baston générale à cause de nos
problèmes de ’jeune fille’ ». Let’s see
(Distibué en supplément du numéro d’Anarchie Locale du mois de Mai 2024)
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